Les boissons traditionnelles alcoolisées en RDC
Avant la découverte de la RDC par les explorateurs occidentaux, ses habitants organisaient des cérémonies d' intronisations des rois et des empereurs; des mariages; des retraits de deuil; des naissances;bref des fêtes arrosées du VIN TRADITIONNEL appelé "MALAVU-MALUVU-MASANGA YA MBILA, ya NSAMBA, SESE, MABONDO, ..et du WYSKY LOCAL dénommé LOTOKO, LUTUKU,BITATILA,CASIXE,TSHORS...Parfois de l'autre variante de VIN DOUX extrait du mais fermenté, connu sous le nom de TSHIBUKU, KIBUKU,MUNKOYO ou MUKOMBOZI (Afrique du Sud), ou de cette autre variante de liqueur à base de cannes à sucre surnommé LUNGUILA.
LUNGUILA
LES TROIS SORTES DE VINS DE PALME EN RDC.
De toutes les boissons traditionnelles alcoolisées, le vin de palme , obtenu par fermentation naturelle de sève de palmier, reste une boisson quasi sacrée. Il est omniprésent dans les cérémonies rituelles.
Il convient de souligner qu'il existe cependant trois sortes de vin de palme en RDC:
-Le vin de palme proprement dit (Masanga ya mbila ou ya Nsamba..) dont la sève est extraite du palmier à huile africain;
-Le vin de palme (Sese,Mabondo...) dont la sève est extraite d'une sutre sorte de palmier (RAPHIA);
-Le vin dont la sève est extraite du Cocotier.
L'extraction de la sève s'effectue de deux manières:
-En abattant le palmier (une méthode peu écologique);
-Ou en extrayant la sève sur un palmier en vie par escalade, comme l'indique la photo en haut.
LE WHISKY CONGOLAIS APPELE LOTOKO
Distillerie du LOTOKO
Le LOTOKO est une boisson alcoolisée à très forte teneur obtenue par la distillation des grains de maïs fermentés auxquels on associe du manioc et quelques ingrédients.
Sa nature et son arôme varient d'une région à une autre, d'une tribu à une autre. Certaines régions ou tribus détiennent les secrets de préparation les plus sophistiqués jusqu'à nos jours. Le Kasaï et l'Equateur se placent en tête de meilleurs fabricants et de grands consommateurs du LOTOKO.
L'administration coloniale avait mené une lutte acharnée contre l'alcool frelaté ou indigène: LOTOKO. Sa consommation et sa préparation étaient prohibées par la LOI SPECIALE du Congo Belge pour des raisons de santé et économiques. Car la consommation abusive du LOTOKO rendait la population malade et inapte au travail .
Ainsi, les Administrateurs de Territoires appelés Commandants à l'époque coloniale effectuaient des descentes improvisées dans des localités. A l'aide des jumelles, ils scrutaient l'horizon , à la recherche de la moindre fumée, indice de l'existence d'une distillerie de LOTOKO. Les récalcitrants étaient déférés immédiatement à la justice, les matériels de fabrication saisis puis détruits.
Malgrè cette lutte, la consommation du LOTOKO s'est poursuivie durant la colonisation d'une façon clandestine.
Dans la Sous-Région de l'UBANGI, à l'Equateur, la consommation était telle que l'administration coloniale impuissante, avait fini par interdire les audiences des cours et tribunaux dans les après-midi. Après avoir constaté que les hommes devenaient dangereux, incontrôlables, et imprévisibles après-midi, suite à la prise du LOTOKO.
Après l'indépendance, la consommation du LOTOKO s'est libéralisée en RDC, grâce à la liberté retrouvée et la démagogie. Au Kasaï par exemple on avait amélioré la préparation du lokoto, en introduisant un procédé qui consistait à distiller plusieurs litres de lotoko afin d'en extraire une quantité plus fine et plus réduite, mais d'une teneur proche du Vodka appelé 500 .
Actuellement, il nous revient que la consommation du lotoko s'est généralisée et a atteint son paroxysme en RDC. Tous les vieux, jeunes gens, jeunes filles, graçons s'y sont mis.
P.S. Cet article a été rapidement réalisé suite au reportage de Dom Munsiensi sur la disillerie du LOTOKO. Il lui permettra de se
faire une idée d'ensemble sur l'histoire de cette boisson en RDC.
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