SHEGUE OU MANQUE DE VIE ASSOCIATIVE JUVENILE
Chers Amis et Compatriotes du blog,
Nombreux parmi nous se sont posés des questions: D'où vient le phénomène "Shégue" ? Pourqoui prolifère t-il au jusqu'auxprovinces ? Pourquoi le monde moderne le banalise t-il ? Comment
conjuguons-nous la vie quotidienne en sa présence ? Tant de questions qui restent sans réponsesen ce jour...
Des larmes me coulent aux yeux en me projetant dans l'avenir de notre Cher pays, quelle destinée pour la jeunesse shéguerisée ? Comment va t-elle s'en sortir ?
Ces questions doivent trouver les réponses en faisant l'analogie de ce qui a été fait dans notre jeunesse pour limiter ou ne pas connaitre ce pareil phénomène. Les uns peuvent évoquer
certains phénomènes du passé tels que les "Ebulamataires", "Balados", "Gourbas" pour apaiser leurs consciences en disant "Ekoleka na yango".
Les autres ( j'en fais partie) trouvent ce phénomène inquiétant et s'éternise au vu et au su de tous; le souci de l'avenir s'évapore et les cimetières deviennent les domiciles appropriés de
certains shégues, leurs progénitures y naissent, les stars de la musique en place les immortalisent dans leurs chansons, ils font la fieté de la vulgarité et tiennent toute une grande ville
comme Kinshasa en actes de délinquance.
Pourquoi, pourquoi pourquoi ?
Analysons un peu le fondement de ce phénomène. Au cours de notre jeunesse, nous avons bénéficié de l'encadrement de mouvements jeunesse tels que scoutisme, xavérie, louvetaux,
etc...bref la vie associative était très efficace avec les concours de missionnaires catholiques, prostestantes ou salutistes.
Je me souviens par exemple du "Cercle Sportif Saint Paul" où tout jeune pouvait adhérer à une activité de son choix; le cyclisme, le judo,
basket-ball, football, jekoka, yoga, musique, chorale, toutes ces activités étaient encadrées par de pères missionnaires. Dans ces activités que les encadreurs missionaires répérèrent de
talents et les aidèrent à s'épanouir. Tant d'exemples; Les Morino, Caro, Mandjambi pour le cyclisme, L'équipe de Football, Basket-ball, judo de St PAUL devenue "Barumbu" dans
lesquelles evoluèrent les Sambi, Kondi, Mahungu, Billy, Lofombo, L'équipe de footaball Ste Thérèse de Ndjili devenue Tropique et Mambenga, etc... pour le football.
La presque totalité de joueurs de la BAZA pour le basket-ball, les judokas comme Ekolongende, Mukuna, Teddy, Frank etc... Les stars de la musique comme Pépé KALLE, Josky, Doris, Lessa
Lassan, Likinga Redo ( est celui qui était ovationné lors des messes de Noél car il faisait le ténor de chants de la Chorale St Paul), les anciens de l'orchestre "Les Etoiles" devenues
"MINZOTO WELLA WELLA" de Saint Pierre fondé par un missionnaire, "Les vagabonds du Ciel" de la salle centrale de L'Armée du Salut dont les BOBONGO STARS en est le dérivé avec Etisomba.
Un de nos défunts présidents se vantait d'avoir été répéré comme leader d'équipe par les encadreurs de mouvements de jeunesse de son époque. Tous ces eléments mentionnés ci-dessus, pourquoi
avec tant d'apogée pour l'avenir du pays à travers la vie associative, cette dernière est au point mort aujoud'hui ? Où sont-ils les encadreurs de jeunes ? Que font nos
prélats, missionaires d'aujourd'hui? Je me souviens De Pères missionnaires qui arpentaient les rues de la capitale à vélo pour aller à la rencontre de jeunes, discuter avec eux, les
convaincre de participer aux activités de la vie associative, ils s'arrêtèrent à chaque groupement de jeunes parfois essuyant de rires et actes de dénigrement de jeunes. La démission est
totale; les Abbés ont deserté les cités et certains sont devenus conseillers de Ministres ou de Sociétés ( D'accord tu mangeras à la sueur de ton front nous dit la Bible) mais que font-ils
après ? Et comment faisaient leurs prédessesseurs, Père Jacques, Père Guy, Père Buffalo etc...? Le terrain est laissé à l'abandon, à la merci de pseudo-pasteurs, nous assistons à la floraison
des églises de réveil; rien d'étonnant que rien ne change, les Shégues pillulent, la vie continue dit-on.
Il est temps que ce phénomène puisse devenir un souci national, car l'avenir d'un pays est entre les mains de la jeunesse que nous devons encadrer, répérer les talents cachés à
exploiter, les futurs responsables de demain.
Nous agonissons en pleurant, en priant "NZAMB'ASALA" comment Dieu peut-il agir s'il n'y a pas de base ? Il n'existe plus de mouvements de jeunesse, pas de CHEM CHEM YETU, BANA KENGE
etc..
Les hommes de Dieu prêchent dans les églises et églisettes mais combien arpentent les ruelles de notre pays pour ramèner les jeunes désoeuvrés sur le chemin de la vie associative épanouie
? Ils se pointent seulement aux deuils pour se faire remarquer et prêcher, les jeunes sont laissés à eux-mêmes associés à la démission de parents, la vie shéguerissante bat son
plein.
YA MOTI