Honoré LIENGO, L'un des tous premiers grands bassistes de la musique congolaise
HONORE LIENGO
L'un des tous premiers grands bassistes de la musique congolaise
Natif de Bumba
Honoré Liengo, dit « Liegon », né à Bumba en 1930, compte parmi les tous premiers bassistes de la musique congolaise moderne. Mécanicien à OTRACO (Office des transports congolais), il est affecté à bord d’un bateau qui navigue sur le grand fleuve Congo. Visiblement, il s’ennuie à surveiller les machines, et pour se distraire il apprend à jouer de la guitare pendant ses moment de loisirs. Il y met tant de bonne volonté qu’il parvient, tout seul, à connaître tous les secrets que recèle cet instrument. A tel point que, lorsqu’il débarque à Bumba ses admirateurs ne se compte plus ; il est devenu une « vedette ».
La carrière musicale
De là, à embrasser le métier de musicien, il n’y a qu’un pas qui est vite et allègrement franchi ; Il abandonne donc son emploi à l’OTRACO et devient le troubadour de la ville de Bumba. Et lorsque, de passage dans la région en 1950, Henri Bowane, grand recruteur d’artistes, le découvre, il n’hésite pas à le suivre à Léopoldville (Kinshasa) où une situation d’avenir lui est promise. Dans cette dernière ville, il fait ses premières armes sous la conduite de BOWANE aux éditions « Loningisa » qui viennent de voir le jour en Septembre 1950. Au point où il est avec Bowane les premiers à enregistrer dans cette nouvelle écurie. Son premier disque porte le n°14 avec comme titres : « Pipi na dongo » et « Ndumba ya sika ». Puis vont suivre plusieurs disques qui sont des véritables succès. Avec Bowane, ils vont accompagner Marie Kitoto, la première chanteuse de Loningisa dans les titres « Yo kolo ye kele » et « Ya bisu se malembe » disque n° 44 de Septembre 1951.
Le passage dans l’African Jazz et le Rock-à-Mambo
Désormais, le public kinois fera un accueil favorable à ses compositions qui ne manquent pas d’originalité. Mais la contrebasse a beaucoup d’attraits pour lui ; il y excelle d’ailleurs. Et quand la fièvre des orchestres déferle sur Léopoldville, Liengo fait partie du tout premier qui, à ce moment, n’a pas encore de nom bien défini. Plus tard et en 1955, il prête main-forte à l’African Jazz qui se trouve momentanément dépourvu de contrebassiste. De cet ensemble, il passe en 1956 à Vedette Jazz, orchestre que dirige son jeune frère. En 1957, Liengo rejoint son mentor Henri Bowane aux éditions « Esengo » et participe avec lui la création de l’orchestre Rock-A-Mambo sous la direction de Nino Malapet.
Plus qu’un instrumentiste, encore que ce contrebassiste fût un athlète de son instrument une sorte d’énorme rythmicien « rumba-rock » échappé dans l’avant-garde. Honoré Liengo fut avant tout, jusqu’à sa mort en 1999 un compositeur, un organisateur et un compositeur émérite. Il parvint à créer des mondes sonores homogènes, des œuvres, teintées de sa propre couleur. Son plus grand succès, aujourd’hui faisant partie des merveilles demeure « Bakoule Bidama » réalisé en 1958 avec le Rock-A-Mambo et rendu au chant par Joseph Kabasele et Lando « Rossignol ». Tout comme « Le Mutsetse » que l’on considère, à juste titre, comme « l’hymne national Bundja », ainsi que d’autres œuvres encore qui ont connu beaucoup de succès.
Clément Ossinondé
Bakule Bidama, par Liengo et le Rock-A-Mambo