La Suisse sera présente au sommet de la francophonie
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La Suisse sera présente au sommet de la francophonie à Kinshasa.
La Suisse sera présente au sommet de la francophonie à Kinshasa. Telle est l’information tirée de l'article d'Angélique Mounier du journal Suisse « le Temps » que nous reproduisons intégralement afin d’exposer les motivations ayant amené la France et la Suisse à participer à ce sommet, en dépit de la protestation de l’opposition congolaise.
Selon une information de la TSR publiée il y a deux jours, le ministre de la défense , le Zurichois Ueli Maurer fera partie de la délégation Suisse, pour défendre les intérêts de la Confédération helvétique.
Il est clair que ce sommet qui se tient durant une période de crise sans précédent pour l’occident donnera l’occasion en coulisses, aux tractations les plus imprévisibles sur l’intégrité du territoire congolais et l’exploitation des richesses africaines.
Nous ne manquerons pas de révéler aux mbokatiers certaines confidences que nous pourrions glaner sur ce sommet.
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Leuthard et Joseph Kabila lors du Sommet de la francophonie de Montreux. En octobre prochain, Ueli Maurer pourrait être du voyage de Kinshasa. (Dominic Favre / Keystone)
Y aller ou pas? Après des semaines d’interrogations, François Hollande a mis fin au suspense. «Je me rendrai dans quelques semaines au Sommet de la francophonie à Kinshasa», a indiqué le président français lundi, à l’ouverture de la Conférence des ambassadeurs à Paris.
La présence au plus haut niveau de la France, pays pivot de la francophonie, dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC) du 12 au 14 octobre, n’allait pas de soi. A Berne, la question s’est posée en des termes différents. «Pour avoir été l’hôte du sommet de Montreux, en octobre 2010, la Suisse endosse un rôle spécial: elle se doit d’aller à Kinshasa pour transmettre le témoin, c’est un impératif incontournable», indique le conseiller aux Etats neuchâtelois Didier Berberat, président de la Commission de l’éducation, de la communication et des affaires culturelles de l’Assemblée parlementaire de la francophonie. Y aller donc, mais sous quelle forme, et avec quel dessein?
Invoquant des élections communales en Belgique, l’ancienne puissance coloniale, Elio Di Rupo, le premier ministre – francophone – n’a pas encore tranché. De son côté, la présidence française, soumise à la pression de l’opposition au président Joseph Kabila et d’ONG de Congolais en exil qui l’exhortaient au boycott, a dépêché sa ministre de la Francophonie, Yamina Benguigui, en mission exploratoire en RDC en juillet. Elle a aussi consulté des organisations de défense des droits de l’homme. «Tout le monde sait que le régime Kabila [reconduit à la présidence dans des circonstances très contestées en novembre 2011, ndlr] est tout sauf acceptable», commente une spécialiste de l’Afrique.
Dès le 9 juillet, François Hollande avait invité les autorités congolaises à «démontrer leur réelle volonté de promouvoir la démocratie et l’Etat de droit». «Les retours ont été très minces, poursuit-elle. Mais face à un régime qui reste l’un des plus cloîtrés du continent, la stratégie de la chaise vide n’est jamais un moyen efficace.» Si aucune indication n’a encore filtré sur l’étendue de sa délégation, ni sur la durée de son séjour à Kinshasa – en 2010, Nicolas Sarkozy n’avait pas passé plus de six heures à Montreux –, le président français honorera donc le sommet de chefs d’Etat de la francophonie. La RDC, le plus grand pays francophone au monde avec ses 69 millions d’habitants, s’en félicite. Elle redoutait un nouveau camouflet après le précédent de 1991, qui avait vu le sommet prévu dans l’ex-Zaïre rapatrié à Paris pour protester contre les atteintes aux droits de l’homme de Mobutu. «C’est quand même faire justice à ce peuple du Congo qui […] accepte des sacrifices pour être prêt pour ce rendez-vous», s’est réjoui le ministre Tryphon Kin-Kiey.
Pour autant, en promettant lundi de «tout dire, partout», François Hollande ne devrait pas ménager ses hôtes. «J’y réaffirmerai que la francophonie, ce n’est pas simplement une langue en partage, c’est aussi une communauté de principes et d’idéaux», a-t-il précisé, en s’engagent à rencontrer représentants de l’opposition et de la société civile. «Nous espérons qu’il tiendra parole. Il ne faut pas craindre de se rendre dans les pays peu vertueux, à condition de tenir un discours de vérité», commente Marceau Sivieude, directeur du Bureau Afrique de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme.
«Il était important que ce sommet se tienne en Afrique. Y aller ne revient pas à cautionner Joseph Kabila. On peut profiter de l’occasion pour réaffirmer les valeurs suisses de démocratie et de bonne gouvernance», corrobore Didier Berberat. Ici aussi, l’opposition congolaise a approché les parlementaires pour tenter de promouvoir l’idée d’un boycott. En vain. Le Département fédéral des affaires étrangères confirme que Didier Burkhalter assistera bien, les 10 et 11 octobre, à la conférence ministérielle, sans que l’on ait déjà «réfléchi» à un éventuel message à convoyer à Kinshasa.
En revanche, officiellement, le Conseil fédéral n’a pas encore pris sa décision quant à la présence d’Eveline Widmer-Schlumpf au sommet des chefs d’Etat, les 13 et 14 octobre. En réalité, la question ne se pose déjà plus, et tout laisse penser que son collègue Ueli Maurer la représentera. Hier, le Département fédéral des finances assurait en effet qu’à ces dates, la présidente assisterait à Tokyo à l’assemblée annuelle de la Banque mondiale et du FMI.
Source: Le Temps
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