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Publié par Messager


Nous reprenons l'article sur le parcours de l'artiste musicien Nedule Papa Noël, que notre ami Godé Bayama a bien voulu nous transmettre.

Le parcours du combattant d’Antoine NEDULE MONTSWET « PAPA NOEL »

Un des plus grands guitaristes solo des musiques congolaise et Afro-cubaine ( 69 ème Anniversaire : 29 Décembre 1940 – 29 Décembre 2009 )


Le parcours du combattant d’Antoine NEDULE MONTSWET « PAPA NOEL »
Antoine NEDULE MONSWET « Papa Noël » est l’un des plus grands stylistes congolais de la guitare solo. Constructeur d’une
grande finesse, il a une sureté rythmique et harmonique exceptionnelle.

On le place généralement dans « L’Ecole African Jazz », dont il est le troisième meilleur soliste après Emmanuel THSILUMBA WA BALOJI « Tino Baroza, » et Nicolas KASANDA « Dr Nico » (mis à part, son ami d’enfance, le prestigieux rythmicien aux accords les plus difficiles, et dont on en parle que très peu ; le regretté Raymond Brainck KALONJI)

Cependant, PAPA NOEL a un autre grand mérite, celui d’avoir été (grâce à l’inspiration de JS ESSOUS) à l’origine de la création d’une troisième école dans la musique congolaise : « L’Ecole Bantoue », dont il a connu la part la plus merveilleuse de sa carrière, et qui a eu du mal à trouver des émules - avant que n’arrive Gerry Gérard BIYELA, dont le doigté ne s’apparentait que très peu - Enfin, on apprécie aussi chez ce grand guitariste, l’art de composer les meilleures chansons, tout comme il s’est illustré arrangeur émérite.







Papa NOEL -Bantous (Olympia 12.04.09).
Papa NOEL -Bantous (Olympia 12.04.09).
Antoine NEDULE « Papa Noël » est né le 29 Décembre 1940 à Léopoldville (Kinshasa), d’où son pseudonyme de « Papa Noël », parce que né quatre jours seulement après la fête de Noël. Mais, surtout « Papa », pour honorer la venue d’un premier garçon dans la famille, comme il est de coutume dans l’ethnie « Banunu » de BOLOBO (RDC) d’où est issue sa mère. Papa Noël on le sait, est de père « Lari » du Pool (Mindouli, Congo-Brazzaville), mais élevé par sa mère seule. Rien d’étonnant quant à sa nationalité RDC.

L’inspiration musicale de PAPA NOEL lui vient de sa mère, fervente mélomane des mélodies « GV » de l’Amérique latine, qu’elle écoutait régulièrement sur son phonographe, puis de son passage à la paroisse St Paul de Kinshasa, comme choriste et enfant de chœur.

Après un parcours scolaire excellent, dans les établissements Saint Paul et Sainte Anne de Léopoldville (Kinshasa), PAPA NOEL qui a grandi dans un quartier infecté par la présence des grands musiciens (Rue Kigoma, commune de Barumbu – Kinshasa) ne résiste pas à la tentation. Il apprend ses premiers accords de guitare auprès de Daniel LOUBELO « De la lune » qui ne lui cédait sa guitare que très difficilement. Au point où sa maman lui en a offert une à l’occasion de son anniversaire. Plusieurs mois d’apprentissage en autodidacte, puis c’est le début d’une carrière qui commence par son admission en 1956 aux éditions Ngoma de l’éditeur grec Nico JERONIMIDIS.

RNCONTRE : Antoine NEDULE « PAPA NOEL » et Léon BUKASA

1957 - Commence la relation de PAPA NOEL avec Léon BUKASA, une des grandes vedettes de la firme Ngoma, et qui va aboutir par l’intégration de PAPA NOEL dans son groupe. Celui-ci passe beaucoup de temps à l’intérieur du Congo au cours d’une longue et brillante tournée, sponsorisée par l’éditeur grec Nico JERONIMIDIS, et qui permet à PAPA NOEL d’affiner son doigté, avant de s’imposer sur l’échiquier national par la sortie en fin d’année 1957, du chef-d’œuvre « Clara Badimuene ». Une composition de Léon BUKASA dans laquelle PAPA NOEL s’extériorise merveilleusement à la guitare solo et au chant. Une œuvre absolument exceptionnelle, sans doute un des meilleurs enregistrements de la « Rumba traditionnelle » aux éditions Ngoma, en 1958. Soutenus, et stimulés par un trio rythmique comprenant Léon BUKASA, Albino KALOMBO et Joseph MWENA qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes.


Essous Papa NOEL
Essous Papa NOEL
SORTIE DE LA CHANSON « CLARA BADIMUENNE » : PREMIER GRAND SUCCES.DE PAPA NOEL

1958 – Après la sortie de « Clara Badimuene » PAPA NOEL s’affine comme un des maîtres à penser de la guitare solo future. Le plus étrange, c’est qu’il attire désormais la convoitise de plusieurs groupes qui lui courent après. Il choisi l’orchestre ROCK-A-MANBO, suite à une démarche personnelle de Jean-Serge ESSOUS auprès de sa maman, qui avait une très grande influence sur son fils.

PAPA NOEL DANS L’ORCHESTRE ROCK-A-MAMBO

1958 - PAPA NOEL à la lourde tâche de combler le vide laisser par le prestigieux TINO BAROZA ; un grand nom de l’African Jazz et du Rock-A-Mambo, longtemps prisé dans les studios d’enregistrement « Opika » et « Esengo ». Néanmoins, entourés par des grandes figures comme, Nino MALAPET et Jean-Serge ESSOUS, il se confirme comme véritable rythmicien, au talent prolifique, et fait montre d’une maîtrise guitaristique, profondément originale. Il démontre déjà ses exceptionnelles aptitudes à créer des climats uniques, fortement teintés de rock.
Comme en témoigne la sonorité admirable de son doigté dans les titres comme « Bakoule Bidama » (Liengo) - « Nabanzi yo » - « Damoni Charlotte » (Papa Noël ») - « Abra la puerta » (Essous) « Oyé Jacky » (Jacky) - « Iyele », « Comité Rock-à-Mambo » , « Annie Michou », « Yamare », « Bidama ya Rocka » (Nino) etc..

1959 – Commence alors la longue marche de PAPA NOEL, qui en voulant s’imposer comme le novateur de la guitare solo, entrevoit d’avantage d’excellentes possibilités d’expression musicale à partir desquelles il fait le choix des groupes d’un bon niveau et s’attèle à élargir au fur et à mesure leur champ d’action. Une conception qui a connu des hauts et des bas. Ainsi, peut s’expliquer le premier parcours de sa carrière musicale entre 1959 – 1963, ci-après :

PAPA NOEL DANS L’ORCHESTRE MAQUINA LOCA de Guy Léon FYLLA

1959 - Peu après le départ du Rock-A-Mambo de Jean-Serge ESSOUS et Saturnin PANDI pour Brazzaville, et création le 15 Août 1959, de l’orchestre Bantous, PAPA NOEL reste quelque temps dans le Rock-à-Mambo sous la direction de Nino MALAPET, avant de rejoindre Guy Léon FYLLA à Libreville (Gabon). Il intègre l’orchestre MAQUINA LOCA, orchestre congolais créer en 1957, par le guitariste-saxophoniste: Guy Léon FYLLA, avec les musiciens Théophile GUINADIAU, Basile MIKANOU, Bernard TCHEBO, Paulin DENGO, HENRI et Louison LOSO. Marqué d’une sensibilité profonde, PAPA NOEL donne le ton d’une certaine rythmique typiquement « Maquina », où brillent d’un éclat égal les personnages de Théophile GUINADIAU, et Basile MIKANOU, chanteurs. L’essentiel de l’œuvre du groupe MAQUINA LOCA on le trouve dans l’admirable discographie réalisée en 1959/1960 aux Editions Ngoma à Léopoldville et dans laquelle PAPA NOEL est demeuré un talent original, très en marge des courants de la rumba de l’époque. (« Rumba Odemba » et « Rumba rock », ) Les chansons comme « Espérencia », « Mwana Gabon », « Bemba », « Bilenge Maquina », et « souvenir ya chérie » sont demeurées des documents d’archives importants et très précieux.

Le parcours du combattant d’Antoine NEDULE MONTSWET « PAPA NOEL »
1960 - Guy Léon FYLLA, musicien, certes, mais surtout Artiste-Peintre professionnel, se rend en France à partir de Libreville pour participer à plusieurs expositions à Paris et, suivre quelques stages de travaux manuels d’initiation artistique. Son absence prolongée provoque des tensions au sein du groupe qui est au bord de l’asphyxie. Quelques mois seulement après les festivités de l’indépendance du Gabon, le 17 Août 1960, PAPA NOEL n’a pas d’autre choix, sinon partir. Après lui deux musiciens Louison LOSO et Bernard TCHEBO perdent leur vie, suite à la maladie pour l’un et à un accident, pour l’autre. La mort de ses deux musiciens tourne une page décisive de l’histoire de MAQUINA LOCA qui sombre d’un trait, pour ne plus se faire surface.

PAPA NOEL DANS L’ORCHESTRE BANTOUS

1960 – En fin d’année, PAPA NOEL se voit obliger, de rentrer à Kinshasa via Pointe-Noire. De passage à Brazzaville en Janvier 1961, il se fait prier par Jean-Serge ESSOUS pour faire partie de l’orchestre BANTOU. Car, à l’issu de plusieurs tournées en Afrique de l’ouest, l’orchestre avait jugé insatisfait le rendement des guitaristes DIKI BAROZA (soliste) et Jacques DIGNOS (accompagnateur). La venue de PAPA NOEL (soliste) et de Jacques MAMBAU (accompagnateur), tous deux anciens sociétaires de l’orchestre ROCK-A-MAMBO est un évènement salutaire et de grande portée historique. PAPA NOEL se révèle un musicien plein de fougue. Alors, il prouve à qui veut bien l’écouter, son génie des accords, son grand talent dans la recherche de sonorités raffinées, de formes originales extrêmement frais et personnels. Une nouvelle école était née : « L’école Bantoue ». Basée sur l’intensité des cuivres et sur une rythmique guitaristique tout à fait particulier ; aucun trait commun avec les « Ecoles African Jazz et OK Jazz »

PAPA NOEL ET LES BANTOUS EN BELGIQUE ET EN FRANCE

Novembre 1962, PAPA NOEL et l’Orchestre BANTOUS effectuent leur premier voyage en Europe, notamment à Bruxelles et à Paris. PAPA NOEL est au sommet de sa gloire. Sa conception orchestrale de la guitare est parfaitement féconde quand il entreprend d’exposer des thèmes en accords. Par cet exercice il met les bouchées doubles pour enregistrer en moins d’un mois 52 disques, (sous la marque CEFA-FONIOR- Bruxelles) soit 104 chansons, qui posent les fondements de « L’Ecole Bantoue » avec la dénomination de l’orchestre : « LES BANTOUS DE LA CAPITALE » symbolisée par la chanson de Célestin KOUKA du même titre. Un record, qui place « JHONNY NOEL », le nouveau sobriquet de PAPA NOEL (pour ses mouvements acrobatiques à la Johnny Halliday) dans une sorte d’institution, un témoignage vivant de la naissance du « Ritmo Bantou ».- illustré par des titres comme : « Naleli Bebe », « Bang’o mboka » (Papa Noël ) « Rosalie na Nino », « Oïga mambo », « Fuego de passion » (Nino), « Camarade mabe », « Tokumisa Congo », « Aiglon Cara » (Essous) « Albert akeyi » « Gary mobali ya tembe (Kouka), « Nakobanza chérie », « Woso » (Bukasa Jojo), etc. L’ardeur du jeu de guitare de PAPA NOEL ne faillira pas avec le temps. Notamment, entre 1961 – 1963 années de sa présence dans Les Bantous de la capitale.

PAPA NOEL DANS L’AFRICAN JAZZ « Nouvelle formule » de Joseph KABASELLE et Jeannot BOBENGA

AOUT 1963 - PAPA NOEL apparaît comme l’homme d’une remise en question permanente. Il choisit le moment où il est considéré comme le personnage fondamental de la musique des BANTOUS DE LA CAPITALE, pour s’en aller. Il vole au secours de Joseph KABASELLE, au moment où tous ses musiciens l’on quitté pour former l’orchestre AFRICAN FIESTA.-
Joseph KABASELLE s’assure ainsi, les services de PAPA NOEL et de Jacky MAMBAU, tous les deux venus des BANTOUS. pour faire fusion avec les musiciens de l’orchestre VOX AFRICA dont son chef Jeannot BOBENGA, et restaurer, en Avril 1964 L’AFRICAN JAZZ « nouvelle formule ». Une fusion qui a toutes les chances d’être fructueuse, avec des musiciens de talent comme Mathieu KUKA, KAMBITE «Damoiseau » Jean-Léonard SITA, Casimir MUTSIPULE « Casino », Pierre KIYIKA « Flamy » Alexis MIEKUTA, etc. Le nouvel AFRICAN JAZZ à ossature VOX AFRICA, et avec PAPA NOEL comme guitariste solo, se fait remarquer par ses ambitions intéressantes : construire une musique intelligente, et énergique sous des formes variées.

PAPA NOEL QUITTE L’AFRICAN JAZZ « Nouvelle Formule » de Joseph KABASELLE et Jeannot BOBENGA

1965 – Au moment où éclate l’orchestre AFRICAN FIESTA, pour donner naissance aux orchestres AFRICAN FIESTA NATIONAL de TABU LEY et AFRICAN FIESTA SUKISA du Dr Nico KASANDA, c’est le moment que choisi PAPA NOEL et son alter ego Jacky MAMBAU pour se désolidariser de Joseph KABASELLE et Jeannot BOBENGA. Une mauvaise appréciation de management leur fait quitter l’AFRICAN JAZZ « nouvelle formule », alors que PAPA NOEL venait de réaliser des superbes disques avec les belles voix du trio KALE-BOBENGA-KUKA.

Au centre de cette nouvelle défection malvenue et très pénible, une victime : le chanteur Joseph KABASELLE, dont l’ambition d’élever L’AFRICAN JAZZ à son niveau d’antan prend un coup. Tandis que PAPA NOEL en tire le meilleur profit : la perfection d’un style à son apogée. En effet, génie, incontestable, le formidable guitariste PAPA NOEL apparaît désormais, à la guitare solo parmi les plus grands des musiques congolaise et afro-cubaine. Son imagination mirobolante s’exerce à briser le rythme traditionnel, à émanciper l’harmonie, à bousculer les mélodies. Mais, hélas ! Sa carrière va être sans cesse perturbée par son goût au changement. Au point de se retrouver à l’issu de son départ de l’AFRICAN JAZZ, à la véritable croisée des chemins.

LES CINQ AXES DE TRAVAIL DE PAPA NOEL de 1966 à 2009

Sans exercer une influence déterminante analogue à celle de ses aînés Nico KASANDA et LUAMBO Franco, le fulgurant parcours de PAPA NOEL sur la scène de la musique congolaise va s’imposer fondamentalement sur six axes de travail : LA COOPERATION, LES RETROUVAILLES, L’INITIATIVE, L’ENGAGEMENT, LA DEPENDANCE et LA CARRIERE SOLO.

1) – 1965 – LA COOPERATION entre les anciens musiciens des Bantous de la capitale : PAPA NOEL, Jacky MAMBAU, Jojo BUKASA et ceux du groupe CONGA JAZZ de Paul EBENGO « Dewayon » pour donner l’exemple de la meilleure musique populaire congolaise, par la création de l’orchestre CO-BANTOU. Il réunit entre autres musiciens de valeur : Raymond Braink KALONJI, Adrien RIGO, Henri BOWOLO, Adolphe MWAMBA, Emano MBALA, Mode MEKANISI, Pierre KIYIKA « Flamy », Baudouin MAVULA et Gérard KONZI. Dans ce groupe PAPA NOEL compose « Kasaka ya coton » qui est sans doute, le chef-d’œuvre qui a le plus contribué à renforcer sa légende, sinon à l’établir. Une sorte de « Best of », ou une collection des idées piochées dans les scènes de la vie courante.

2) - 1967 – LES RETROUVAILLES. Le 3 Juin 1967, avec l’orchestre VOX AFRICA de Jeannot BOBENGA qui renait des cendres, après une expérience relativement courte avec Joseph KABASELLE, (1964 – 1967) dont la prétention de relancer l’African Jazz était définitivement finie. Le VOX AFRICA se reconstitue pratiquement avec les mêmes musiciens qui ont évolué avec KALLE dans l’African Jazz « nouvelle formule », notamment : Casimir MUTSIPULE « Casino », NZENZE « Jean trompette », Jean de la croix TSHIBAMBE, Sam SAMULE, Daniel DALLAS, Antoine KAYA « Depuissant », Ignace MAKIRIMBIA, et naturellement NEDULE PAPA NOEL pour qui la présence dans VOX AFRICA constitue les grandes retrouvailles. Mais pour combien de temps ? PAPA NOEL se donne seulement quelques mois pour marquer l’excellence de son talent, avant de se fixer une autre destination. Alors même qu’il touchait fortement le public, il trouve mieux de jeter l’éponge. Il vise de nouveau, et avec beaucoup d’ambition une nouvelle piste.

3) - 1967 – L’INITIATIVE de créer en 1967 son propre orchestre, L’Orchestre BAMBOULA (qui désigne l’une les plus belles pages de l’histoire de la musique africaine en Amérique – 1763-1835). L’image est au point et le groupe résolument adepte de la rumba traditionnelle. PAPA NOEL a trouvé les hommes qui vont l’accompagnés pendant plusieurs mois. Ils constituent une pépinière pour laquelle PAPA NOEL apparaît comme le producteur. Car tour à tour, plusieurs musiciens vont faire leurs premières armes à ses côtés : MADILU, BOZI BOZIANA, PEPE KALE, Blaise Pascal WUTA MAYI soutenus par les anciens comme : René MOSENGO « Moreno », Pierre KIYIKA « Flamy », Aimé KIAWAKANA, Antoinette ETISOMBA, DECCA, Sam SAMULE, Jean de la croix TSHIBAMBE, Jojo BUKASA, MOVANDO etc.

Valeur solide de la musique congolaise, L’Orchestre BAMBOULA à le grand mérite d’aller représenter le Zaïre à l’époque, au Premier Festival Culturel Panafricain, tenu à Alger du 21 Juillet au 1° Août 1969. (Il est retenu meilleur orchestre, à la suite d’une compétition organisée par le Ministère de la culture et des arts) Cette participation qui est sans conteste l’évènement historique le plus important du groupe et du Zaïre (Congo) en 1969, permet à PAPA NOEL et son groupe de mettre en relief et avec succès les rythmes et modes spécifiquement congolais, en harmonie avec la tradition et la modernité. (A cette manifestation participait également l’orchestre, Les Bantous de la capitale qui avait obtenu la médaille de bronze après l’Algérie « or » et la Guinée Conakry « argent ») Après Alger, et de retour à Kinshasa, l’Orchestre BAMBOULA va peu à peu connaître un déclin. « La dissidence des orchestres », cette maladie récurrente de la musique congolaise ne l’épargnera pas. Il subira le même sort. PAPA NOEL va passer une longue période dans l’ombre de lui-même, puis c’est le salut.

4) – 1973 – LA RECONNAISSANCE.- Antoine NEDULE MONTSWET « Papa Noël », dont on connaît effectivement, la grande valeur dans l’animation artistique et dans l’élaboration d’une bonne musique orchestrée et harmonisée, se voit confier par la présidence de la république du Zaïre (Congo), une tâche absolument noble : La réalisation d’une Anthologie de la Musique Zaïroise (congolaise) en mobilisant les pionniers des années 50 « Bakolo Miziki » encore en vie à cette époque. Notamment, Antoine WENDO KOLOSOY – Camille FERUZI – Manuel D’OLIVEIRA – Lucie EYENGA – Léon BUKASA, et ADOU ELENGA. Ils vont réaliser deux albums dans lesquels seront repris leurs chefs d’œuvres d’antan (1950- 1958)

Cette réédition est un véritable succès et une reconnaissance bien méritée pour le directeur artistique de l’œuvre : Antoine NEDULE MONTSWET « Papa Noël » Mais, une reconnaissance qui ne sera pas suivie d’effet ; l’activité du groupe « Bakolo Miziki » s’étant arrêtée nette après la sortie des deux albums (Vol.1 et 2)

5) – 1974 – L’ENGAGEMENT du guitariste Grégoire DUMBA « El-Bebedor » et PAPA NOEL, deux collègues qui mettent en commun leurs efforts pour produire de la musique sur disque et se produire dans le Bar-dancing de son collègue EL-BEBEDOR dans la zone de Lemba à Kinshasa. Leur spécialité consiste à débiter tous les genres de musique populaire, avec respect pour leur esprit de sérieux. Ils passent joyeusement à la moulinette, la Rumba, la Salsa, l’Afro-beat, divers musiques ethiques, avant de faire plier LUAMBO MAKIADI Franco qui est merveilleusement surpris de suivre un jour à la Télévision congolaise la prestation absolument raffinée, habile et précis de PAPA NOEL. Fasciné, LUAMBO obtient immédiatement son intégration dans l’OK JAZZ. (1978)

6) - 1978 – LA DEPENDANCE – Après avoir longtemps évolué dans différents groupes comme guitariste complet, soliste de premier ordre, et assumer beaucoup de responsabilités pour lesquels on lui a reconnu tous les mérites d’un excellent rythmicien et homme de scène, PAPA NOEL trouve mieux d’intégrer l’OK JAZZ pour jouer les seconds rôles, c’est-à-dire, en
position de dépendance. Puis suivra la période ou le TP OK JAZZ, se voit diviser en deux groupes : OK JAZZ-1, formation de l’Europe avec LUAMBO MAKIADI lui-même en tête, et la formation OK JAZZ-2 du Congo sous la houlette de LUTUMBA Simaro, avec PAPA NOEL comme guitariste solo. Tout porte à croire que le passage de PAPA NOEL dans l’OK JAZZ ne lui a pas permis d’établir solidement sa réputation, en dépit de « Tangawisi » et « Mobali malamu » deux compositions qui ont fait beaucoup de succès. Il s’est senti trop à l’étroit dans le style du groupe et dans son organisation. Ce qui va le pousser à tenter sa chance à Brazzaville pour une production phonographique. Il est accueilli par Jean Serge ESSOUS, alors responsable artistique de la société d’édition IAD. (1984)

1984 –Sortie de l’album : « BON SAMARITAIN ».- En effet, à l’absence de LUAMBO MAKIADI, toujours en Europe avec L’OK
JAZZ n°1, PAPA NOËL sort à Brazzaville à l’I.A.D. (Industrie Africaine du Disque), un des disques les plus importants gravés par le guitariste. Il a su s’entourer de quelques musiciens de Brazzaville et de Kinshasa, dont l’excellent chanteur CARLYTO LASSA - une trouvaille de PAPA NOEL - qui ont su mettre en valeur d’audacieuses expériences formelles, thématiques, harmoniques et rythmiques assurées par des très forts musiciens. La prise de son magnifique est signée Freddy KEBANO L’album « Bon Samaritain » obtient la palme de la meilleure chanson de l’année. Ce disque et le succès qu’il a fait n’est pas du goût de LUAMBO MAKIADI qui n’accepte pas la concurrence. S’ensuit un imbroglio disciplinaire qui fait partir PAPA NOEL de l’OK JAZZ.

1986 – PAPA NOEL et son groupe d’accompagnement repartent avec « Allegria », un album qui se révèle extrêmement agréable. L’auteur lui fournit un soutien solide et plein, sur quelques thèmes bien choisis.

7) - 1989 – LA CARRIERE SOLO. Emigré en France, PAPA NOEL s’investi sérieusement dans la carrière solo. En 1994 un troisième album sort du lot « Haute tension ». Comme l’indique son titre, c’est un album avec une forte originalité rythmique à haute tension. En 1995, il rencontre Sam MANGWANA avec qui il fait une tournée aux USA, suivi en 1998 de sa participation à la réalisation des albums de Sam MANGWANA « Galo Negro » et « Coq noir ». PAPA NOEL saisit l’occasion pour insérer sa composition « Balobi ». Des œuvres qui illustrent dans l’ensemble, un travail minutieux et rigoureux des vrais compositeurs
de la Rumba. Sur la même lancée PAPA NOEL sort les albums « Bel Ami » (2000), « Mosala makasi », avec Adan PEDROSO (2001)

2001 – HAVANE (CUBA.).- Enfin, cette année là, PAPA NOEL foule le sol cubain. Il est comblé de se trouver sur le territoire où ses ancêtres avaient émigré au 15ème siècle, emmenant avec eux l’héritage musical congolais « la Rumba ». A la Havane, Il rencontre le musicien PAPI OVIEDO, avec qui il réalise en 2002, l’album « Bana Congo », où se trouvent mêlées les influences contemporaines et apports de Cuba. Le tout s’inscrivant parfaitement dans la démarche de PAPA NOEL, de plus en plus marqué par les musiques afro-cubaines. Toutefois son talent de musicien lui permet de toucher à tout avec un égal bonheur. Les déplacements à Cuba se multiplient entre 2001/2002 à une échelle plus ambitieuse, toujours à l’initiative de PAPI OVIEDO qui lui fait découvrir les grandes innovations intervenues dans la musique cubaine.

De 2002 à 2009, PAPA NOEL a continué à faire parler de lui. Il sort l’album « Café Noir » en 2007 et joue aux côtés de « KEKELE » (le fameux groupe congolais de France). Il participe à des nombreuses manifestations dans les domaines de la Rumba et de la Salsa. Il s’affirme davantage comme l’un des rares guitaristes, les plus doués des années 50, encore en vie. Son dernier séjour à Kinshasa, (du 11 au 24 octobre 2009) à l’occasion du 20ème anniversaire de la disparition de LUAMBO MAKIADI Franco, (aux côtés d’autres anciens musiciens de l’OK Jazz) lui a permis de se découvrir, à travers son style soigné et mélodieux, dans lequel apparaît plusieurs apports de la rumba et de la salsa, absolument au point.

Enfin, l’art de PAPA NOEL est bien à son apogée. Il arrive très bien à s’identifier à tout un univers issu des différentes écoles qu’il a fréquenté : « African Jazz », « Bantous », « OK Jazz »…, et sur une trame sonore qui emprunte elle aussi aux traditions originales : « Rumba-rock », « Rumba Odemba », « Rumba Soukous », enrichis d’apports latinos.

Nous ne quitteront pas Antoine NEDULE, sans se référer à la mort le 25 Novembre 2009 de l’icône de la musique congolaise Jean Serge ESSOUS, qui a été un des grands piliers de PAPA NOEL, pour l’avoir intégré dans le Rock-A-Mambo en 1957 et dans l’orchestre Bantous en 1961. Sa reconnaissance pour l’illustre disparu est sans limite.

Clément OSSINONDE
Clement.ossinonde@sfr.fr

Mardi 8 Décembre 2009

bon_samaritain.wma BON SAMARITAIN.wma

 (3.87 Mo)

 

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R
<br /> Juste nabosanaki kotia FOTO(photo) ya papa na biso Noel na Alger tango akendeki kobeta kuna pe alongaki:Merci, Richard<br /> kasongo.-<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Papa Noel, azali mutu oyo asali mingi na lindanda ya Congo nyonso mibale. Pe bazali mineyi oyobayebi lisolo ya lindanda na biso kino sika. Tozali na Papa Gombe, Papa Noel, Papa Simaro na papa Jean<br /> Bombenga na vieux ya lindanda na biso, mais papa Noel ayebi lisusus lisolo mingi ya Bantou pe ya Bantou de la Capitale, ndenge nini eyaki kokoma bantiu de la Capitale.  Ayebi konyata ba<br /> singa  bien kitoko.- Merci ,0 Richard Kasongo.-<br /> <br /> <br />
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L
<br /> L'histoire retiendra que Papa Noel est un grand pigeon voyageur comme Mujos Mulamba Ya Mpania et Sam Mangwana, le point commun pour le trio est que ESIKA NIONSO BALEKAKA / BATIKAKA SANGO.<br /> <br /> <br />
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