Les galères des musiciens congolais
Ils vivent souvent dans l’incertitude et la précarité. Pourtant, leur vie d’artiste, passionnante et atypique, ne cesse de fasciner. Mais, hélas ! Au Congo, si vous êtes professeur, Épicier ou chauffeur de taxi, votre situation est simple ; un mot suffit à vous définir, à vous ranger dans le corps social. Musicien, en revanche, c’est plus compliqué. Comment votre activité est-elle perçue ? C’est paradoxal. Etre musicien, est-ce une profession ou un style de vie. Certains le revendiquent comme un métier à part entière. C’est important en termes d’engagement personnel, même si ce n’est pas toujours crédible d’un point de vue financier. Chez d’autres, le son de cloche n’est pas le même. « Une profession dont on ne vit pas, ce n’est pas vraiment une profession. C’est pour ça qu’ils ne revendiquent pas leur travail de musicien comme un métier. Ça aussi, c’est difficile à faire passer ; l’idée qu’on puisse faire de l’art sans contrepartie parait de l’ordre de la dévotion »
Pour les uns comme pour les autres, la reconnaissance du milieu de l’art est essentielle. « Sans cela, on n’existe pas tout simplement comme artiste » souligne bon nombre de musiciens. Mais, le problème qui préoccupe énormément les musiciens congolais en ce moment, c’est celui des droits d’auteurs pour lesquels ils ne voient plus la couleur depuis plusieurs années. Cette situation a attiré l’attention des organisations des musiciens congolais de la diaspora et du Congo, qui à l’issu de leur travaux ont rédigé le communiqué de presse ci-après :
Vendredi 22 Août 2014 à Pari, L’UMC (Union des musiciens congolais) et l’UMCD (Union des musiciens congolais de la diaspora) deux associations socio-culturelles, unies dans le combat pour le développement et la sauvegarde de la musique congolaise, on décidé d’une stratégie commune relative à la tenue des états généraux sur la musique congolaise.
Ont été inscrit à leur ordre du jour :
1) La réforme du système de droits d’auteurs et droits voisins au Congo.
2) Le règlement des redevances des droits d’auteurs et droits voisins impayés à ce jour par les médias nationaux publics et privés.
3) l’édiction d’un statut des artistes musiciens congolais et leur protection sociale.
4) La participation effective et conséquente des artistes musiciens à la 10ème édition du Fespam (Juillet 2015)
Fait à Paris, le 22 Août 2014.
Pour l’UMC ; Bernard Bouka – Pour l’UMCD : Loko-Massengo
C’est à une sorte de profession de foi que se sont livrés Bernard Bouka et Loko-Massengo lorsqu’ils s’adonnent à ce qui précède, un acte réfléchi auquel ils veulent consacrés tous leurs efforts.