Revue de la presse congolaise
Revue de la presse congolaise
Salut à tous,
je vous envoie une synthèse d'information ( Revue de la presse congolaise du samedi dernier) sur les acteurs politiques et économiques de la RD Congo qu'un ami vient de m'envoyer. Cet article relate sur les futures acteurs potentiels qui peuvent renverser la vapeur en 2016 de ce que certains corrompus ont donné le nom de "Raïs congolais" à celui que les congolais n'en veulent pas—
Je ne sais pas si vous voyez de qui je veux parler? Cet article détaille les ambitions des uns et des autres dans un pays qui aspire à un grand changement. Il est temps que nous sachions qui demain est capable de bien conduire ce pays, car je crois savoir que nous avons besoin des hommes et femmes qui aiment leur pays et non des assoiffés du pouvoir qui ne cherchent qu'à remplir leurs poches.
Notre grande Nation regorge des hommes et des femmes qui sont prêts à assumer les hautes fonctions. Le site www.congoForum.be qui a fait un travail remarquable mérite mes remerciements et à mon avis ne peut qu'attirer notre attention.
Bonne lecture
Jessy D.
01/02/14/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)
La tournée de sensibilisation et de pacification des leaders katangais au Katanga et l’Accord d’Addis-Abeba, font les principaux titres de la presse.
Katanga
La Prospérité titre
en manchette « Avec
JC Masangu, Me Nkulu, Banza Mukalay… : Katanga, Gabriel Kyungu en campagne de pacification des esprits ! »
« Qui sont les ‘‘Bakata-Katanga’’ ? Que revendiquent-ils ? Qui se cache derrière eux ? ». Voilà des questions qui ont alimenté les débats ce dernier temps dans l’arène
politique, au regard des attaques sporadiques et lourdes de conséquences menées dans la Province Cuprifère par ce groupe négatif. Selon ce journal, comme pour chercher des boucs émissaires,
certains notables «Balubakat» ont été cités vaille que vaille, par certains assaillants et certains pêcheurs en eau trouble. Aussi, pour nettoyer tout soupçon, né des rumeurs les plus
folles, et pour consolider la paix entre les fils et filles de ce coin, une équipe de notables est-elle en campagne de conscientisation sur terrain, depuis une semaine.
Le Potentiel donne
les explications suivantes : « Une
délégation de haut rang composée de leaders politiques katangais poursuit une tournée entamée la semaine dernière. La sensibilisation et la pacification des territoires du Katanga étaient au menu
de l’agenda de ces personnalités. L’objectif poursuivi est de prêcher la paix, et fustiger toute idée tendant à culpabiliser les « Lubakat » dans l’affaire Bakata-Katanga dont ils
démentent toute implication.
Avant de quitter la ville de Lubumbashi, point de départ de leur tournée, les leaders et notables « Lubakat » ont multiplié des séances de travail avec les autorités politiques de la
place, dont celle qu’ils ont eu avec le ministre de l’Intérieur, pour le Nord-Katanga. Au cours de cette tournée de sensibilisation et de pacification, la délégation des leaders Katangais,
conduite par le président de l’assemblée provinciale du Katanga, Kyungu wa Kumwanza, a condamné sous toutes leurs formes, les troubles causés par les milices Bakata-Katanga et autres mouvements
insurrectionnels, mal intentionnés.
L’occasion était propice pour ces leaders de prouver à l’opinion tant nationale qu’internationale, leur détermination à lutter contre toute aventure, de quelque nature que ce soit, visant à
mettre en mal les acquis de la cohésion et de l’unité nationales, obtenus par les Congolais au prix d’énormes sacrifices, ont-ils expliqué. Kamina, Kabongo, Malemba-Nkulu, Mitwaba, Manono, Kabalo
et Lwena ont été les principales étapes de cette tournée de pacification.
Les leaders Lubakat tiennent à éviter de nouveaux troubles, de quelque nature que ce soit, et fustigent toutes tendances à culpabiliser les « Balubakat » dans leur ensemble. L’infraction et la
faute ne sont-elles pas individuelles ?
Toujours, dans le cadre de cette campagne, les leaders concernés ont mis en garde toute personne ou tout mouvement qui tenterait d’engager les « Balubakat » dans leur aventure
insurrectionnelle. Ils ont, par ailleurs, réitéré leurs remerciements à la communauté Lubakat pour avoir, affirment-ils, porté leur choix sur le président Joseph Kabila lors de deux
dernières élections présidentielles. (L’on
comprend sans peine qu’il ne s’agit là que d’un emplâtre de plus sur la plaie des élections du 28/11/11. Celles-ci ont été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps
électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été
entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus[1]. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un
coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde
devant le fait accompli. NdlR) Cette
mission de pacification et de sensibilisation fait suite aux troubles récurrents dans la province du Katanga, orchestrés par les « Bakata-Katanga ». La
délégation était composée de Kyungu wa Kumwanza, chef de la délégation, du ministre Banza Mukalay Nsungu de la Jeunesse et Sports, du gouverneur honoraire Dr Kisula Ngoy, du sénateur Mgr
Ntambo, de l’ambassadeur Me Nkulu Kilombo, de l’ex gouverneur de la BCC JC Masangu, de Me John Mbuyu, des ministres Kabange Numbi de la Santé publique, Martin Kabwelulu des Mines, des
députés Mbuyu Mukole et Kabongo Ngoy, président du caucus des députés du Katanga ; et Me Lenge, président de «Balubakat».
Par ce geste applaudi par la population, constate-t-on, les leaders de l’espace Lubakat disent vouloir afficher leur attachement aux questions sécuritaires de la province cuprifère de la
République démocratique du Congo.
A côté des efforts des institutions locale et nationale, il était indiqué que les acteurs politiques le plus en vue se déploient afin de permettre une pacification réelle, celle des
cœurs. Et
les leaders en tournée, savent communiquer avec cette population actrice et victime des exactions enregistrées à la suite de l’activisme des « Bakata Katanga ». Ne fallait-il pas
qu’il y ait des personnalités qui prennent le taureau par les cornes ?
Divers
Le Potentiel titre « Alors
que l’agitation gagne certains camps : Contrats chinois : plus de peur que de mal ».
A l’en croire, les contrats chinois traverseraient une zone de fortes turbulences. Un oracle qui a failli faire basculer les espoirs suscités par ces contrats dits du « siècle » pour la
RDC.
« Rien de nouveau sous le soleil », affirme le secrétaire exécutif du bureau de coordination et du suivi du programme sino-congolais, Moïse Ekanga, qui tente de relativiser. Le gel de certains
travaux d’infrastructures inscrits dans ces contrats ne serait dicté, précise-t-il, que par le souci de recadrage en vue de se tourner vers le projet minier qui vient en compensation. N’en
déplaise à certains sceptiques, les contrats chinois tiennent bon, conclut le confrère.
Radio Okapi annonce « Accord
d’Addis-Abeba : les pays signataires réaffirment leurs engagements ».
D’après ce site les Etats signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République Démocratique du Congo et la région des Grands Lacs se sont réunis ce
vendredi 31 janvier en marge du XXIIe sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba. Ils ont réaffirmé leur engagement pour la mise en œuvre de cet accord et leur attachement à la souveraineté,
l’intégrité territoriale et l’indépendance politique de tous les pays de la région.
L’Objectif parle
de la navette Kinshasa-Brazzaville, où l’on vient de prendre la décision de ne pas admettre les Kinoises de moins de 40 ans parmi les passagers dans les traversées quotidiennes.
Presse et documents internationaux
RDC : Kabila peut-il rebondir ?
Jeune Afrique - 28/01/2014
À moins de trois ans de la fin de son deuxième - et, en principe, dernier - mandat, le président congolmais Joseph Kabila semble s'engager sur la voie de la réconciliation nationale. Mais entre
une opposition méfiante et des promesses qui tardent à se concrétiser, le chemin est tortueux.
Au moment où l'on s'y attendait le moins, l'incertitude a repris le dessus en RD Congo. L'armée venait pourtant de remporter, début novembre 2013, une victoire historique sur les rebelles du
Mouvement du 23-Mars (M23), qui sévissaient dans l'est du pays depuis plus d'un an. Un mois plus tôt, Joseph Kabila clôturait les concertations nationales, ce forum qui avait réuni à Kinshasa, du
7 septembre au 5 octobre, des représentants de la majorité, d'une bonne partie de l'opposition et de la société civile. Avec un seul mot d'ordre : "renforcer la cohésion nationale".
Et pour tirer les leçons de ces assises, le président avait même sorti le grand jeu, le 23 octobre, en annonçant des "mesures importantes" devant les deux chambres du Parlement. Témoins de
l'événement, "l'accompagnateur" Denis Sassou Nguesso, chef d'État de l'autre Congo, et la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l'Union africaine, venue en mission
d'évaluation de l'accord-cadre d'Addis-Abeba (signé le 24 février 2013 par onze pays en vue de ramener la paix dans l'est de la RD Congo) et priée de prolonger son séjour afin d'assister à la
déclaration présidentielle.
Le rapatriement des corps de Mobutu Sese Seko et de Moïse Tshombe
Tranchant avec le discours solennel sur l'état de la nation qu'il prononce chaque mois de décembre depuis son accession au pouvoir, en 2001, Kabila avait alors indiqué la nouvelle marche à suivre
pour "améliorer le quotidien des Congolais et baliser l'avenir" du pays. "Pour changer le Congo, avait-il répété, nous devons d'abord nous-mêmes changer dans notre manière de vivre ensemble, de
faire de la politique, de gérer l'État et la communauté nationale - bref, de vivre la démocratie."
L'annonce d'un chantier colossal, donc, où il était question à la fois d'ouverture politique, de professionnalisation de l'armée (indispensable face à la situation sécuritaire dans l'Est), de
l'émergence d'une classe moyenne et de la lutte contre la corruption. Mais aussi de la réconciliation nationale, avec un accent particulier mis désormais sur le suivi (diplomatique, politique et
même juridique) des dossiers des "compatriotes détenus [notamment] à la Cour pénale internationale", ainsi que le rapatriement du corps de Mobutu Sese Seko, enterré au Maroc, et de celui de Moïse
Tshombe, l'ancien président du Katanga sécessionniste puis Premier ministre du Congo, inhumé en Algérie.
"Des annonces qui ressemblent à une opération de charme destinée à s'attirer de la sympathie", soupçonnait déjà Juvénal Munubo, député de l'Union pour la nation congolaise (UNC, dirigée par Vital
Kamerhe), seul grand parti de l'opposition, avec l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, d'Étienne Tshisekedi), à bouder le processus de renforcement de la cohésion nationale
engagé depuis les concertations et à réclamer l'ouverture d'un "vrai dialogue".
Près de trois mois plus tard, les "mesures importantes" présentées par le chef de l'État semblent être restées lettre morte. Et ce dernier est confronté à de nouvelles turbulences. Le 30
décembre, des attaques coordonnées ont été menées simultanément à Kinshasa, Lubumbashi (sud du pays) et Kindu (Est).
Un Katangais de plus écarté du cercle de Kabila
Si, officiellement, les soupçons pèsent sur les adeptes du pasteur Paul-Joseph Mukungubila, candidat malheureux à la présidentielle de 2006, très hostile à Joseph Kabila qu'il considère comme un
"Rwandais à la tête de la RD Congo", plusieurs observateurs n'écartent pas l'hypothèse d'une implication directe ou indirecte de certains politiciens cherchant à renforcer leur position. "Ce
n'est pas un hasard si ces attaques sont intervenues quarante-huit heures seulement après le remplacement de John Numbi par Charles Bisengimana à la tête de la police", lâche un élu kinois,
soulignant que "c'est un Katangais de plus qui est écarté du cercle de Kabila, après la mort accidentelle de Katumba Mwanke en 2012". Numbi est également cité dans le dernier rapport du groupe
d'experts de l'ONU comme l'un des soutiens des miliciens indépendantistes Kata Katanga qui terrorisent la province méridionale du pays, surtout dans le "triangle de la mort" compris entre Manono,
Mitwaba et Pweto.
Joseph Kabila serait-il donc en butte au mécontentement des Katangais ? "Cela n'a rien à voir avec les événements de ces derniers jours", assure Séraphin Ngwej, ambassadeur itinérant du chef de
l'État, précisant que le poste de commissaire général de la police n'a jamais été une chasse gardée des Katangais.
Le paysage politique est en pleine mutation. Mais les initiatives de l'opposition ne manquent pas. Mais elles ont fait long feu.
Toujours est-il que le paysage politique est en pleine mutation. Les Libéraux démocrates (regroupement de partis d'opposition autour de Léon Kengo wa Dondo), le Mouvement de libération du Congo
(MLC) et ses alliés semblent prêts à jouer le jeu. En face, le reste de l'opposition, plus que jamais fragilisée, tente de rebondir. Non sans difficultés. Les initiatives, comme Touche pas à mon
220 (référence à l'article 220 de la Constitution, qui interdit la modification des dispositions relatives au nombre et à la durée des mandats présidentiels) ou Coalition pour le vrai dialogue,
ne manquent pas. Mais elles ont fait long feu. Dernière tentative en date, le 18 novembre 2013, avec la naissance d'un nouveau regroupement politique, Sauvons la RDC, autour de Vital Kamerhe,
Nzanga Mobutu et Mbusa Nyamwisi, qui entend faire obstacle à tout projet de prolongation du mandat en cours au-delà de 2016.
Un pays morcelé qu'il a remis sur la voie de la reconstruction
Pourtant, depuis quelques mois, Joseph Kabila assène qu'il est "pour le respect de l'esprit et de la lettre de la Constitution". Et certains de ses lieutenants assurent qu'il n'a pas l'intention
de briguer un troisième mandat. "Cela ne fait pas partie de ses préoccupations immédiates, confie Séraphin Ngwej. Il réfléchit plutôt à l'héritage qu'il laissera au peuple congolais après avoir
présidé à sa destinée pendant quinze ans, de 2001 à 2016." Le jeune homme n'avait que 29 ans lorsqu'il succéda à son père, Laurent-Désiré, assassiné le 16 janvier 2001. "Il a trouvé un pays
morcelé, qu'il a réunifié et remis sur la voie de la reconstruction, n'hésitant pas à partager le pouvoir avec les anciens chefs rebelles, rappelle Ngwej. L'Histoire retiendra également que c'est
à son initiative qu'en 2006 les Congolais ont été appelés pour la première fois à élire leur président."
Malgré tout, la méfiance persiste. "Joseph Kabila doit déclarer ouvertement qu'il ne sera pas candidat à sa propre succession en 2016", suggère Juvénal Munubo. Une démarche que les caciques de la
majorité déconseillent fermement à leur champion. "Il faut attendre la fin du mandat pour se décider", estime Marcellin Cishambo, ancien conseiller spécial du chef de l'État, avançant
l'éventualité d'une "demande du peuple", qui pourrait plébisciter "son" président. Il appartiendra à Joseph Kabila de faire le bon choix. "S'il se conforme à la Constitution, ce sera un précédent
dans l'histoire de la RD Congo, souligne Delly Sesanga, député de Luiza (Kasaï-Occidental) et ancien du MLC qui a fondé son propre parti, Ensemble des volontaires pour le développement de la RD
Congo (Envol). Il s'agirait là d'un vrai repère pour un pays qui n'en a plus."
Les Nations Unies craignent une catastrophe humanitaire au Katanga
JA
avec AFP - 30 01 14
La situation tourne à la "catastrophe humanitaire" dans la province du Katanga, au sud-est de la République démocratique du Congo, a estimé un représentant de l'ONU, mercredi, à
Kinshasa.
"C'est
une catastrophe humanitaire. J'ai mauvaise conscience en pensant au Katanga car nous avons concentré nos activités militaires sur les Kivus, alors qu'il est important de ne pas négliger le
Katanga", a déclaré à la presse Martin Kobler, le chef de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco).
Le
responsable onusien fait allusion au basculement de l'essentiel des effectifs militaires de la Monusco sur les provinces du Nord et du Sud-Kivu, dans l'est de la RDC, qui a eu pour effet de
diminuer la présence des Casques bleus dans les autres régions du pays. La vaste province du Katanga, région la plus riche du pays du fait de ses immenses ressources minières, en particulier en
cuivre, est traversée depuis l'indépendance du Congo-Kinshasa, en 1960, par des mouvements sécessionnistes qui alimentent une instabilité chronique.
"Triangle de la mort"
Depuis
plus d'un an, des milices indépendantistes maï-maï Bakata Katanga, multiplient les exactions et font régner un climat de terreur dans une zone de plusieurs milliers de kilomètres carrés baptisée
"le triangle de la mort" dans le nord de la province. Selon l'ONU la situation dans cette région, comprise entre les diocèses de Manono, Pweto et Mitwaba, reste particulièrement critique.
Plusieurs dizaines de villages y ont encore été incendiés ces dernières semaines pour punir les populations restées fidèles à l'armée congolaise, a indiqué le lieutenant-colonel Félix Prosper
Basse, porte-parole militaire de la Monusco.
L'année 2013 a vu des groupes armés se réclamant des Bakata Katanga mener des actions d'éclat jusqu'à Lubumbashi, la deuxième ville du pays et capitale du Katanga. Ces attaques, en mars et en
novembre, ont fait plusieurs dizaines de morts.
Au début du mois, après l'apparente tentative de coup de force du 30 décembre contre plusieurs objectifs stratégiques à Kinshasa, les Bakata Katanga ont redoublé leurs attaques autour de
Lubumbashi, forçant de nombreux civils à fuir. Au moins 30 000 personnes dans la région ont été déplacées par les violents affrontements entre les miliciens et les forces armées de la RDC.
Les personnalités congolaises à tenir à l’œil en 2014
Jean-Jacques
Wondo – DESCWondo - 30/01/2014
1. Joseph Kabila Kabange, le raïs invisible et piégé par les élections de 2011
Si
2016 sera une année de Vérité pour le « raïs » congolais et 2015 une année de fixation de l’opinion sur son avenir politique, l’année 2014 commence au plus mal pour le
président Joseph Kabila. Alors qu’il pensait terminer l’année 2013 sur les chapeaux de roues grâce à la victoire de la coalition FARDC-MONUSCO sur le M23, la période charnière 2013-2014, marquée
par le coup de force manqué du 30 décembre 2013, le regain de violence au Katanga et au Nord-Kivu et l’assassinat du colonel Mamadou Ndala, le 2 janvier 2014 – ce brave officier trentenaire qui
incarnait le symbole de l’espoir de la renaissance de la nation congolaise par sa jeunesse – est venue tout remettre en question. Des événements qui démontrent que la promesse, tenue depuis sa
première élection en 2006, de restaurer l’autorité de l’Etat et d’assurer la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire congolais (pas seulement dans sa partie orientale), est loin d’être
effective. Pourtant, ce point était, dans tous ses programmes électoraux et présidentiels successifs, la priorité des priorités. Kabila doit de nouveau se battre sur tous les fronts et
affronter une nouvelle zone de turbulence alors qu’on attend toujours la formation d’un nouveau gouvernement qui ne manquera pas de mécontenter plusieurs de ses partisans.
Cette année se présente également comme une année des défis pour le président arrivé à mi-mandat et dont l’avenir politique dépendra de la manière dont il compte rentabiliser son projet
gouvernemental de « la révolution
de la modernité »
mis en œuvre par Matata, un technocrate réputé bon travailleur, et son engagement à souscrire aux 679 recommandations dégagées des concertations nationales qui tardent à être appliquées. Les
congolais n’arrivent pas encore à sentir les effets des efforts réalisés par Matata dans leur panier de la ménagère. Une mission à haut risque, sinon quasi impossible, car on voit mal
comment pourrait-il réussir en deux ans les promesses socioéconomiques qu’il tient depuis 2006 avec la cristallisation de la tension politique qui ne cesse d’envenimer l’espace politique à mesure
que l’on s’approche de l’année fatidique de 2016 qui symbolise la fin son mandat présidentiel. L’année 2014 s’annonce aussi politiquement très mouvementée d’autant qu’à partir de cette année
toute l’attention et toutes les stratégies politiques, apparentes ou latentes, s’orienteront désormais vers l’après Kabila. Ce, aussi bien du côté de l’opposition politique que dans son propre
camp, tant les ambitions personnelles (parfois démesurées) ne manqueront pas de s’afficher, sinon de se démarquer de la fragile discipline en vigueur au sein de la MP.
En outre, depuis sa réélection contestée en 2011, qui a sensiblement érodé sa légitimité, Kabila peine à créer une cohésion à deux niveaux. D’abord au niveau
national,
indispensable à l’instauration de la confiance dans le cadre du pacte social et républicain entre l’autorité et la population. Malheureusement, la fracture sociale ne fait que s’accentuer et
contraint le pouvoir à recourir à la violence, amplifiant davantage le divorce entre le régime et la population. De l’autre côté, Kabila, dans une atmosphère de fin de règne inexorable qui se
profile à l’horizon 2016, arrive difficilement à maintenir la cohésion
au sein de sa propre majorité présidentiellemais
aussi au sein de l’armée. Ce qui ouvre toutes les portes possibles aux luttes d’influences internes, aux guerres entre les différents clans et cercles gravitant autour du président. Le tout
pouvant déboucher au dépérissement et à l’implosion du régime sans avoir nécessairement besoin d’un coup de pouce extérieur pour faire effondrer tout le système. Il suffit de constater la manière
dont les ténors de la MP se rivalisent et s’épient mutuellement comme des chiens de faïence pour jauger cette atmosphère délétère. Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le danger
pour la survie politique de Kabila proviendrait plus de l’intérieur que de l’extérieur (opposition, diaspora…) de son camp. Qui va dégainer le premier ? En ce, cette année 2014
pourrait réserver bien des surprises car les coups peuvent surgir de partout.
2. Etienne Tshisekedi, Ya Tshitshi dans l’attente de l’impérium ?
L’inoxydable « Sphinx de Limété », sa commune résidentielle de Kinshasa où il a
installé son cabinet de président de la République auto-proclammé, dont on a annoncé à maintes reprises la mort politique imminente, reste, contre vents et marées, l’homme politique le plus
populaire du Congo. Le père du processus démocratique de la RDC est en politique congolaise ce qu’a été le grand « Rochereau »Tabu
Ley pour
la musique congolaise. Lumumba étant
le Grand
Kallé et Mobutu c’est
« Franco« Luambo
Makiadi.
Tant en RDC, depuis l’indépendance Cha-cha, la politique ne peut s’exprimer sans la musique et mutatis mutandis. Les deux domaines se tiennent tellement par la barbichette, avec les conséquences
morales fatales pour les populations, au point qu’aujourd’hui, il est difficile de faire de la politique sans être chanté par telle ou telle autre star de la rumba congolaise. L’onde de
choc politique suscitée par l’annulation du concert de l’artiste congolais « JB Mpiana », dit le « Sulutani Papa Chéri », qui devait se produire en décembre 2013 au Zenith de
Paris, est là pour rappeler cette étrange collusion entre ces deux domaines en apparence antinomiques.
Pour revenir à « Ya Tshitshi », après son long mutisme observé depuis début 2012, hormis quelques sorties privées, presque toutes à l’occasion des deuils, qui stratégiquement lui
permettent de mesurer sa popularité intacte à Kinshasa, son entourage, ses partisans, l’opinion publique et les analystes attendent de lui pour 2014, qu’il donne de nouvelles orientations au
parti sur trois aspects.
Le premier concerne son avenir politique vu le poids de son âge car d’aucuns attendent qu’il procède à une profonde réforme des structures et du fonctionnement de son parti, notamment par le
rajeunissement de son cadre, à l’instar de Mandela qui s’est entouré de jeunes cadres du parti, plus technocrates que apparatchiks. Sur ce point, les regards semblent tournés vers son successeur
biologique et sociopolitiquement pressenti, Félix Tshilombo Tshisekedi. Nous y reviendrons plus loin. A moins qu’il crée la surprise en parrainant Albert Moleka, son directeur de cabinet et
fils d’un ancien baron du mobutisme. Albert
Moleka est
considéré comme un des rares hauts cadres du pré-carré du sphinx de Limete, très compétent, intègre, travailleur, constant, modéré et disposant d’atout d’homme d’Etat. En tout cas,
selon certaines indiscrétions parvenues à DESC, le profil de l’homme semble intéresser plusieurs chancelleries occidentales et africaines. Moleka a impressionné positivement plus d’un
interlocuteur lors des différentes tractations diplomatiques qui ont eu lieu à la suite des élections de 2011.
Le deuxième aspect qui mérite d’être clarifié est la question de « l’impérium ». C’est-à-dire son entrée effective dans sa présidence dont il a assure l’imminence depuis sa rencontre,
il y a deux ans lors d’une cérémonie d’échange des vœux, avec les mamans de son parti. Tshisekedi leur avait rassuré que « Ba mama, bolala poni ya bébé » (Mamans, dormez tranquillement
comme des bébés, bientôt nous aurons l’impérium). Depuis, on n’a plus rien vu venir. Ce, avec pour corollaire de semer le doute et la déception auprès de ses partisans et ses électeurs, qui
n’hésiteraient pas, par pragmatisme et opportunisme, d’aller se jeter dans les bras du premier baroudeur qui viendrait arracher militairement l’impérium à Kabila, comme cela s’est passé en 1997
lorsque plusieurs cadres de l’UDPS ont enjambé le pont vers l’AFDL.
Enfin, le troisième point qui préoccupe les observateurs est celle de savoir quelle attitude adopter d’abord par rapport aux élections prévues en 2014 et 2015 mais aussi à l’échéance 2016 ?
Tshisekedi devra-t-il continuer à contester l’autorité au-delà de 2016 s’il n’a pas obtenu son impérium ou s’inclinera-t-il au respect du calendrier électoral ? Dans ce cas, quelle stratégie
à adopter pour ce faire d’autant que la démocratie ne se limite pas uniquement qu’aux présidentielles ? Telle est la grande inquiétude ressentie par les partisans de l’UDPS qui n’osent pas
publiquement le dire à leur président national.
3. Vital Kamerhe, VK le pacificateur est-il devenu la bête noire de Kabila ?
Vital
kamerhe est sans doute l’homme et l’animal politique le plus doué de sa génération muni d’une vision d’homme d’Etat. Ancien cadre du PPRD et éminence grise de Joseph Kabila au sein du COST
(Comité Stratégique), un think tank mis en place par le feu Augustin Katumba Mwanke (AKM), VK évolue, depuis sa rupture avec Kabila en 2010, dans l’opposition à la tête de son parti, l’Union pour
Nation congolaise UNC). Un parti qui, idéologiquement, se retrouve dans le même courant politique de l’Internationale socialiste que le PPRD de Kabila et l’UDPS de Tshisekedi. Pourtant entre le
trio, c’est le grand désamour. C’est cela le paradoxe de la réalité politique en RDC où les valeurs idéologiques traditionnelles occidentales jouent peu de rôle en termes d’alliance ou de
stratégie politique que le « real politik africain » où seul compte arriver au pouvoir, fût-il avec un partenaire incongru. On le voit avec la MP de Kabila qui constelle toutes les
tendances politiques inimaginables : libéraux, socialistes, communistes, lumumbistes, mobutistes, sécessionnistes, communistes, maoïstes, islamistes, extrême-droite, écologiste, centristes,
humanistes, socio-démocrates… Le président se réclamant lui-même héritier du courant révolutionnaire lumumbiste mais appliquant antithétiquement à fond les pires politiques néolibérales dictées
par l’Occident.
Révélation des élections de 2011 avec un parti d’une année d’existence et malgré des injustices électorales subies dans son fief aux Kivu, Kamerhe est parvenu à avoir une représentativité
honorable dans l’assemblée nationale. Sa position électorale à la présidentielle de 2011 fait de lui, en l’absence de Jean-Pierre Bemba, une des trois personnalités politiques, à dimension
nationale et en termes de popularité, présidentiables. Il pourrait prétendre au sacre suprême en 2016 s’il parvient à conclure de bonnes alliances avec les leaders du centre et de l’ouest de la
RDC, la géopolitique congolaise oblige. Cette partie du pays où il est moins populaire et qui peine à passer outre son alliance avec Kabila qui ne cesse de lui coller à la peau, notamment au sein
de la diaspora congolaise.
Cependant, Kamerhe présente quelques atouts majeurs qu’il pourrait exploiter efficacement avec subtilité. D’abord profiter de l’impopularité croissante de Kabila à l’est qui n’a pas tenu ses
promesses de paix pour conquérir davantage les autres parties de cette contrée. Ensuite, profiter des déçus de la MP qui ne retrouvent plus leurs comptes autour de Kabila de plus en plus asphyxié
par les Katangais et les Tutsi, en comptant notamment sur leurs apports financiers amassés en 10 ans de gouvernance kleptocratique du régime Kabila. L’argent reste évidemment un facteur important
dans la course électorale, surtout en Afrique où le ventre affamé ne mange point de démocratie. Enfin, Kamerhe (ex-cadre de l’UDPS) pourrait attirer tous les indécis du MLC de Bemba si ce dernier
n’est pas libéré avant 2016 et les déçus de l’UDPS dans l’hypothèse de l’absence d’Etienne Tshisekedi en 2016. Depuis qu’il s’est radicalisé vis-à-vis de Kabila, notamment en boycottant les
concertations nationales, Kamerhe devient aux yeux de l’opinion publique pour Kabila la bête noire que fut Tshisekedi pour Mobutu. Il ne lui reste plus qu’à subir la répression de Kabila, comme
l’a endurée Tshisekedi, pour qu’il soit crédible, disent certains sceptiques qui ne croient pas au divorce total entre les deux. C’est l’équation à résoudre par sa cellule stratégique.
Une autre dimension favorable à Kamerhe est son carnet d’adresses impressionnant. Dans ce registre, même le tout-puissant AKM le reconnait dans son livre posthume, Ma
Vérité, en
soulignant que « Vital Kamerhe était celui qui était le mieux connecté au monde diplomatique. Personne mieux que lui ne connaissait aussi bien les cercles diplomatiques
internationaux ». Grâce au réseau de Vital Kamerhe, affirme Katumba Mwanke, cela a permis à leur think tank COST de savoir ce qui se concoctait dans les milieux
internationaux. Milieu
inconnu par beaucoup, lui-même Katumba y compris.
Un autre atout de Kamerhe est son intelligence vive couplée avec son côté tribun et populiste. Cela lui permet de séduire intellectuellement et ‘charismatiquement’ ses interlocuteurs
et son auditoire. Il s’agit là des deux rares traits de personnalité qu’on retrouve auprès des hommes politiques partout dans le monde entier. Ceux qui ont possédé ces deux qualités, ont
généralement marqué leurs époques : Mandela, Mitterand, Obama, par exemple. D’ailleurs
pour Katumba Mwanke, c’est grâce à son
excellent talent de communicateur,
qu’il avait confié à
Kamerhe la
communication au sein du COST. Cela s’est
aussi révélé lors de la présidentielle de 2006. Un bémol relevé par Katumba est la propension de Vital Kamerhe de se mettre en valeur qui nuisait à ses contributions.
« Je
me demande aujourd’hui si ce ne sont pas ces tendances mêlées à des ambitions parfois excessives qui ont fini par le conduire à se démarquer de notre camp et à envisager un destin en totale
opposition au nôtre », conclut l’ex-homme fort du régime.
4. Jean-Pierre Bemba, le chairman combattu par la CPI mais jamais abattu?
Tant
qu’on n’a pas encore abattu la peau du léopard ou de son petit, il ne faut jamais crier victoire. Depuis sa cellule VIP de la Haye à la CPI, « Igwe »
dirige son parti des mains de fer et rien ne semble apparemment échapper à son contrôle. Au-delà des charges pénales retenues contre lui, l’analyse du déroulement de son procès laisse
transparaitre que Bemba serait sans doute victime d’un acharnement politique d’une mafia internationale qui serait derrière son principal adversaire politique. Les dernières arrestations de ses
lieutenants et avocats tendent à créditer cette thèse. Ce qui, à notre avis d’analyste, serait une erreur de stratégie. Car, au Congo, plus on est politiquement martyrisé, plus cela joue
positivement à l’image politique et à la popularité de la victime, le présentant comme étant la seule alternative crédible et naturelle au régime. Le cas Tshisekedi est la pour attester mon
analyse. Lui qui a enduré les répressions politico-policières de Mobutu et des Kabila, père et fils, renforçant davantage sa popularité dans l’imaginaire collectif. Le député Diomi Ndongala, qui
dans une dimension provinciale à Kinshasa, consolide également sa popularité dans la capitale à la suite de sa collision politico-judiciaire avec le régime ; ce, suite à son refus
catégorique de reconnaitre une quelconque légitimité à Kabila. En conséquence, l’homme dont on dit que les 2000 jours passés à la Haye n’ont affecté d’un iota son moral d’acier, croit dur comme
fer qu’il sera le prochain président de la RDC après Kabila. Le pouvoir le redoute car conscient que le jour où Bemba foulera ses pieds à l’aéroport de Ndjili, qui l’accueillit en 2006 en
« mwana
mboka »
(fils du pays , congolité oblige), le régime de Kinshasa tombera sans coup férir comme un fruit mûr et le kabilisme aura vécu. C’est pour cela que les éminences grises de Kabila se
rivalisent d’ingéniosité pour fragiliser le MLC, par le débauchage et l’acharnement judiciaire à l’encontre de ses cadres et des leaders politiques de l’Equateur acquis à Bemba ; au
lieu de concentrer leur énergie à développer à renforcer la popularité, les capacités de leadership et de management du raïs.
Cependant, si Bemba n’est pas libéré avant l’échéance électorale de 2016, il devrait sensiblement revoir sa stratégie pour éviter l’éclatement de son parti qui a perdu beaucoup de députés. Un
parti qui semble infiltré par le pouvoir au vu de l’évolution (passée et future) de certains de ses ex-cadres comme François Mwamba et probablement Thomas Luhaka. Pour ce faire, une des pistes
consisterait notamment à lancer dans l’arène politique son épouse, Liliane Teixeira Bemba, native de Kananga au Kasaï-Occidental et parlant parfaitement le Tshiluba, qui fut, avec Olive
Lembe Kabila, les deux principales actrices des campagnes électorales respectives de leurs maris au deuxième tour de la présidentielle de 2006. En tant que femme à la tête d’un parti national,
‘Mama Liliane’ pourrait jouer le rôle de ciment permettant de ressouder le parti et d’assurer sa cohésion. Une qualité reconnue aux femmes exerçant les fonctions dirigeantes, liée à leur nature
biologique de mère. De plus, le fait d’avoir une femme au premier plan politique, pourrait jouer un effet psychologique déstabilisateur aux adversaires masculins machistes et baisser la violence
physique envers sa personne, voire son parti qui en bénéficierait par ricochet. Un parti dont trois députés provinciaux ont été mystérieusement assassinés. Mais le chairman aura-t-il le courage
de laisser son épouse dans les bras de Kabila ?
5. Léon Kengo wa Dondo, la fin pathétique d’un homme d’État addictif au pouvoir ?
Avec
la retraite du dinosaure politique Antoine Gizenga, le « Premier »
Kengo et Tshisekedi restent les deux grands vétérans politiques encore actifs ( ?) dans l’arène politique congolaise. De tous les politiciens congolais, il est pratiquement le seul homme qui
a exercé les trois pouvoirs constitutionnels. Kengo a été sous Mobutu Procureur général de la république et plusieurs fois Premier ministre, d’où le surnom de « Premier »,
et président du Sénat au sein de l’actuel parlement. Il ne lui reste plus qu’à occuper les fonctions présidentielles, un rêve (utopique ?) qu’il ne cesse de caresser depuis son retour au
pays. Et l’homme ne cesse de secouer ses contacts pour lui permettre de le réaliser. Peut-être qu’il est déjà trop tard vu le poids de son âge, son état de santé fragile et son
impopularité ; alors que présenté dans les milieux financiers néolibéraux comme l’homme de la « rigueur » dans la gestion de l’Etat. D’ailleurs, c’est en référence à cette
image forgée par Kengo sous Mobutu que les faiseurs de rois en RDC ont imposé à Kabila l’homme à la cravate rouge, Augustin Matata Ponyo. Le pognon reste constamment le nerf de la politique en
Afrique et dans les relations Occident-Afrique. Malheureusement, la fin de la carrière politique de Kengo, qui approche à grands pas, se révèle moins brillante que ses années fastes aux côtés de
Mobutu, qui auraient fait de lui l’homme providentiel du Zaïre sur le plan socioéconomique. L’animal politique que fut Kengo s’est révélé être un personnage narcissique, compulsif et un obsédé
inconditionnel du pouvoir pour le pouvoir sans état d’âme, surtout pour les honneurs liés au pouvoir. En effet, depuis qu’il préside le sénat congolais, sauf à rares occasions lors des campagnes
électorales, l’homme s’est rarement rendu dans son fief électoral à Libenge, préférant passer toutes ses vacances parlementaires dans l’opulence de ses luxueuses résidences en Belgique ou à
Chypre, bien loin de ses électeurs de l’Equateur. Une province abandonnée par les mobutistes et les fils Mobutu, dans un état précolonial, depuis leur retour en force aux côtés des Kabila. Mais
l’homme n’a pas abattu ses dernières cartes car il entretient d’excellentes relations discrètes avec l’oligarchie Tutsi au pouvoir à Kigali et qui reste encore active au Congo.
6. Moïse Katumbi, le roi du Katanga et futur empereur du Congo?
Lorsque
j’avance que la surprise proviendrait intra muros, du camp du pouvoir, Moïse est certainement l’un de ceux par qui la page des Kabila pourrait définitivement se tourner. Il le dit souvent, ce
n’est pas par hasard que mes parents m’ont donné le nom de « Moïse ». En
plus, lorsqu’il déclare que le conseil que je peux donner aux présidents africains est de savoir quitter le pouvoir à temps. Qui pourrait encore douter des ambitions présidentielles de ce fils de
l’ethnie Bemba (du sud du Katanga) aux origines juives ?
Ce ne sont pas les atouts qui lui manquent. D’abord la popularité dû à son côté tribun, téméraire et à son contact facile avec la population. L’homme qui a ressuscité le Katanga des vestiges
mobutiens, dit-on dans les milieux lushois, passe également pour être le député le mieux élu en 2006, record absolu jamais égalé. Dans ce registre, seuls Kamerhe et Félix Tshisekedi (dans une
moindre mesure), pourraient rivaliser ce personnage politique séducteur et populiste qui a fait fortune dans la pêche avant d’étendre son filet vers le secteur minier. L’homme présente aussi un
atout indéniable à son crédit, celui d’être le grand mécène sportif de la RDC, qui a introduit un style moderne de management dans le football en Afrique noire, hissant son club phare
le Tout-Puissant
Mazembe (ex-Englebert) aux
sommets du foot africain (vainqueur de la ligue des champions africaine en 2009, en plus de deux titres identiques en 1967 et 1968) et mondial (finaliste de la coupe du monde des clubs). Qui dit
mieux ?
Dans son livre posthume susmentionné, Katumba loue Katumbi, son frère ethnique Bemba, en des termes adorateurs : « Puisse la divinité éloigner la mort de Moïse et lui donner longue
vie. Il
est assurément l’un des meilleurs espoirs que notre pays a aujourd’hui et l’une de ses planches de salut, demain quand sonnera l’heure des grands destins futurs… »
La question est de savoir si en l’écrivant, les deux hommes n’auraient-ils pas déjà mis en synergie leurs efforts pour planifier l’après raïs ? Bien qu’il soit le produit d’un métissage de
races dans une RDC où la congolité fait parti des enjeux électoraux, contrairement à Kengo ressenti comme un ‘Blanc’ par les congolais car très éloigné des populations locales, Moïse Katumbi est
souvent comparé à Jeannot Bemba Saolona, le défunt père du « Chairman ». En effet, les deux hommes, malgré le fait qu’ils ont profité des facilités parfois peu éthiques des régimes
respectifs sous lesquels ils ont fait fortune, ont tout de même été les seuls qui ont investi dans la création de l’emploi en RDC, pendant que leurs compatriotes se livrent à fond à l’évasion des
capitaux. Et la population affamée préfère celui qui lui donne du poisson, une bouteille de bière que les beaux discours intellectuels… C’est sans doute l’une des clés du futur probable succès de
Katumbi.
Moïse Katumbi pourra également compter sur la puissance financière de son grand ami, le puissant homme d’affaires juif Dan Gertler et sur l’actuel establishment katangais autour de
Kabila dans une guerre géopolitique inter-provinciale contre les autres provinces. Mais gare aux démons des rivalités internes Nord-Sud dans un Katanga de plus en plus échaudé par les velléités
séparatistes des Bakata-Katanga instrumentalisés par le général John Numbi (selon le rapport d’experts de l’ONU qui sera publié en février 2014). Ce fougueux général atypique qui n’a
pas dit son dernier mot dans la guerre intra muros entre que se livres les différents clans du pouvoir autour de Kabila.
7. Le Général-major John Numbi Banze, L’ex-inspecteur général de la Police nationale congolaise
Lunda
du sud Katanga, l’ex- « bras armé », homme de confiance et des missions délicates[1] du
président Kabila, le général Numbi, malgré sa mise à l’écart à la suite de l’Affaire Chebeya-Bazana, reste l’un des militaires les plus puissants du pays. A l’époque de son grand amour avec
Kabila, pour Numbi, il n’y avait pas d’équivoque, « les ennemis de Kabila sont ses ennemis » (Jeune Afrique, 9/03/2009). Ce
sont les hommes de Numbi qui, lors des échanges de tirs entre la garde présidentielle et les soldats de Jean-Pierre Bemba entre les deux tours des présidentielles de 2006, ont pilonné la
résidence de ce dernier pendant qu’il s’entretenait avec des diplomates étrangers. C’est le « bataillon Simba » de la PNC, placé sous les ordres directs du général Numbi, qui a réprimé
de façon jugée excessive les adeptes du mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo, entre février et mars 2008, dans le Bas-Congo. Numbi a entretenu d’excellentes relations avec les officiels
rwandais qui le considéraient comme « un homme ouvert au dialogue, pragmatique et qui va droit au but ». Ses détracteurs le qualifient d’opportuniste qui agit « sans réserve et avec
brutalité ». Ils l’accusent d’avoir commandité l’assassinat de Chebeya et son chauffeur Fidel Bazana dans le cadre d’une « stratégie visant à déstabiliser le chef de l’État » à la
veille des festivités du cinquantenaire de l’indépendance en juin 2010 (Jeune Afrique, 15/06/2010). Les milieux diplomatiques, via les câbles Wikileaks, le voient comme un successeur potentiel de
Kabila[2]. Depuis
sa mise à l’écart définitive au profit de Bisengimana, la question que les observateurs se posent, si jamais une compensation identique ne lui est octroyée, quelle sera l’attitude de Numbi à
l’aulne de 2016 ? Surtout qu’après les événements survenus le 30 décembre 2013 en RDC, au-delà de l’hypothèse d’un coup monté du pouvoir, d’aucuns ont directement vu la main cachée de Numbi.
Ainsi, dans
un pays où les changements des présidents se font jusque là par les coups d’état militaires ou la voie armée que par une alternance démocratique au pouvoir, il n’est pas exclu que Numbi confirme
cette règle. L’année
2014 pourra davantage nous éclairer à ce sujet et nous ne sommes qu’à son début…
8. Aubin Minaku, le futur Medvedev congolais ?
Ce
juriste qui a fait carrière au sein de la magistrature, l’enseignement universitaire et les services spéciaux (aux côtés de Maître Jean Mbuyu) est pressenti comme une des cartes de rechange
transitoire de Kabila arrivé constitutionnellement en fin mandat en 2011. Cela fait partie des scenarii développés par les stratèges du cercle présidentiel qui misent sur son loyalisme viscéral
d’apparatchik et de commis de parti pour faciliter à Kabila un retrait stratégique au pouvoir avant son come-back à la Poutine. Le problème est que le Congo n’est pas la Russie de Poutine et Si
Minaku présente un profil politique similaire au mou Medvedev, rien ne semble attester que Kabila dispose d’une carrure bonapartiste d’un Poutine, tant leurs styles de leadership sont opposés. Si
Poutine était préparé au pouvoir par son mentor Boris Eltsine, Kabila semble hérité d’un pouvoir auquel il n’était nullement préparé, me disait l’auteur belgeLudo
Martens,
peu avant son décès, pour justifier son leadership mou. La comparaison entre les modèles sibériens et tropico-équatorial s’arrête là mais l’appétit vient en mangeant. Minaku, le coordonnateur de
la MP qui ne serait pas élu aux dernières législatives à Idiofa (Bandundu centre), est décrit par Jeune Afrique de « bon orateur et fin connaisseur du personnel politique »
congolais. (JA, 3/03/2012).
C’est ainsi que profitant de sa co-présidence aux concertations nationales, Minaku a mis en place une structure officieuse à base techno-régionale regroupant des congolais diplômés de la
diaspora – ressortissants majoritairement du Bandundu et du Bas-Congo (province de son épouse), dont plusieurs ont été désignés unilatéralement pour gonfler son poids politique en représentant la
diaspora à ces rencontres citoyennes – pour constituer un think-tank devant lui permettre de gravir l’échelon présidentiel en 2016. L’on se pose la question comment y parviendra-t-il lorsque,
contrairement à ses prédécesseurs Kamerhe et Kamitatu, en sa qualité de président de l’assemblée nationale, malgré son intelligence, il peine à insuffler à cette institution – la plus importante
dans une démocratie – son indépendance et sa place de pilier constitutionnel?
Gestionnaire d’une caisse noire, Minaku occupe une bonne partie de son temps à soudoyer des opposants de la politique du ventre creux. Cela pourrait également lui profiter dans sa stratégie pour
2016 depuis que l’homme qu’on croyait docile s’est émancipé de la tutelle de son ancien boss du parti, le professeur Evariste Boshab dont la carrière politique aux côtés de Kabila semble
crucifiée depuis la disparition de son mentor AKM. Un autre point à surveiller est sa bonne entente avec le général Didier Etumba, le chef EMG des FARDC. Ensemble et vu leur intelligence, ils
peuvent toujours former un tandem intellectuel de choc pour réussir un coup de dernière minute.
9. Augustin Matata Ponyo, la croissance rien que la croissance
Ce
Bangu-Bangu originaire du Maniema est la perle noire trouvée par Kabila depuis le départ de M. Freddy Matungulu qui a démissionné des ses fonctions de ministre des Finances et Budget, le 17
février 2003 pour poursuivre sa carrière de haut fonctionnaire du FMI. Réputé travailleur et orienté vers les résultats, ce technocrate sorti de l’Université de Kinshasa est aujourd’hui l’un des
rares points positifs qui permettent de contrebalancer l’impact négatif du mandat troublé du raïs depuis les élections de 2011. L’homme a, en deux ans de travail dans les conditions difficiles
des retraits de la BM et du FMI, permis de stabiliser le cadre macro-économique, amorcer la lutte contre la corruption en fermant toutes les fuites possibles, notamment par la bancarisation de la
paie des fonctionnaires et militaires.
Cela lui a suscité l’inimitié de ses compères de la MP et des hauts gradés de l’armée allergiques au sevrage à la corruption. Avec Mukoko Samba, ils sont devenus les bêtes noires des pires
prédateurs qui pullulent dans la majorité présidentielle, notamment dans certains milieux Katangais pour qui Matata mais aussi le Kusu Pierre Lumbi Okongo (Conseiller spécial du chef de l’État en
matière de sécurité), deux ressortissants du Maniema, sont devenus les hommes à écarter à tout prix du cercle présidentiel. Une guerre inter-provinciale (Maniema – Katanga : deux bastions de
Kabila), à côté des autres guerres intra-provinciales au Katanga (entre le Nord et le Sud) et au Maniema (entre les Bangu-Bangu et les Kusu) qui ne manqueront sans doute pas d’animer
l’actualité politique et sécuritaire de la RDC en 2014.
Matata a permis d’augmenter le barème salarial des professeurs d’université (2000 $ US) et leurs assistants, le salaire des médecins et le lancement de la mutualisation des soins de santé des
enseignants du primaire et secondaire. Des succès qui, s’ils étaient accomplis avec un pouvoir jouissant d’une pleine légitimité, c’est-à-dire la confiance populaire) auraient psychologiquement
doper le dernier mandat présidentiel. Hélas, Mulunda, Boshab et Lumuna sont préalablement passés par là et ont condamné d’avance l’action de Matata. Comme tout bon technocrate en RDC, l’homme est
impopulaire et surtout qu’il ne « libère[3] » pas.
Cependant, dans une perspective des échéances qui s’annoncent ouvertes en 2016, Matata peut toujours tenter sa chance en concluant une alliance d’intérêts avec Moïse Katumbi par exemple. Une
chose est sûre, dans le cadre du principe de la continuité de l’Etat, nous voyons mal comment celui qui succédera à Kabila (en 2016 ?) pourra se passer de sa rigueur et son expertise. Un
avenir presque assuré pour l’homme de la cravate croissance, sauf s’il faille effacer toute trace du kabilisme.
10. Félix Tshilombo Tshisekedi, du père au fils ?
Ce
jeune cinquantenaire, ayant longtemps évolué aux côtés et dans l’ombre de son père, subissant avec son papa les réclusions, relégations, résidences surveillées,… semble sentir son tour arriver
pour la succession filiale. Des sources affirment que l’homme, poussé par sa mère ‘Mama Marthe’, commence progressivement à réaliser qu’il serait dans un avenir proche le président du seul parti
politique congolais implanté sociopolitiquement (pas financièrement comme le PPRD) sur l’ensemble du territoire congolais. L’homme est conscient que ce ne serait pas de tout cadeau tant les
faucons du parti sont aux aguets pour se réclamer chacun le digne successeur spirituel du lider maximo, en cas de sa retraite politique. Il suffit de compter des nombreuses guerres des clans qui
ont secoué ce parti et qui, à chaque fois, ont abouti aux exclusions des cadres de ce parti pour se rendre compte que l’après Tshitshi risque de sonner le glas de ce parti trentenaire en
RDC.
Ainsi, conscient de cette éventualité, il n’est pas exclu qu’une passation de pouvoir à la belge soit envisagé dans les mois à venir pour permettre une transition en douce qui étoufferait
l’implosion. Le scenario semble en tout cas sérieusement réfléchi dans la Rue Petunias à Limété. Question pour Etienne Tshisekedi d’accompagner son fils et de veiller à ce qu’en tant qu’autorité
morale, toute contestation de l’autorité de son fils soit butée par son les effets dissuasifs de son pouvoir d’exclusion fatal (fatwa). C’est ce que fait actuellement Gizenga au sein du PALU. En
effet, rares sont les exclus de l’UDPS qui ont connu des carrières politiques étincelantes après avoir été frappés par le fatwa du lider maximo. Une stratégie qui pourrait endiguer les
ambitions centrifuges des faucons de l’UDPS. Même certains le jugent ne pas être à la hauteur de sa future tâche, nous relevons tout de même quelques facteurs qui peuvent plaider en sa faveur
dans la situation actuelle de l’UDPS :
· Physiologique : Félix Tshilombo est le seul fils de Tshisekedi qui ressemble morhologiquement à son père. Un facteur capital pour la transmission du leadership de type traditionnel-charismatique au sein d’un parti de type dogmatique, qui fonctionne comme l’église Kimbanguiste. N’est-ce pas qu’on qualifie souvent Tshisekedi de « Mulopwe » (Empereur ou roi)? D’autant que de tous les cadres de l’UDPS, personne ne présente un atout charismatique pouvant drainer les foules en dehors de Tshisekedi ou de Félix comme on l’a vu lors de sa campagne électorale à Mbuji-Mayi. Dans la communication, l’image et l’expression non verbale jouent pour plus de 70%. Ainsi, qui voit Félix croit avoir croisé ya Tshitshi. C’est ce que fit Joseph Nzanga Mobutu, l’autre portait copié du Léopard.
· Sociopolitique : l’implantation, l’ancrage géographique du parti et la personnification de son leader renvoie généralement à l’appartenance ethnorégionale de son président national : Gizenga (Bandundu, Kinshasa), les mobutistes à l’Equateur, Kabila (Katanga, Maniema), Kamerhe (les deux Kivu), Tshisekedi (les deux Kasaï). Dans ce registre, Félix Tshilombo dame les pions aux prétendants comme Valentin Mubake, Bruno Mavungu…
· La jeunesse : avec un président qui a traversé l’histoire du Congo indépendant et des méthodes de fonctionnement du parti datant du 20ème Siècle, on a vu ces derniers jours les jeunes « combattants » de l’UDPS adresser des mémorandums à la hiérarchie du parti pour procéder au rajeunissement du cadre et à la restructuration du parti. Ici aussi, face aux caciques du parti qui prennent en quelque sorte le lider maximo en otage, par leurs décision parfois anachroniques, Félix Tshisekedi présente l’avantage de sa jeunesse et de la dynamique de son entourage (jeune) de pouvoir se constituer en un relai idéal entre deux générations (des mobutistes et des kabilstes) par son âge charnière (50 ans) pour opérer une soft transition avec moins de casse possible. Face à un cadre politique rajeuni, Félix Tshisekedi peut valablement se confronter avec ses pairs.
· Popularité : il est l’un des députés les mieux élus du Congo dans une élection qui a aligné plus de 18.000 candidats pour 500 places. Personne d’autre n’a fait mieux que lui dans l’UDPS. D’ailleurs, certains intouchables du pré-carré paternel ont été battus à plate couture dans leurs fiefs (avec ou sans régularités)
· Rassembleur et ouverture : Ce sont là aussi deux atouts de Félix qui font de lui l’intersection entre les différents courants de l’UDPS qu’il continue de côtoyer tous : les ‘aradjicaux’ conservateurs autour de son père, partisans du ‘niet’ (boycott total des institutions) et des fatwas ; les jeunes combattants réformateurs (parlementaires débout), les colombes progressistes modérés (Le Dircab Albert Moleka), les indisciplinés chassés du parti dans le cadre des luttes des clans ou pour avoir soutenu des vues opposées au président et ses faucons (L’ex-SG Jacqmain Shabani, Gaston Dyndo, Bomanza, le bâtonnier honoraire Mukendi, Pascal Beltchika…), les élus partisans de la logique institutionnelle exclus (Samy Badibanga, Serge Mayamba, Remy Massamba, Kombo Nkisi, etc.). Ainsi, Félix Tshisekedi, vu son esprit d’ouverture et sa cordiale entente avec les différents courants du parti, pourrait amorcer une refondation du parti sur une base œcuménique en faisant revenir au bercail tous ses fils prodiges égarés et en réconciliant les uns aux autres. Ce que peu d’autres dans le parti peuvent réaliser tant la haine et les règlements des comptes ont rongé les esprits des uns et des autres.
Cependant, le jeune loup présente quelques faiblesses. On dit de lui peu structuré et obéissant aveuglement à son père, contrairement à son jeune frère Christian Tshisekedi, moins attiré par la politique, mais plus pragmatique avec un caractère quelque peu rebelle. En effet, Félix est fortement amarré à son père, éprouve des difficultés de s’en détacher et continue à vivre dans son nombre. D’où, ses détracteurs le jugent incapables de pouvoir voler de ses propres ailes une fois que le Père n’est plus là. Pour réussir sa future probable tâche, Félix doit dès maintenant se constituer une équipe d’experts et de technocrates devant l’accompagner dans chaque acte politique ou de communication qu’il posera.
11. Le Docteur Denis Mukwege, le futur réparateur du Congo ?
Depuis
qu’il a reçu le Prix International Roi Baudouin pour le Développement en mai 2011, en récompense et encouragement pour son action d’assistance
médicale et de soutien psychologique apportée aux victimes