MOT DE REMERCIEMENT
Chers Mbokatiers,
Je suis l’auteur de l’article Spécial 40eme anniversaire de BMM publié depuis le 5 août 2010. L’inspiration m’est venu de l’article «Qui est qui» de notre frère Samuel Malonga. Essayant d’identifier certains musiciens sur la photo qui accompagnait son article, j’avais promis du sensationnel à l’occasion du 40eme anniversaire de sa mort. Lors de cette inspiration, je ne pouvais pas m’imaginer l’ampleur que cela prendrait. J’ai tenu parole en publiant les images de Jeunes et le texte de Ngoie’a Tshiluila précédé de mon commentaire. A ce jour, lorsque je regarde les commentaires, les témoignages, les entrevues et les anecdotes que les uns et les autres ont apportés à ce douloureux anniversaire, l’engouement de tous les Mbokatiers, je me sens désemparé. Je voudrais du fond de mon cœur dire merci à tous les Mbokatiers pour leurs contributions. Je voudrais exprimer toute ma gratitude à Mbokamosika qui nous offre cette tribune de libres échanges pour la survie de notre culture. Nous disparaitrons mais Mbokamosika ekokufa te likolo ya ba droits de renouvellement. Chacun de nous contribuera selon ses moyens pour la survie de ce site. Croyez-moi que beaucoup de photos, d’informations que nous partageons chaque jour sur ce site est une page de l’histoire culturelle de notre cher pays que nous écrivons. La radio et la télévision nationale ne sont pas à mesure de fournir aux mélomanes toutes ces informations que nous avons trouvées sur Mbokamosika. Ce qui me fait également dire sans crainte d’être contredit que Mbokamosika est en train d’écrire une page d’histoire de notre presse nationale.
L’anniversaire de BMM a été fêté avec faste et beaucoup d’amertume, de révolte pour une mort aussi féroce sur Mbokamosika alors qu’au pays rien n’avait été fait. Les mélomanes l’ont oublié tout comme ils ont oublié son tombeau. Peut-être une seule émission radiophonique ou télévisée ou article dans la presse écrite. Je vous rappelle en passant que hier c’était l’anniversaire de la mort de Madilu System «Grand Ninja» et tout s’est passé dans la méditation au pays. Non, BMM ne méritait pas cette mort atroce qui sonne encore sur nos oreilles comme du tonnerre. BMM était une star au vrai sens du terme, notre Elvis pour reprendre le commentaire d’un Mbokatier. Il faisait vibrer sa guitare en produisant des sons qui percent les cœurs, des sons qui parlent, des sons qui touchent aux sens. BMM était une étoile, on se la disputait et on se la dispute encore aujourd’hui, on se chamaillait et on continue à se chamailler pour sa cause sur Mbokamosika. Pardonnons ce comportement de Franco envers son jeune frère, oublions les erreurs commises par BMM que ce soit avec la consommation des stupéfiants, d’une bière forte, le sexe… Certes, il y a eu des erreurs. Tournons-nous vers l’avenir et tirons les leçons du passé pour notre avenir. L’erreur est humaine dit-on, mais persévérer dans l’erreur est diabolique. Bavon lui-même a fait amende honorable à sa dulcinée Lucie. Il a demandé la réconciliation en reconnaissant sa faute. C’est un homme très humble. Il a reconnu qu’il avait agi sous l’effet de la colère et que cette dernière n’était qu’une courte folie. (Lucie yo moko oyebi. Tobanda na yo banda kala. Kasi tosalaka lokola toboyana moke. Po na ngai moko nabebisaka. Bolingo epesaka ngai liboma nakei kozwa mwasi mosusu. Muasi yango leki na yo. Kanda esali ngai naboyi ye).
BMM est mort d’une mort d’homme. Sa mort a affecté non seulement sa famille, ses trois enfants(Elvis, Prudence et Marie Claudine), non seulement ses collègues du Negro-Succès (Didi qui pleurait à chaudes larmes, Gaspy qui se révoltait contre Franco pour devenir son ennemi immortel, Rocky, Moreau-Maurice…), ses admirateurs et ses nombreux amis groupés sous le nom de «Club Marie-Marie» sous la conduite de Edo Mayita et du couturier Lajos, mais aussi tous ceux qui ont appris à l’apprécier dans ses compositions.
J’ai la foi que Dieu dans sa miséricorde infinie doit avoir pardonné si pas pardonnera à Franco, BMM, Jean-Jacques Kembo et Youlou Mabiala. Paix éternelle à son âme!
ZÉPHYRIN KIRIKA NKUMU ASSANA