La Céni suspend la publication des résultats des législatives en RDC
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La Céni suspend la publication des résultats des législatives en RDC
Siège de la Commission électorale nationale indépendante de RDC à Kinshasa
Daniel Finnan
Par RFI
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a décidé le 21 décembre 2011 de suspendre la publication des résultats des élections législatives dans certains centres de vote de République démocratique du Congo en raison de multiples incidents. Elle demande l'aide des Nations unies. Par ailleurs, les organisations de défense des droits de l'homme dénoncent les violences des forces de l'ordre et les arrestations arbitraires.
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Avec 11 candidats pour un siège, la présidentielle menaçait déjà de faire 10 mécontents. Avec plus de 18 000 candidats pour 500 sièges à l’Assemblée nationale, le risque est encore plus grand.
Dans plusieurs circonscriptions des tensions se sont même fait sentir entre candidats du même camp de la majorité. On ne compte plus les incidents et les tentatives de corruption des agents de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) dans les centres de compilation de l’Equateur, des Kivu, des Kasaï et du Katanga.
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Des chefs de centres ont été arrêtés pour tricherie près de Goma ; des entraves aux témoins ont été constatées dans les centres de Likasi et de Lubumbashi. Des procès-verbaux ont été transformés allègrement à Kananga.
Partout les législatives avancent inéluctablement vers une dangereuse confusion. On a même vu lundi dernier une scène hallucinante sur une chaîne de télévision locale : un candidat suppliant le président de la Céni de lui donner plus de voix pour lui permettre de passer !
Céni suspend donc la compilation en attendant l’aide des experts électoraux des Nations unies. Ils auront du pain sur la planche pour livrer des résultats présentables le 13 janvier prochain.
Vital Kamérhé Ancien président de l'Assemblée nationale, arrivé troisième de la présidentielle, a reconnu la victoire d'Etienne Tshisekedi. Le désordre est constaté au niveau des législatives et la fraude c'est la même que pour la présidentielle.
23/12/2011 par Carine Frenk |
Par ailleurs, ce 21 décembre, l'organisation non gouvernementale, Human Rights Watch (HRW) a affirmé qu'« au moins 24 personnes ont été tuées par les forces de sécurité entre les 9 et 14 décembre ». Amnesty International a accusé les forces de sécurité d'avoir procédé à une vague d'arrestations « politiques, arbitraires et illégales » ayant ciblé « des civils, des journalistes, des avocats et des responsables de l'opposition politique ».
Le ministre de la Justice, Emmanuel Luzolo Bambi a indiqué que des enquêtes judiciaires allaient être ouvertes.
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Les élections législatives en RDC font l'objet de contestations. Les résultats pourraient être révisés par une expertise internationale.
REUTERS/Finbarr O'Reilly
Par RFI
Après la polémique autour du résultat officiel de la présidentielle congolaise, qui est loin d'être éteinte, un autre scrutin donne lieu à contestation. Organisées en même temps que la présidentielle, le 28 novembre dernier, les législatives sont également au centre d'une controverse.
Avec notre correspondant à Kinshasa,
Il n'y a pas que la présidentielle qui aura été au centre d'une controverse. Les élections législatives font elles aussi l'objet d'une grande contestation.
De partout s'élèvent des voix pour dénoncer la tricherie au niveau des législatives. De nombreuses contrées comme Ikela, Lodja, Mwenga ou Kalehe n'auraient pas été épargnées. Ça et là, des candidats, des témoins et des observateurs accusent; ils affirment que les résultats publiés jusqu'ici ne reflètent pas la vérité des urnes. Ces résultats ne seraient pas conformes à ceux qui étaient affichés dans les bureaux de vote, au soir ou au lendemain du scrutin.
Des plaintes viennent ainsi de tous les côtés, de l'opposition comme de la majorité. Certains candidats puissants se seraient imposés sur leur personnel électoral pour se faire octroyer des voix. Raison pour laquelle les uns et les autres ont salué la décision de la Céni de recourir à une expertise internationale pour la suite de la compilation des résultats des législatives.
Il y en a aussi qui exigent tout simplement de reprendre l'opération, recompter tous les bulletins, y compris ceux qui ont déjà été traités.
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