Église – État, le conflit permanent
Église – État, le conflit permanent
Aujourd’hui, rien ne va plus entre le régime de Kabila et l’Église catholique. Et pour cause. L’archevêque métropolitain de Kinshasa qui concentre sur lui à la fois la frustration, la colère voire la rancœur de toute la kabilie est devenu aujourd’hui l’homme à abattre. Le pouvoir voit en l’Église dont l’organisation et la puissance ne sont plus à démontrer, un ennemi à sa hauteur.
Les actions et les propos du prélat concrétisés sur le terrain par la mobilisation organisée par le Comité Laïcs de Coordination enragent le gouvernement. Le cardinal Monsengwo est devenu la cible privilégiée des attaques des médias gouvernementaux qui l’accusent de tous les péchés d’Israël. La nouvelle bête noire des autorités congolaises, est dans le rôle qui est dévolu dans ses attributions. Comme le cardinal Malula hier, l’imperturbable archevêque Monsengwo est droit dans ses bottes.
Depuis l’arrivée au pouvoir de la dictature en 1965, l’Église catholique s’est frontalement opposé à lui. Les relations Église - État en situation postcoloniale ont souvent été conflictuelles. Elles ont toujours été une série de brouilles et de différends qui ont ébranlé la société congolaise. Le chef de l’Église catholique, vêtu de sa soutane pourpre et répondant au nom des Congolais a toujours été pour le pouvoir en place en RDC un redoutable opposant.
Dans le texte ci-dessous, Flavien Nkay Malu relate le bras de fer qui a opposé deux personnalités fortes aux visions diamétralement opposées : le maréchal Mobutu et le cardinal Malula ; deux institutions structurées aux objectifs irréconciliables : l’Église catholique et la dictature du MPR. Ce qui se passe aujourd’hui n’est vraiment pas nouveau. Il a un air du déjà vu.
Samuel Malonga