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Publié par Samuel Malonga

 

De Likasi à Kinshasa en passant par Liège et Namur, de l’US Panda à Daring en passant par Standard et Union, Nicodème Kabamba a mouillé son maillot dans différents clubs congolais et européens. La sélection provinciale d’abord puis l’équipe nationale lui ont permis de confirmer son appellation de Serpent de Rail au-delà du Katanga et de la RDC. Deux pays, le Congo et la Belgique, deux continents : l’Afrique et l’Europe ont vu mouvoir sa fière silhouette sur le terrain.               

Nicodème Kabamba avec son coéquipier Paul Bonga-Bonga sous les couleurs du Standard de Liège. En Belgique, Serpent de Rail a aussi joué à Namur. Dans l’ancienne métropole, Kabamba n’a pas eu de sobriquet. Likasi l’a appelé Serpent de Rail pour son jeu. Kinshasa lui a collé le pseudo de Géomètre pour ses tirs millimétrés et ses imparables coups de réparation. Il a marqué sur coup franc, sur penalties et surtout de la tête.

Rentré au pays dans la vague belgicaine qui a répondu à l’appel de la République pour venir renforcer l’équipe nationale, Nico Kabamba devient léopards dès 1967. Jouer en équipe nationale est un challenge. L’entraîneur  hongrois Ferenc Csanadi lui passe le brassard de capitaine. Il prend part à toutes les rencontres que livrent le onze national. Il joue contre le Santos FC de Pelé à Tata Raphaël. Les Léopards sont battus mais c’est lui qui sauve l’honneur en marquant l’unique but congolais. Puis, après avoir défait le Soudan et la Tanzanie lors des matches qualificatifs de la 6e édition de la CAN, les Léopards avec Serpent de Rail obtiennent leur ticket pour l’Ethiopie.

Janvier 1968, après leur victoire sur les Black Stars du Ghana, les Léopards sont rentrés triomphalement à Kinshasa. A l’aéroport de Ndjili, ils sont accueillis en héros par près de 500.000 kinois. Les champions d’Afrique portent chacun une toque de léopard. Ils ont eu droits aux honneurs militaires avant de faire le tour de la ville montés dans des jeeps de l’armée. Sur la photo, on reconnaît le général Bobozo, le capitaine Kabamba, le vice-capitaine Kibonge et Pierre Kalala, le buteur de la finale. Serpent de rail tient la coupe Abdelaziz Abdallah Salem tandis que Gento porte la coupe médaille d’or. Kabamba est jusqu’à ce jour, le seul Congolais à avoir été champion d’Afrique comme joueur et comme entraîneur. Pendant son unique CAN, le Géomètre a marqué deux buts contre le Congo-Brazzaville dont un sur penalty. Il n’a joué que les trois matches de poule contre le Congo-Brazza, le Ghana et le Sénégal. Blessé lors de cette rencontre, le capitaine des Léopards manque la demi-finale contre l’Éthiopie pays organisateur et la finale remportée haut la main devant le Ghana. Kabamba a donc mouillé le maillot tricolore pour la dernière fois à Asmara le 16 janvier 1968.

Les champions d’Afrique des nations  sont honorés par Mobutu à la Cité de l’OUA. Ils sont décorés lors d’une cérémonie solennelle. Nicodème Kabamba (6e à partir de la droite) savoure ses derniers moments dans l’équipe nationale congolaise. À 30 ans révolu, il rêve déjà de devenir entraîneur et encadreur des jeunes.

Parcours :

  • Royal Sport
  • Saint-Paul de Lusaka
  • US Panda : jusqu’en 1959
  • Standard de Liège : 1959 - 1963
  • Union Royal Namur : 1963 - 1966
  • Daring Kinshasa : 1966 – 1968
  • International avec les Léopards : 1967-1968

Titres

  • Champion de Belgique avec le Standard en 1961 et 1963
  • Champion d’Afrique des nations avec les Léopards en 1968
  • Champion d’Afrique des nations en 1974 comme entraîneur-adjoint des Léopards

Entraîneur : de 1973 à 2003

  • Léopards (1973 - 1974)
  • Daring
  • Lubumbashi Sport
  • Lupopo
  • SCOM Mikishi
  • Équipe de la Miba

Distinctions honorifiques :

  • Médaille du mérite sportif (1968)
  • Chevalier de l’ordre national du Léopard (1974)

Après sa carrière de footballeur, Nicodème Kabamba s’est mis au service de la jeunesse du pays comme entraîneur. Il a été à le coach de plusieurs formations congolaise. Nommé sélectionneur national adjoint, il assiste le Yougoslave Blagoje Vidinic dans sa lourde tâche.  Les Léopards après l’échec de la CAN du Cameroun en 1972 où ils sortent quatrième de la compétition, sont à nouveau sacrés champions  lors de 9e édition de la plus prestigieuse compétition africaine. Ils réussissent le « doublé » historique en se qualifiant aussi pour la Coupe du monde en Allemagne en 1974. Sur la photo, les Léopards sont dans un camp d’entraînement à Londres dans le cadre  de leur préparation pour la CAN en Egypte. On reconnaît Kabamba accroupis à l’extrême droite.

Vidéo d’archive  : https://www.britishpathe.com/video/VLVAA887X4DGPK4RK5O8UIQ1RNA50-CONGO-KINSHASA-CONGO-FOOTBALL-TEAM-RECEIVE-GREAT-RECEPTION-IN/query/CONGO-KINSHASA

Samuel Malonga

 

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M
Nous voyons à travers cette vidéo de la BBC de 2 minutes que Sam a reprise dans son article, l’importance des archives. Les Télévisions et les Radios des pays organisés sont en train de numériser toutes leurs archives. Mais ceci requiert des moyens conséquents. <br /> Messager
Répondre
M
Sans archives, sans référence, on ne peut rien envisager de durable.<br /> <br /> Messager
K
Bien dit. Outre les moyens consequents, ne doivent pas etre financiers seulement. Mais le respect et la connaissance de l'importance des archives. Je ne m'explique pas pourquoi, a l'entree de l'Afdl a Kinshasa, ertains travailleurs de l'Ozrt brulaient les images ( ou films) de Mobutu. Peut-on comprendre qu'il a fallu les relations amicales entre Kabulo Mwana Kabulo et l'Ambassadeur de l'Allemagne, pour obtenir les images des Leopards a la Coupe du Monde de 1974.