LE DIFFÉREND FRANCO-VICKY SELON ILUNGA BUKASA
LE DIFFÉREND FRANCO-VICKY SELON ILUNGA BUKASA
Référence : http://www.mbokamosika.com/2018/08/balingaka-ngai-te-de-franco-et-l-o.k.jazz-pour-emille-de-kinshasa.html
Chers tous,
Le différend entre Vicky et Franco a été bien réel. Comme il a été dit dans les échanges ci-haut, il (le différend) était géré avec subtilité. En termes lapidaires, Vicky était plutôt conservateur. Il voulait d’un OK Jazz ya bakulutu. Après le départ des brazzavillois Edo Nganga, Célestin Kouka, Loubelo de la Lune, Saturin Pandi de l’OK Jazz 1959 pour créer les Bantous de la Capitale, Vicky s’était temporairement séparé de Franco en 1960 dans son escapade avec l’African Jazz . Fait important à signaler par rapport aux congolais de Brazza, l’autre membre influent du contingent brazzavillois de l’OK Jazz à savoir Essou Jean Serge avait, quant à lui, quitté l’OK Jazz en 1957 pour mettre sur pied le Rock a Mambo. Nino Malape saxophoniste de renom s’était joint à lui avant le saut vers les Bantous.
Vicky ne réintègre l’OK Jazz qu'en 1962 après avoir créé le Negro succès avec Bombole Bholen et Brazzos. Il était déjà avec ce dernier dans cet African Jazz Version Table Ronde. À son retour, il trouve un Mujos Mulamba tout feu toute flamme dans une association inédite avec Kwamy. Néanmoins Vicky obtient la restructuration de l’orchestre OK Jazz et insiste pour le retour de son complice d’en temps au chant Edo Nganga. Edo revient avec de la Lune. Ce qui n’est pas pour plaire à Mujos et Kwamy.
Dans l’OK Jazz Franco était plutôt de nature à rajeunir l’effectif. Au départ de Vicky en 1960, il accroche Mujos associé à Kwamy. Mujos une valeur sûre qui ne parvient pas à exprimer tout son talent aux côtés des monstres sacrés que sont Kallé Jeff et Tabu Ley dans l’African Jazz ou avec Tabu Ley dans l’African Fiesta. Mujos s’éclate littéralement dans l’OK Jazz. En 1964, Michel Boybanda rejoint l’OK Jazz par l’entremise de Franco. En 1966, Franco recrute Youlou contre l’avis manifeste de Vicky. Vicky essuie son micro avec un mouchoir blanc après que Youlou ait chanté avec. D’autres jeunes de l’époque sont des trouvailles de Franco comme Francis Bithshou, Depool à la tumba, Fanfan voire Lola Checain. Un an après le retour de Vicky, en 1963 Mujos rejoint son camp naturel de l’African Jazz cette fois-ci dans l’African Fiesta. L’année suivante, Kwamy rejoint l’African Fiesta que vient de quitter Mujos pour les Bantous. À partir de ce moment les carrières de deux artistes deviennent un véritable tourniquet.
Ce sont entre tous faits qui engendrent les chansons comme mino ya Luambo. Ici Franco fait l’apologie de Vicky son ainé qui chante au chœur. Malgré tout Vicky chante Dit Tonton auquel Franco réplique par balingaka ngai te. En 1970, le jeune frère de Franco Bavon Marie Marie décède dans cet accident suicidaire avec cette voiture R16 (renault 16) venu de Brazza où Franco est en délicatesse avec ses associés de l’OK Jazz Edo, de la Lune ? Pourtant dans un style très compatissant Vicky dédie une chanson au défunt tout en consolant au passage un Franco éploré auquel la rumeur attribue l’origine du décès de son jeune frère. Cette même année scelle la séparation entre Vicky et Franco. Vicky s’en va monter le Lovy du Zaïre 1971. Franco reste seul maitre à bord de l’OK Jazz. Dans un dernier baroud d’honneur Vicky s’adresse à Franco dans la chanson Conseil d’ami. Franco réplique avec la chanson likambo ya gana dans son style propre rempli des biens de sous entendus. La dernière fois que le nom de Vicky sera cité dans l’OK ce sera dans la chanson Cedou de Simaro, chanson dans laquelle Franco participe au chant.
Ilunga BUKASA.