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Publié par Simba Ndaye

CELINE BANZA : UNE ETOILE EST (SANS DOUTE) NEE

Retenons bien ce nom, nous en entendrons sans doute beaucoup parler ces prochaines années. Du moins je l'espère. D’où ma prudence dans l’intitulé du présent article.

En effet, le ‘’cimetière artistique et musical congolais’’ est rempli d’étoiles filantes, des météorites qui n’ont fait que zébrer le ciel de la RDC.

Et pourtant, du haut de ses 22 ans, Céline Banza, native de Kinshasa, a tout pour devenir une référence nationale, continentale, voire au-delà.

Il y’a deux ans, elle avait déjà éclaboussé de son talent l’Audition à l’aveugle de la célèbre émission The Voice francophone 2017, sous le regard ému de Claudy Siar en personne. Le charismatique producteur-animateur de ‘’Couleurs Tropicales’’ sur RFI avouera n’avoir jamais ressenti un tel feeling à l’écoute d’une novice. Et le jury, composé entre autres de Lokua Kanza, Singuila et A’Salfo, a été littéralement bluffé par la maîtrise artistique de la pépite congolaise.

Deux ans plus tard, Céline Banza récidive. Et cette fois, c’est un coup de maître, le ‘’Graal’’. Elle décroche haut la main, ce jeudi 7 novembre, le très prestigieux ‘’Prix RFI Découvertes 2019’’, au nez et à la barbe des neuf autres finalistes, ressortissants d’autant de pays africains.

Et pour le cru 2019, le jury était composé de personnalités aussi prestigieuses que Youssou N'dour, Angélique Kidjo ou encore Jacob Desvarieux du mythique groupe Kassav etc. Et, croit-on savoir, le vote aurait été obtenu à l’unanimité. Ce qui est rarissime !

Depuis sa création en 1981, le Prix RFI Découvertes a déjà récompensé des artistes africains devenus des têtes d'affiche internationale comme l'Ivoirien Tiken Jah Fakoly, la Malienne Rokia Traoré, le couple lui aussi malien de musiciens non-voyant Amadou et Mariam ou encore le Sénégalais Didier Awadi.

A la fois chanteuse, guitariste, vidéaste, actrice et performeuse, Céline Banza est une véritable surdouée. En outre, c’est peu de dire qu’elle possède une tête bien faite et bien pleine. Son discours est clair et bien structuré et son ‘’body language’’, comme disent les anglo-saxons, extrêmement bien travaillé.

Passée par l’Institut National des Arts de Kinshasa, sa polyvalence n’avait pas échappé au chorégraphe-danseur Faustin Lyniekula qui l’avait prise sous son aile à Kinsangani. Leur collaboration aboutit à ‘’Tamuzi’’, un court métrage très original dans lequel Céline Banza joue son propre rôle.

Sur le strict plan musical, Céline Banza pratique la ‘’World Music’’, genre assez peu usité au Congo. Son registre est un savant mélange de blues, de folk et de soul.  

Lorsque je l’ai écoutée pour la première fois, un nom m’est tout de suite venu à l’esprit. Un nom, un seul : celui de l’Africaine-Américaine Tracy Chapman.

Personne n’a oublié la magistrale prestation de la diva du soul en 1988 au stade de Wembley à Londres, lors du méga-concert pour les 70 ans de Nelson Mandela. Ce concert, diffusé simultanément dans 67 pays et devant plus d’un demi-milliard de téléspectateurs, avait été organisé pour demander la libération de Madiba.

La divine Tracy Chapman, pour ses débuts (à 24 ans, deux de plus que Céline aujourd’hui), y avait envouté le monde et éclipsé toutes les autres méga-stars qui s’y produisaient.

Certes, la filiation musicale que j’établis entre l’Américaine et la Congolaise n’engage que moi. Pour autant, beaucoup de facteurs semblent y concourir, à commencer par les débuts tonitruants de Tracy Chapman et sa très rapide médiatisation.

Car, et c’est çà peut-être l’un des liens, depuis son prix, Céline Banza croule sous les sollicitations : des maisons de disques, des imprésarios et autres agents d’artistes, des studios de cinéma, des grands groupes de distribution. Les chaînes de télé ne sont pas en reste.

D’ores et déjà, grâce au soutien de l’Institut français, de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), de la Sacem et de Ubiznews, Céline Banza bénéficiera d’un appui professionnel et d’une exposition médiatique, avec notamment un concert à Paris et une tournée  dans le monde organisée par l’Institut français.

Enfin, elle termine actuellement l’enregistrement de son tout premier album qui sortira en 2020

Or, c’est justement ici qu’il va falloir, à Céline Banza et à son entourage (ni son père ni sa mère ne sont plus de ce monde), garder la tête froide et faire les bons choix pour sa carrière, qui n’en est qu’à ses balbutiements. Dans ce métier, peut-être plus que dans un aucun autre, la route est longue et semée d’embûches. Lutumba le chantait : ‘’Nzela ya mokili eleki nde molayi e tondi na nzube…’’

Ok ! D’accord ! Ce papier est volontairement dithyrambique. Mais cette gamine, à l’air si fragile, dégage une telle magie que l’on ne peut que lui souhaiter la plus belle des réussites. A la hauteur de son talent, de ses multiples talents.

Bon vent à toi, gamine. Demain t'appartient!

Simba Ndaye

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S
Cher Blondé,<br /> Tu sais vraiment lire entre les lignes. Tu as très exactement compris ce que je voulais dire. Le ''sans doute'' est une simple mesure de prudence. Et comme tu dois commencer à comprendre le lingala maintenant, tu as dû traduire toi-même la phrase de Lutumba. Pour notre petite perle, la route sera longue et semée d'embûches. Surtout que, malheureusement, ni son père ni sa mère ne sont plus là. Mais je suis d'accord à 100% avec toi. La gamine est pétrie de talent.<br /> Excellent weekend à toi Blondé.<br /> Simba Ndaye
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B
Bonjour monsieur Ndaye et tous les lecteurs, visiteur et administrateur de ce média. Mon frère, quand j'ai vu entre parenthèse l'expression sans doute, puis que j'ai lu la raison que vous avez donnée, je me suis dit il a raison. Mais quand j'ai écouté les deux vidéos qui ont accompagné votre article, j'ai changé d'avis et en moi, j'ai affirmé qu'une étoile est née. En tout cas pour moi, la naissance de l'étoile ne fait aucun doute. Pour ce qui est son éclosion, nous allons voir mais vraiment c'est une étoile. La voix, la maîtrise, le sang froid et le jeu scénique sont parfaits. Souhaitons lui tout le bien et toute la réussite qu'on peut attendre d'un artiste de ce talent. Merci encore à toi frère Simba Nadaye. Un coucou aussi à l'inusable Messager.
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M
Salut et bonne fin de semaine à toi mon cher Blondė.<br /> <br /> Messager