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Publié par Messager

 

      PAPA KOURAND              

 

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  Figure historique de la « Sanza »

PAPA KOURAND qu’on ne présente plus, est reconnu comme dépositaire de la tradition orale bantoue, son conservatoire personnifié et qui a fait de la « Sanza » l’élément essentiel de son discours musical.

Chanteur à la voix passive, au timbre rocailleux, c’est un merveilleux « sansiste » qui a créé une manière de jouer la rumba authentique, et d’autres rythmes traditionnels en se servant d’éléments urbains tirés du folklore du bassin du Congo.

Son tempérament, comme son sens de nuances et sa parfaite technique lui ont permis de dominer la scène depuis les années 50 dans le style des griots.

Né à Ngoma-tsé-tsé (Congo-Brazzaville) le 10 Novembre 1935, PAPA KOURAND, de son vrai nom NKOUKA André maîtrise dès son jeune âge le « Likembe » ou encore la « Sanza » (un genre de piano à pouces constitué de lamelles en métal ou en bois fixées sur une caisse de résonnance) dont il sert pour traduire en termes simples, mais très colorés, parfois très crus, les évènements de la vie quotidienne.

Dès 1943,  PAPA KOURAND qui est un fervent croyant, attire l’attention des religieux catholiques qui l’initient aux cantiques chrétiens. Il devient vite une vedette populaire : la voix séduit, et PAPA KOURAND sait admirablement tirer partie de ses ressources vocales, combinant avec talent le jeu en accords hérité des anciens de sa paroisse.

Au cours des années 50, la petite liberté autorisé dans le culte, donne à PAPA KOURAND l’occasion de chanter et de jouer sa « sanza » très régulièrement dans les manifestations publiques avec des amis dans la forme de la musique urbaine, notamment, le « Zebola », le « Walla », le « Maringa », la « Rumba » le « Polka-Piké », etc.

C’est également à cette époque que le « sansiste » commence de faire la preuve d’un exceptionnel talent de compositeur, cultivant dans le thème comme dans son travail de soliste, un goût extraordinaire pour les ambiguïtés tonales et rythmiques. Comme la plus part des choristes d’églises qui se lancent dans la musique de danse, PAPA KOURAND est devenu ensuite l’un des grands noms de la « sanza ».

Son histoire se confond quelque temps après, avec celle d’un autre grand pionnier de la « Sanza » et vedette des éditions phonographiques « Ngoma » (1953-1968), Antoine MOUNDANDA, véritable créateur d’un art qui puise dans les rythmes et les thèmes populaires, et avec lequel il a fait un bout de chemin ensemble. Car en effet, en 1966, PAPA KOURAND et Antoine MOUNDANDA ont fait partie du groupe « Likembe géant », groupe sélectif  formé à Brazzaville pour représenter le Congo  en 1966, au Premier Festival des Arts Nègres de Dakar

L a renommée du « Likembe Géant » commence dès ce grand évènement, lorsqu’il remporte avec l’orchestre Bantous un très grand succès continental. Vont suivre toute une série de réussites à travers diverses manifestations en Afrique et dans le monde.

Cependant, depuis plusieurs années PAPA KOURAND poursuit avec son petit groupe une carrière qui l’a conduit à une renommée internationale bien méritée. Sa brillante et dernière participation en Mai 2007 à la 32ème édition du Festival des Musiques Métisses d’Angoulême témoigne de sa réputation dans le public. Aussi son dernier album réalisé aux éditions Cyriaque BASSOKA, dans le registre de la musique congolaise tradi-moderne, dévoile des titres pleins d’émotions et d’une grande profondeur. Il est salué comme l’une des plus belles pièces qu’ait jamais enregistrées PAPA KOURAND.

PAPA KOURAND qui est en train de devenir une véritable « pop star » en France et en Europe est attendu avec ferveur, on pourrait même ajouter : au tournant ! Car on exige souvent beaucoup des artistes devenus populaires. PAPA KOURAND sait qu’il devra s’adresser essentiellement au public européen mais au lieu de se contenter, sans risque, de facilité, il doit choisir  d’en donner plus en écrivant  des compositions intéressantes,  en soignant, les arrangements et en effectuant un vrai travail de scène.

Clément OSSINONDE (clement.ossinonde@sfr.fr)

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