VIVA LA MUSICA: LA GENESE
Bonsoir messenger ! je voudrais faire une demande à vous et à nos autres aînés du blog : pourriez vous me raconter l’histoire de viva la musica dans sa genèse svp ? comme vous l’avez si bien fait jusque là sur zaïko. Car viva a été une vraie pépinière, bcp de grands talents y sont passés. Ça nous intéresserait d’en savoir un peu plus sur ce groupe et sur les grands musiciens qui y sont passé. merci
king
VIVA LA MUSICA: LA GENESE
King, un jeune ami du blog, voulait connaître la genèse de l’Orchestre Viva la Musica, à l’instar de ce qui a été écrit à l’occasion du 40 e anniversaire de Zaïko Langa Langa. Logiquement, les deux histoires s’imbriquent dans la mesure où Jules Shungu Wembadio a pris une part active à la naissance de Zaïko en 1969, et par le fait que Viva la Musica, son ensemble, tire son origine de Yoka Lokole, un orchestre fondé en novembre 1975 principalement par les dissidents d’Isifi Lokole, à savoir : lui-même, Soméon Mavuela, et Bozi Boziana auxquels s’étaient joints plus tard Mbuta Mashakado et Djo Isa.
Pour mieux saisir la genèse de Viva la Musica, il faut d’abord maîtriser les débuts de Zaïko, de 1969 à 1974, l’éphémère existence d’Isifi Lokole, de décembre 1974 à novembre 1975, et le passage de Wemba dans Yoka Lokole, de novembre 1975 à décembre 1976. Trois jeunes formations musicales au sein desquelles Wemba a successivement évolué et qui furent caractérisées par des terribles luttes de positionnement. Chaque ténor cherchant à prendre de l’ascendance sur le reste du groupe. Ce qui a entraîné des scissions à répétition.
Revenons à la genèse de Viva pour souligner que tout était parti du conflit ayant opposé au sein de Yoka Lokole, Mvuela Somo et Shungu Wembadio. Esseulé, ce dernier fut contraint par le bouillant Mbuta Mashakado, en décembre 1976, en plein concert, de céder le micro et de quitter honteusement le mouvement, entendez l’orchestre Yoka Lokole.
Pour mieux marquer cet événement, nous exposerons deux versions différentes. La première qui peut être qualifiée de populaire met en exergue la querelle de leadership entre Wemba et Mavuela née entre autres, de l’abandon dont fut victime Wemba, pendant son incarcération à la prison de Makala en 1976, et surtout de son isolement au profit du tandem Mavuela Mbuta Mashakado, se considérant comme étant Kinois d’origine. La deuxième version, puisée à travers « la musique congolaise du 20esiècle » avance que Wemba sentant que Mavuela s’imposait comme patron de l’orchestre, tenta de renouer avec l’orchestre Isifi, en répétant discrètement avec Evoloko. Suite à cette rumeur, les autres membres du groupe décidèrent de l’écarter. Ce faisant, Pesho wa Ngongo suggéra à Wemba de monter son propre groupe. Suite à l’hésitation de Wemba, Pesho tentera une négociation qui aboutit au retour de Wemba dans Yoka Lokole avant d’y être chassé en plein concert (décembre 1976).
Opiniâtre, Pesho revint sur l’idée de la création d’un orchestre, en obtenant le parrainage de Soki vangu, lequel mit un équipement à la disposition de Wemba, afin de « punir » Mavuela, qui tournait autour de son amie Getou Salay.
C’est ainsi que Viva la Musica effectuera sa 1ère sortie officielle le 26 février 1977 au Type K.
La symbolique
Après la création de Viva la Musica, Shungu Wembadio devint Papa Wemba. Le siège de l’orchestre sera installé à son domicile situé au No A 42 de la rue Kanda kanda, détronant ainsi la rue wafania No 6, à Yolo Nord, fief d’Evoloko.
Il se fera appeler « Chef coutumier » du village Molokaï( anagramme des rues . Masimanimba, Oshwe, Lokolama, Kanda Kanda, et Inzia), qui entourent un espace du quartier Matonge, proche du Stade Tata Raphaël.
Les fanatiques de Viva deviennent des « vilageois », et Papa Wemba fédère presque tous les jeunes autour du mouvement de la Sape. La coiffure en brosse remplace l’Afro. La démarche change.(Bien coiffé, bien parfumé…) Bref, la création Viva entraîne un bouleversement total dans la manière de vivre de la jeunesse congolaise, une façon magistrale de laver l’affront subi en décembre 1976 par son leader.
Voici rapidement les différents musiciens de Viva la Musica de 1977 à 1982
1èrecomposition de Viva la Musica, qui a participé à la sortie officielle.(26/02/1977)
Wemba, Jadot le cambodgien, Aziza, Espérant Kisangani, Bipoli (chant),
Otes et Pacho Star (drumers), Pinos et Pepito (basse), Rigo Star Bamundele et Julva Liguagua (solo), Syrians ) accompagnement.
-Octobre 1977, Espérant, Jadot le Cambodgien, Bipoli, et Julva quittent Viva pour monter Karawa Musica.
-En guise de réaction, Wemba recrute Bongo Wende et Emeneya.
-1978, le jeune Koffi Olomide enregistre dans Viva Synza, Samba Samba, Anibo….
-Fin 1978, Papa Wemba est engagé dans l’Afrisa où ils sortent Fièvre Roses avec Rochereau. Durant son absence, Emeneya coordonne les activités de Viva.
-1980, la maison Visa 80 de franco envoie Viva à Paris. Julva et Syriana et Kalmeny prennent fuite. Quelque temps après Wemba recrute Fatima Lola, Huit Kilos, Joso et Mongo Ley.
-1981, sous l’instigation de Verckys Kiamuangana, quatre musiciens : Kester, Espérant, Dindo Yogo et Djanana quittent Viva . Evoloko , Bozi et Djo Mali quittent Zaïko. Ils fondent Langa Langa Stars. Mais pour des raisons personnelles Kester regagne aussitôt Viva.
-1981- Wemba recrute deux chanteurs : Nzola Ndonga Petit Prince et Sangwa Mbayo dit Maray Maray.
-1981- Vadio refusé dans Langa Langa Stars rejoint Viva la Musica. Il emmène Popolipo et compose Mwana Nvene.
-Depuis mars 1982, Wemba séjourne en France, laissant l’orchestre entre les mains de Kester.
Suite à la rumeur de son décès il décide de rentre au pays. Il reçoit un accueil triomphal tant à Brazza qu’à Kinshasa. Quelques jours après son retour, Papa Wemba livre avec Viva la Musica trois concerts au Ciné Paladium. Un succès fou. Après la prestation, les musiciens reçoivent des primes jugées modiques. Emeneya déserte le village. Finalement 12 musiciens vont quitter Viva : Kester, Debaba, Petit Prince, Joly Mubiala (chant), tous les guitaristes :Safro Manzangi, Tofla tafolo, Pinos, Mongo Ley, Huit Kilos et les percussionnistes, Pacho Star et Otes, Koyongonga. Mais Debaba repart rentre aussitôt dans Viva. C’est la création de Victoria Eleison dont la sortie officielle aura lieu le 24 décembre 1982.
-Après le départ massif de ses musiciens, Viva ne compte plus que Fafa de Molokaï, Jadot le Cambodgien, Maray Maray et Wemba
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-Quelques mois après Viva procède au recrutement de : Reddy Amisi, et Lidjo Kwempa (chant), Richacha (batterie), Iko (persussion), Guy Guy Toupa. Un mois après Viva intègre Luciana, en provenance de Kisangani. Stella Uomo et Miloson viennent également grossir les rangs de Viva.
Composition : Chant : Papa wemba, Fafa de molokaï, Jadot, Lidjo Kwempa, Maray maray, Reddy Amisi.
Guitares :Bongo Wende, Milos, Stella, Ping Pong
Basses : John Pepito, Gauthier
Batterie : Richacha, Iko
Lokole : Itshani…..
Nous nous arrêtons à cette étape de 1982 qui a vu naître la chanson Ceci cela de Lidjo Kwempa. Le reste est marqué par l’installation de Viva en Europe et toutes les péripéties ayant abouti à l’incorporation de la Nouvelle Ecriture avec Bedon-Son..
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