Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par Clément Ossinondé

Modéro Mekanisi, un des fidèles héritiers de l’œuvre de Tabu Ley.

Une pierre angulaire dans toute la musique de l’Afrisa.

 

On le considère comme le meilleur saxophoniste qu’a connu l’Afrisa International. A juste titre sans doute, car il a inventé des timbres utilisés encore de nos jours par un bon nombre des initiés.

 

Modéro Mekanisi commence à parler de lui dès 1971, lorsqu’il fait partie de l’Afrisa International. Tabu Ley Rochereau comprend très vite le potentiel du talentueux saxophoniste, et lui fait enregistrer ce qui va devenir la bible des cuivres ; toute une série de chansons qui posent les fondements du « Soum Joum » à l'échelle continentale. 

Depuis, et même après la dislocation de l’Afrisa et la disparition de son chef Tabu Ley, Modéro est devenu une sorte d’institution, un témoignage vivant du style Afrisa, et l’ardeur de son timbre de saxo n’a pas faibli avec le temps. En effet, depuis 1994 Modéro fait parler de lui en solo, à Seattle aux Etats-Unis où il accompagne les formations les plus prometteuses du moment. Il poursuit donc son petit bonhomme de chemin, avec beaucoup d’éclat, et en apportant à sa production un soin méticuleux. En 2012, il revient à Kinshasa, après 24 ans d'absence, spécialement pour participer à un concert légendaire en l'honneur de Tabu Ley et sur la demande spéciale du "Seigneur". 

 

La recommandation de Tabu Ley à Dino Vangu et Modéro Mekanisi, quelques mois avant sa disparition 


Dans sa traversée du désert, deux musiciens, sont restés longtemps dans le cœur de Tabu Ley et pour lesquels il a vivement souhaité prendre le flambeau de l'Afrisa International : Dino Vangu et Modéro Mékanisi. Une inspiration difficile à mettre en pratique, m'ont confié les intéressés. Cependant, chacun dans son univers, est décidé à immortaliser Tabu Ley, à travers plusieurs activités que Dino Vangu, Modéro Mekanisi et les enfants de Tabu Ley avec la bénédiction de Jean-Bruno Thiam (proche de Tabu Ley) sont prêts à mettre à jour dans le domaine de la production musicale. Quoi qu'il en soit, le projet reste ouvert et pourra se réaliser avec le Collectif des anciens musiciens de l'Afrisa, qui d'ores et déjà a eu l'occasion de se produire à Paris, sous la houlette du maestro Dino Vangu. Ce Collectif a également marqué sa grande solidarité aux derniers obsèques le 30 Avril 2016 en Hollande, de l'ancien bassiste de l'Afrisa, Shaba Kahamba.


Un petit regard sur le passé de Modéro Mekanisi 


Modeste Mekanisi Zemba Gabwisa dit Modéro est né le 4 Janvier 1944 à Kikwit (RDC). Chantre à l’école des frères catholiques Joséphistes de Kikwit, il apprend le solfège et s’initie à l’harmonium, puis à la guitare. En 1963 à Kinshasa, il fait partie des cours de musique à l’école du Professeur italien André Alario, avant de donner à son tour son savoir faire dans plusieurs établissements de la capitale. Pianiste confirmé, il compte parmi les premiers éléments du Conservatoire National de Kinshasa, avant de s’orienter au saxo et en devenir un véritable maître. La suite et pour l’essentiel, notons sa collaboration avec Michel Sax, brillant saxophoniste, le groupe Los Angel, plusieurs passages en 1965 avec Seskain Molenga et Jean Shango au Club « Habanera » de Ngiri-Ngiri, les orchestres Co-Bantou (1965), Rock’AFestival (1966) et Conga 68 de Johnny Bokelo (1968). 


Fort de cette expérience, sa présence dans Afrisa a été une véritable ascension. Le Festival culturel panafricain de Lagos en 1977 a marqué sa confirmation au rang des meilleurs saxophonistes du continent. Modéro Mekanisi réside toujours aux Etats-Unis, précisément dans la ville de Seattle. 

Clément Ossinondé 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
D'abord merci à ce cher Clément O qui chaque fois nous fait découvrir ceux qui ont bercer ma jeunesse. Et Mekanissi fait partie de nos idoles anonymes; anonyme parce que, il y a comme une forme d'injustice dans les orchestres: seuls sont mis en avant que les chanteurs le plus souvent. Y'a qu'à voir comment ils se placent sur n'importe quelle scène musicale. Mais dans le cas de l'Afrisa des débuts de 70, dans Tété Okozonga, Tabu Ley présentait son orchestre. C'est depuis lors que je sais que Modero tenait le saxo.<br /> Deux observations pour terminer: 1/ Nous gagnerons à stabiliser les orchestres si des statuts juridiques les régissaient. Par exemple, en donnant aux orchestres les mêmes statuts que les sociétés.<br /> 2/ Faudrait qu'on pense à créer un grand musée de la musique à Kinshasa.<br /> Merci
Répondre
P
A mon avis, la personnalisation des institutions africaines est aussi claire à travers nos orchestres qu’ailleurs. Je voudrais entendre parler d’un orchestre qui a survécu à son chef-de-file, à l’instar de Queen, qui a survécu à Freddy Mercury. Même l’OK Jazz, qui parfois ressemblait à une société anonyme, n’a pas pu survivre à Franco. Si Dino Vangu et Mekanisi Modéro font revivre l’Afrisa pour quelques semaines, je promets de revenir sur cette plateforme et chanter ma joie d’avoir eu tort de dire ce que je viens de dire aujourd’hui.
Répondre