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Publié par Messager

 

 

  

LES DEUX PREMIERS GRANDS ORCHESTRES A CUIVRE

DE  BRAZZAVILLE  ET DE  KINSHASA  :

 

 

-       LE  MELO CONGO  D’Emmanuel DAMONGO DADET    

       A BRAZZAVILLE.

-        

-       L’ODEON KINOIS  D’Antoine KASONGO A  KINSHASA

 

Odéon Kinois 1947

Odéon Kinois1947

.

1947, marque le début d’un genre de musique qui est à la faveur de la présence des instruments à vent, communément appelé les cuivres. A cette époque expérimentale de la musique congolaise moderne, le besoin se fait sentir d’observer minutieusement  le genre « Bamboula »  de la New-Orléans (1) pour ce qu’elle a de proximité avec notre musique traditionnelle, mais surtout par l’évolution des techniques harmoniques ou de l’avancée des recherches dans le domaine  des cuivres et de la batterie de jazz.

Deux groupes congolais,  sur  les deux rives du fleuve Congo sont nés. Ils se veulent les intellectuels d’une musique, inspirée du « Jazz Band » et davantage orientée vers la rurmba et le rock. Leurs efforts furent couronnés de succès, car Emmanuel DAMONGO DADET et Antoine KASONGO deviendront les tous premiers artistes à moderniser la musique « folk » par l’apport de nouvelles influences et à l’amener au sommet des chants congolais de l’époque.

I – LE MELO CONGO (Mélomanes congolais)

Au début des années 40, il a existé à Brazzaville quatre fanfares nationales, précisément  la Fanfare Militaire, la Fanfare de la Milice, la Fanfare Catholique et la Fanfare Municipale. C’est à la faveur de la dislocation de la Fanfare Municipale que voit le jour le groupe MELO CONGO, sous l’impulsion d’Emmanuel DAMONGO DADET. En passe de devenir la révélation la plus sensationnelle de cette période,  DAMONGO DADET avoue éprouver une grande passion pour la rumba et les  rythmes modernes.  Il compte parmi les rares multi-instrumentistes de son temps.  Il joue à la perfection, le saxo, la clarinette et la guitare, acquérant ainsi une aisance sur scène lorsqu’il dut se produire tout d’un coup devant des centaines de personnes.

Mais, la musique n’a pas été le seul job de DADET,  dont le succès grandira ensuite progressivement dans le domaine de la boxe et du football pour atteindre les sommets élogieux. Formé, en outre,  dans la haute administration coloniale française, Emmanuel DAMONGO DADET, connait une renommée amplement méritée, après plusieurs dizaines d’années à l’exercice des fonctions de Conseiller territorial, sénateur et ambassadeur.

Le groupe MELO CONGO, connaît rapidement un succès immense qui repose sur le soutien inconditionnel des musiciens de talents fascinés par  les cuivres, les guitares, la batterie de jazz,  le chant. Et bien sûr les concerts spectaculaires de ses musiciens qui ne reculaient devant  rien pour satisfaire le public malléable, et user pour cela de tous les artifices en vogue à l’époque.

Parmi les noms qui ont constitué la première équipe, on compte : Pierre MARA, Georges ONDAYE, Jean-Marie OKOKO, Philippe NGABA, Pierre KANZA, Casimir BOUNDA, Jean DONGOU, Augustin THONY, André TSIMBA, Pierre LEOMBA, Barète MODY, Pascal KAKOU, DACOSTA, Félix MALEKA et BOTOKOUA.

Le groupe inaugure son premier concert dans l’agglomération de Poto-Poto  au dancing-bar « PICKUP », puis on le verra faire la ronde des dancings « Chez FAIGNOND », « MACUMBA », « BEAUTE BRAZZA »  et Chez NGAMBALI « Mon Pays » , rencontrant partout le succès qui résume bien toute  l’analyse grâce à laquelle DADET est parvenu à inventer ses propres cadences. De là s’ouvre le chemin de Léopoldville (Kinshasa) où le groupe MELOCONGO est régulièrement sollicité pour le grand plaisir des mélomanes kinois.

Tout au long de sa carrière musicale, Emmanuel DAMONGO DADET su exploiter toutes les possibilités de son instrument, le saxo, particulièrement, au point où il légua plus tard à son jeune cadet Nino MALAPET tout son talent.

Au début des années 50, DAMONGO DADET qui se voit affecté à Dolisie, cède la direction du MELO CONGO à Félix MALEKA. Au même moment arrive dans le groupe les musiciens Léon BOUNGOU, Jacquet OPANGAULT (cadet), Raphaël KAKOU, LEKASSA et Jean BOUNDA.

En 1955, c’est au tour du pilier de l’orchestre Félix MALEKA de se retirer pour tendre la perche à Jean NDONGOU. Dans cette attitude, il fait une preuve supplémentaire de son adaptabilité et de sa fidélité à un groupe qu’il aime tant, mais il reste que ses conceptions n’obéiront plus à celles qu’avaient tracées ses prédécesseurs. Le groupe se laissera engloutir vers la fin des années 50. Quant à Emmanuel DAMONGO DADET, c’est en pleine retraite bien méritée qu’il meure en Mars 1973 à Brazzaville

II – L’ODEON KINOIS ou « l’harmonie kinoise »

 

 Antoine KASONGOA Kinshasa, et également en 1947 apparait sur la scène musicale congolaise, rive gauche,  l’orchestre ODEON KINOIS ou (l’harmonie kinoise) d’Antoine KASONGO. A l’origine, une bande de copains qui touchent un peu à toutes les musiques qui leur plaisent. Avec la présence en vogue de la Rumba, ils trouvent leur identité, avant d’adapter, puis de transformer considérablement cet idiome. Antoine KASONGO réalise aussi une série de chansons à succès aux éditions Olympia en 1947 – sinon par disque entier – produisant  des œuvres d’une grande qualité sonore.

L’Odéon Kinois, est le premier groupe qui aura le mérite  de lancer une forme toute spéciale et particulière de musique de divertissement , en introduisant  le « Sebene », qui est une répétition successive d’un certain nombre de notes, dont l’accent est mis sur la guitare rythmique. Fort heureusement, car les cuivres sont ici prédominants.

Antoine KASONGO, guitariste, saxophoniste,  fit de son orchestre à cuivre le premier de Kinshasa, par la qualité de ses musiciens et de la discipline qu’il sut leur imposer. Son œuvre claire, équilibré, d’une grandeur chaude, est l’image de l’art de son temps. Le propos d’Antoine KASONGO est de bâtir une somme musicale tendant  constamment à la perfection. Aidé en cela par un talentueux guitariste « hawaïen »  Zacharie ELENGA « Jhimmy »,  il a produit en 1949 aux éditions Ngoma, des disques le plus marquants de l’époque, et dont les chansons « libala liboso se sukali », Baloba balemba », « Naboya ki kobina », « Se na mboka », etc,  sont parvenues à traduire une nouvelle fois cet univers à la fois sympathique et merveilleux, avec sa poésie particulière.

Au cours des années 50, sans complètement renoncer à son feeling «  rumba-jazzy », qui a parcouru tous ses disques depuis 1947, Antoine KASONGO, au sommet de sa gloire est revenu à des harmonies, des sentiments plus proches de la tradition folk du haut Congo. Elle semble en fait réalisé la synthèse de ses différentes influences et se diriger sereinement vers le confluent de toutes ses démarches. Avec son élégance et sa rythmique, habituellement hors pair.

Antoine KASONGO, avait su combler un vide – celui d’une rumba variété facile, bien ficelée, accrocheuse.

Clément OSSINONDE (clement.ossinonde@sfr.fr) 

NB -  A défaut des œuvres de KASONGO et de DADET, ci-après des œuvres similaires au style de leur musique.

 

·          

 (1) Musique et danse importées aux États-Unis, via la Louisiane, par les Africains déportés à la Nouvelle-Orléans au cours du xviiie siècle

 

. ODEON KINOIS (Olympia)

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E
<br /> Merci pour cet article combien intsructive ,  en tout c'est une epoque dont je n'ai aucune idee.<br />
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O
<br /> Absolument patétiqe cher PULULU ta contribution pour ce pionnier de notre musique Antoine KASONGO, que j'ai vu également lors d'un concert chez Faignond dans les années 50, j'étais encore<br /> très jeune, c'est dire effectivement comme je l'ai également souligné, il s'agissait d'un genre de "Jazz Band" semblable aux groupes qui ont contribué à la naissance du jazz à la Nouvelle Orléans<br /> sur le lieu bien connu en Louisiane "CONGO SQUARE". Il faut dire la musique congolaise n'est pas encore entièrement écrite.Il sont des milliers des congolais qui connaissent un bout sur une<br /> époque donnée, et si un jour nous pouvions réunir tous ces bouts, un grand pas en avant ara été fait. Encore une fois Bravo PULULU<br />
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J
<br /> De la fanfare Sainte Cécile à l'Odéon Kinois.<br /> <br /> <br /> Il m'est souvent arrivé d'évoquer l'Odéon Kinois de Papa Antoine Kasongo que j'ai eu la chance de voir évoluer lors d'un concert que j'ai organisé en 1986 pour feter le cinquanténaire du Vélo<br /> Club de Léo 2, dont les premiers coups de pédale, faut-il le rappeler ont été donné en 1936 grâce au concours des Cycles Orban (Cyclor).<br /> <br /> <br /> Il se trouve qu'en préparant ce concert, je devais me rendre régulièrement chez Papa Booto (Deboth) pour les répétitions. ila avita rabattu le rappel de tous les anciens disponibles. Même Wendo<br /> Kolosoy avait fait le déplacement de Kintambo. Mais le moment le plus important - et le plus inoubliable - sera l'exécution de standard Bakolo Miziki par le trio Piano '(Booto, trompette<br /> (lopongo) et Saxo (Kasongo). et entre deux poses "Primus", j'accédai aux pans entiers de l'histoire de la rumba congolaise naissante.<br /> <br /> <br /> Il faut dire qu'au départ, la musique d'Odéon Kinois- un détournement de la fanfare sainte cécile que j'ai déjà évoqué sur ce blog- n'était pas destiné à faire danser, mais plutôt à faire défiler<br /> les jeunes des écoles des soeurs immaculées de marie '(Bana Mamelo) et de l'autre les jeunes des Frères des Ecoles chretiennes. C'est lorsque les fanfaristes seront associés aux fameuses<br /> gymnastiques rythmés, que petit à petit, l'idée de détourner cette musique vers autres choses commence à faire son chemin.<br /> <br /> <br /> En effet, plutôt que d'exécuter la gym rythmique, quelques facétieux, s'en servaient pour danser, sur des airs de folklores bangala et bakongo. Le deuxième déclic viendra peut être des tournées<br /> des groupes de Brazza. Il yavait déjà des échanges théâtraux au début des années 30 qui se sont étendus au sport, toujours par le truchement des missionnaires, mais avec la musique quelques<br /> choses de nouveaux prenait naissance. Grâce aux catalogues et revues de Jazz, Antoine Kasongo trouvera son modèle de Jazz Band.<br /> Les premières productions d'Odéon Kinois ont eu comme cadre la salle Saint Georges de Kintambo, devant les officiels et responsables de la paroisse saint François de Sales: on y notait en ces<br /> années 47/48, les responsables des sociétés Chanic et Texaf, premiers employeurs des habitants de Kintambo, le chef de la Police et l'incontournable détective Derrings, mais aussi les fameux<br /> chefs de quartier et les bonnes soeurs Mamelo. Mais une fois ceux-là partie, l& fête se poursuivait au "Belge". Notamment au croisement de l'avenue Principale et de la rue Uele, sous le<br /> Baobab. Et c'est là que pour accompagner le déchainement et la transe des danseurs, on créé petit à petit , d'abord des Sébènes non chanté, avant de 'accompagner les refrains chantés à la guitare<br /> et aux cuivres. Il faudra attendre 1949, pour que Odéon Kinois sorte du bois et devienne un groupe à part entière ou les choeurs de femmes étaient accomapgnées au chant par Jeannot Lopongo et<br /> Mukoko (?). Papa Kasongo me confiera qu'il leur est arrivé de jouer un véritable concerto sous la houlette d'un chef d'orchestra amateur blanc, qui a fait valser au Zoo des couples de colons.<br /> <br /> <br /> .<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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