De Kasongo à Lopongo
De Kasongo à Lopongo
Au risque de finir par me faire traiter de "Ngembo vantard", je ne peux m'empêcher
d'apporter à cette série des As du cuivre, mon grain de sel et de souligner la place essentielle de la Fanfare Sainte Cécile de Kintambo dans la formation de ses souffleurs de
légendes que sont Antoine Kasongo et Jeannot Lopongo. Ces deux là étaient bien de
chez nous: KIntambo.
Lorsqu'en 1986 j'organise la course du cinquanténaire du Vélo Club de Léo II avec le Centre Culturel Mangembo que j'animai à
l'époque dans l'enceinte de l'Ecole Saint Georges - Bondeko, c'est naturellement vers Papa Lopongo et Joseph Booto (pour info à Clément Ossinonde) que je me tourne pour agrémenter la soirée de
remise de trophées. C'est à cette occasion que mes deux Papa vont battre le rappel des Bakolo Miziki encore actifs. J'ai pu à cette occasion, non seulement serrer la main de ses
légendes, mais surtout, me familiariser avec leur musique, puisque les uns et les autres vont interprêter leurs morceaux pour un concert "acoustique" qui aura duré un peu plus de deux
heures.
On notera que Jeannot Lopongo et Joseph Booto ont animé pendant plusieurs années le piano bar de l'Hotel Intercontinental de
Kinshasa, avec un repertoire essentiellement Bakolo Miziki, exécuté au piano - contrebasse et sax et trompette.
Jeannot Lopongo et Joseph Booto étaient, selon les bana kintambo, des Motolu de Kintambo, l'un des club les plus fermés de l'une
des plus vieilles communes de Kinshasa. Est Motolu toute personne pouvant justifier que son cordon ombilical est enterré à Kintambo. Ce qui passe par les registres de baptêmes de l'Eglise
locale Saint Francçois de Sales pour tous ceux qui sont nés après 1938 et Saint Leopold ( Grand seminaire Jean 23).
Jeannot Lopongo s'est formé à la musique sous la houlette des Frères des Ecoles Chrétiennes à la Montagne (Kilimani). tout comme
Nico Kasanda, il y a appris le solfège et le maniement de plusieurs instruments. Cependant, c'est vers la fanfare qu'il choisira de se tourner et ce sera Sainte Cécile où il retrouver a
notamment son aîné Kasongo. Jeannot Lopongo, malgré son jeune a^ge était doué et très rapidement, il assurera la direction des répétitions, en l'absence du "Cher Frère". La Fanfare Sainte
Cécile de Kintambo a ainsi animé régulièrement, les processions mariales du 15 août, dans le sillage de la fanfare de la police congolaise, qui se terminaient toujours par un grand bal dansant,
dans les jardins des soeurs du coeur immaculé de marie - Bamamelo.Saq réputation allait au délà des limites de Kintambo où le groupe a animé d'autres bals catholiques. C'est peut être cela qui
poussera le saxophoniste Kasongo à monter son Jazz Band Odéon kinois, pour animer les bals du parc de Boeck.
On notera aussi que Jeannot Lopongo était un excellent chanteur deuxième voix qui s'amusait à faire le choeur en studio, pour
renforcer l'attaque chant comme sur ce morceaux des années 50. Bomba na motema et Olingi nasala boni parus chez Ngoma
et signé Pierre Kalima
Pour se faire une idée de ses jazz bands de Kinshasa des années 50, je vous propose ces deux morceaux extraits de Roots of rumba
rock.
Muan’a Mangembo
Bomba na motema, par Pierre Kalima
Olingi nasala boni?, par Pierre Kalima