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Publié par SIMBA NDAYE

ANACAONA :  PURE MERVEILLE DE LA SALSA AU FEMININ

Anacaona (représentation triomphale)

Pour une fois, le terme ‘’Merveille’’ n’est pas galvaudé. Pour tous les mélomanes, pour les amoureux de la musique sud-américaine et particulièrement de la salsa, Anacaona est un véritable enchantement. Et pour cause ! Pour les Sud-américains, ce nom est devenu légendaire.

Car Anacaona, reine des Kaïnos née en 1474, était une héroïne exaltée de la lutte des peuples autochtones de l’actuelle République dominicaine et d’Haïti contre l’occupant espagnol.

Pour avoir pris les armes contre les colons arrivés avec Christophe Collomb douze ans plutôt, Anacaona a été pendue en 1504. Ce faisant, elle laissa derrière elle un véritable mythe de résistance et bravoure dans toutes les Caraïbes, essentiellement dans l’île voisine de Cuba.

Les conquistadors eux-mêmes la dépeignaient comme une poétesse raffinée, femme dotée d’une très grande beauté, d’une intelligence supérieure et d’un courage tout aussi exceptionnel.

Quatre siècles après sa mort et comme le Sphinx, Anacaona (qui signifie ‘’Fleur d’or’’ dans la langue des Kaïnos) renaissait sous une douce forme musicale

Fondé le 17 février 1932 par sept (7) sœurs, bientôt rejointes par leurs quatre (4) dernières, un groupe exclusivement féminin, (une rareté pour l’époque et même de nos jours), prend le nom d’Anacaona. Tout un symbole : de défi, de bravoure et d’expertise…

Durant des décennies, ces femmes sillonnent le continent américain, jouent dans les plus grandes salles, se produisent en Europe ainsi qu’en Asie.

Et près de 90 ans plus tard, Anacaona semble traverser les âges sans prendre une seule ride (musicale). Patrimoine culturel national à Cuba, c’est une véritable institution.

Aujourd’hui formé de 14 jeunes musiciennes, qui n’ont pas oublié d’être belles et gracieuses comme savent l’être les Sud-américaines, Anacaona est une féérie de couleurs et de sons. Toutes maîtrisent à la perfection leurs instruments. Le rythme et le tempo qu’elles imposent sont terriblement endiablés. Et les ‘’souffleuses’’, ah ! les souffleuses, un vrai délice !

Toutes revendiquent l’influence de leurs origines créoles (savant métissage de racines africaines, indiennes et européennes). Mais Anacaona, c’est d’abord un son. Un son à nul autre pareil.

Faites l’expérience ! Fermez les yeux quelques instants en les écoutant et vous ne percevrez aucune différence avec un orchestre de ‘’mâles’’ dominateurs. Sauf, peut-être, et peut-être seulement, une légère touche de tendresse et de poésie.

Donc, bien avant les Compay Segundo, Johnny Pacheco, Celia Cruz et autres Ibrahim Ferrer, fut un orchestre exclusivement féminin nommé Anacaona. Quel bonheur que leur héritage se transmette toujours de filles en filles. La salsa est plus que jamais vivante. Voyez vous-mêmes.

SIMBA NDAYE

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S
Magnifique!
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M
Nous remercions notre ami Simba Ndaye qui nous fait découvrir cet ensemble et l'histoire à laquelle il est lié. Comme quoi, on apprend chaque jour.<br /> <br /> Messager
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