La critique des oeuvres musicales et des artistes musiciens (2)
La critique des œuvres musicales et des artistes musiciens
La critique de la musique congolaise, comme nous l’introduit : LE MESSAGER, pour éventuellement obtenir différents points de vue, a toujours existé, même à l’époque des années de gloire de la musique congolaise. C’est vrai, comme d’ailleurs nous l’affirme notre ami Jérôme ZEMBELE. Mais, la critique de cette époque, à ma connaissance était souvent liée au thème de la chanson, lorsque celle-ci contenait des paroles obscènes. Car souvent il était très difficile de trouver des failles sur l’œuvre, son contenu, sa musique et sa durée, contrairement à ce que nous vivons actuellement. Notre ami ZEMBELE, tente de nous expliquer que chaque époque doit avoir ses propres lignes de conduite.
Cependant, la ligne de conduite que nous vivons actuellement est la plus mauvaise que la musique congolaise a connue. Si l’on tient compte de son évolution depuis les années 90 (sauf quelques exceptions) A mon avis, c’est la crise économique qui a favorisé l’aspect absolument mercantile de notre musique, qui vit depuis au dépend de celui qui nourrit son bonhomme.
Et, comme, l’on peut s’y attendre, ce n’est plus le disque en tant que tel, le droit d’auteur, les droits mécaniques, les royalties , voire les concerts qui apportent le gros revenu des musiciens, mais, bien « le disque publicitaire » pour lequel on passe outre, tous les aspects intrinsèques pour succomber à l’appât des grandes personnalités : Le politique, l’opérateur économique, l’officier militaire, etc. car la nouvelle source de revenu se trouve là. Le disque ne s’achète que très peu, depuis l’avènement du web. LUTUMBA « Simaro » à beau sortir le plus grand album poétique, difficile pour le producteur de rentrer dans ses fonds. Or, un seul album dans lequel est citée la plus haute autorité de l’Etat, est à même de rapporter le double qu’aurait donné la recette de toute la vente en RDC-Congo. Tout le problème se trouve là. (Tout au moins pour l’instant)
CE QUE C’EST QUE LA MUSIQUE CONGOLAISE
A la question essentielle de savoir ce que c’est que la musique congolaise, il est souvent difficile de répondre simplement et clairement, lorsqu’on n’est pas initié dans les différentes formes musicales que compose cette musique, dans ce qu’il y a de traditionnel et de moderne, ses origines et le chemin parcouru jusqu’à nos jours.
C’est ici qu’il y a lieu d’interroger l’histoire à mieux comprendre le processus de cette musique, puis chercher dans les formes, les signes distinctifs par étape.
Pour le faire, il faut au préalable reconnaître que de nos jours la musique congolaise a déjà réalisé une grande partie de son chemin, disons même, - qu’en dépit de ce que nous reprochons à la génération actuelle de nos musiciens, - leurs aînés n’ont jamais été aussi réfléchis dans leurs œuvres, à la fin des années 5O, qu’ils l’on été auparavant.
Cependant, il y avait encore énormément à faire, – comme nous le demandons à la génération actuelle, - car si nos musiciens d’hier et d’aujourd’hui étaient et sont très doués, leur formation musicale est toujours demeurée incomplète, d’où la nécessité, comme les ainés et les jeunes actuels l’ont toujours souhaité, de la création des écoles populaires pour leur permettre d’exploiter largement et intelligemment toutes les coordonnées du métier. D’aucun diront qu’il existe en RDC une grande école, niveau conservatoire, mais non accessible aux musiciens qui sont à former sur le tas.
Ce qu’il faut également à la musique congolaise, surtout pendant cette période d’émulation entre diverses musiques du continent Africain, des Antilles et d’ailleurs, c’est un réexamen de la situation approfondie qui porterait aussi bien sur le fond, que sur l’organisation technique, de la conception rythmique, de la maîtrise des instruments, particulièrement à vent, lesquels n’ont pas favorisé l’évolution parfaite de notre musique.
Je laisse les « mbokatiers à leur faim, quant au découpage sur les grandes périodes de l’histoire de la musique congolaise, qui paraîtra sur mon prochain livre « Panorama de la musique congolaise » lequel leur édifiera suffisamment sur la comparaison du chemin parcouru, au niveau atteint.
Clément OSSINONDE
Mafouta ya Nzoyi, par Edo Nganga et les Bantous