La critique des oeuvres musicales et des artistes musiciens
LA CRITIQUE DES ŒUVRES MUSICALES ET DES ARTISTES MUSICIENS
Depuis la création de mbokamosika, la chanson congolaise et le portrait des artistes musiciens occupent une place de choix dans l’ordre de nos diffusions. Une manière de confirmer l'importance de la musique dans notre patrimoine culturel dont l’évocation est au centre de nos préoccupations à travers notre travail de mémoire.
Plusieurs signatures ont déjà essayé, chacune à sa façon de présenter soit une œuvre musicale, soit un artiste, soit une époque donnée. Or, chaque fois que l’on exerce une activité de jugement, d’appréciation et d’explication portée sur une œuvre artistique, on devrait respecter les règles élémentaires de la critique au sens scientifique du terme, fondées sur des bases et des critères objectifs. Cette démarche intellectuelle requiert toujours une certaine hauteur et un désintéressement, afin d’éviter le piège consistant à se fier aux caprices du goût et des sentiments personnels ».
Même ceux qui se contentent d’apporter un jugement impressionniste et partisan devrait être mus par une certaine objectivité, tout en sachant que le goût est variable et arbitraire. Nous avions demandé aux mbokatiers, il y a deux ans, de dresser chacun une liste de ce qu’il considère comme étant des chansons d’anthologie de la musique congolaise. Bien que les choix étaient plus ou moins tendancieux et variables, certaines œuvres avaient cependant recueilli l’unanimité. Ce qui démontre en tout cas q’une œuvre musicale réussie est comme toute grande œuvre d’art, susceptible de « procurer les émotions les plus fortes ». (Diderot)
Chaque auteur d’un article sur les œuvres musicales sur notre blog est un créateur dans la mesure où il contribue à leur vulgarisation à travers son récit et ses explications auprès du public. Plusieurs chansons de la musique congolaise ont été et seront découvertes sur mbokamosika.
Deux autres notions très importantes liées à la critique des œuvres musicales congolaises est le respect du temps et la maîtrise de la culture. En effet lorsqu’on évoque une période donnée de la musique congolaise, ne pas tenir compte de l’ambiance réelle qui prévalait à l’époque rendrait tout récit tronqué. Si l’on considère par exemple l’époque de Zaïko entre 1970 et 1974, les grands acteurs, les grandes œuvres, qui faisaient fureur à l’époque sont connus. Chercher à en fabriquer d’autres 40 ans après peut induire les jeunes, qui ne connaissent pas cette époque en erreur. C’est ainsi que nous avons apprécié l’article de Clément Ossinonde sur la Famille Zaïko Langa Langa, qu’il vient de publier à l’occasion du décès de Mbuta Mashakado.
En ce qui concerne la maîtrise de la culture, nous citerons le professeur Ngal qui écrit que « nos œuvres littéraires sont enracinées dans la tradition » avant d'enchaîner que « tous les genres oraux proviennent de la tradition, de la culture, matière première d’où s’alimente toute création authentique ». C’est ainsi que le grand mérité des œuvres du poète Lutumba est leur fidélité à la tradition. Ses chefs d’œuvres sont en fait puisées de la tradition orale africaine :( proverbes, devinettes, épopées, chants, mythes et légendes). Peut-on apprécier ces chansons si l’on ne maîtrise pas l’oralité ?
En guise d'illustration nous vous proposons une chanson de l'orchestre Négro-Succès et une autre du Continental. Que ressentez-vous en les auditionnant?
Mabe ya mbila, par Bohlen et le Negro-Succès
Ya Vero, par l'orch. Continemtal
Messager