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Publié par Messager

Bonganga na Nzambe: un nouveau cantique


 

Lors de mon dernier séjour à Munich, j’ai eu l’occasion d’auditionner de nouveaux cantiques  en provenance du pays. Pour revenir un peu sur mon argumentation selon laquelle la musique chrétienne était en train de s’imposer face à la musique profane, j’ajouterais que  le système de la communication actuelle lié au marketing  fait que pour avoir voix au chapitre, il faut non seulement crier fort, mais aussi et surtout être performant .

Vingt ans en arrière, la musique congolaise moderne n’avait pas besoin d’avocats pour sa promotion. Sa créativité et son originalité suffisaient pour  bâtir sa notoriété tant au pays qu'à l'extérieur. À cette époque, les funérailles étaient souvent animées au rythme des chants funèbres traditionnelles et des groupes folkloriques (Kintueni surtout), même par ceux qui n’étaient pas bayombe. Ainsi, les chansons folkloriques venaient au secours de pleureuses, souvent essoufflées, après plusieurs jours de deuils.

Aujourd’hui, la musique chrétienne est en train de remplacer les groupes folkloriques durant les funérailles dans la mesure où elle a pu allier l’inspiration divine avec la tradition. Son côté lyrique le rapproche plus des personnes éprouvées que les génériques et les cris insalubres des musiciens acteuls.

S’agissant de l’inspiration, je voudrais souligner que, souvent nos groupes chrétiens s’en servent au début avant de sombrer dans l’anonymat et la routine. A cet égard , il est bon de rappeler qu’on ne triche pas avec Dieu. Si on veut vraiment Le louer de tout son cœur, sans arrières pensées lucratives, on sera toujours bien inspiré comme le sont les Moloto et les quelques rares musiciens chrétiens . Mais si on vient dans la louange pour devenir « vedette » ou pour "s’enrichir", on sera vite oublié .  Dieu résiste aux orgueilleux et aux cupides. Il sait sonder les coeurs. D’abord le royaume, le reste après. Si on inverse cette équation, on ne peut prospérer.

Quant au spectacle offert par les prédicateurs durant les deuils, je le trouve parfois de mauvais goût. C’est plus le vedettariat qu’autre chose. Un lieu de deuil est un endroit public, où viennent des personnes de plusieurs croyances. Obliger les gens à n’écouter que les prédications et à ne pas boire de la bière relève de la dictature et du manque de savoir vivre. Le respect aux morts exige de la contenance pour tout le monde, y compris les évangélistes.Durant les deuils, la parole doit être prêchée avec sobriété. Nous ne sommes  plus à l'époque des croisades où on imposait la foi à coups d'épées. Leur exhibitionnisme est de nature à éloigner les âmes, étant donné que la plupart d'entre-eux ne prêchent pas par l'exemple.

En attendant que nos évangélistes se ressaisissent,écoutons un nouveau cantique du groupe SHEKINAH intitulé Bonganga, qui rappelle les airs traditionnels des environs de Boende. (Messager)









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D
Je remarque dans cet article que l'auteur est un bon observateur, qui sait donner des conseils et faire des remarques pertinentes. Reconnaître le mérite de Moloto, refuser le vedettariat dans la musique chrétienne en incitant les uns et les autres à rechercher d'abord le Royaume des cieux, cela prouve à sufisance que le messager n'est pas là pour nuire. Mais je fustige ceux qui jugent la musique chrétienne, ayant comme seul argument l'immobilisme qui les a enfoncés dans les coutumes et traditions, et qui refusent de valoriser leurs cerveaux en réflechissant avant de dire du mal des pasteurs et musiciens chrétiens. Le chant "Bonganga" plébiscité ici fait la fierté du chrétien congolais qui sait user de sa culture pour louer le Créateur. Ceux qui versent dans l'immoralité avec des comparaisons erronées ont certes la liberté de s'exprimer, mais pas le droit de froisser les pensées qui luttent au jour le jour pour s'assainir. On peut prétendre être instruit, mais souvent le raisonnement finit par déculloter son géniteur et revéler sa bassesse. Respectons l'oeuvre de Dieu.May God bless you!
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J
Dans les années 80, il y avait à Matete, un célèbre "pleureur" du nom de Walo. il animait tous les deuils dans cetge partie de la ville de Kinshasa. Chez nous à Kintambo, dans les années 70-80, aucun dueil ne pouvait se passer du mbonda, Arumbaya ou Odéon. Au camp Luka, c'était le groupe de Mukanu et son petit Aroma,qui sur des rythmes Yaka accompagnaient les deuils. puis il y a eu l'époque des "Kotis", avec la célèbre chanson "Kotele kumbanza mpa", qui peu à peu va dériver avec les "Alubetini muana mama".Au début, fort de ma qualité d'instruit, je ne cautionnai pas ces déconnades pendant les deuils. Jusqu'à ce qu'un aîné m'a appris à "comprendre" la douleur de ces déconneurs des matanga.Lorsque vous êtes en colère, lorsque vous ne supportez pas une injustice, vous avez tendance à vous rebellez, il en est de même de ces chansons. C'est une sorte de rebellion contre le destin, contre Dieu qui nous arrache un être cher. Et cette douleur, elle ne peut s'évacuer que comme çà, m'a appris mon vieux.Et cela est d'autant plus vrai que l'on retrouve le même comportement du côté de la femme qui va accoucher chez nous - pas ci avec la péridurale- elle doit exprimer sa colère vis-à-vis de l'enfant qui s'accroche à ses entrailles, pour l'extirper. elle doit aussi parfois exprimer sa colère vis-à-vis de son homme, qui le lui a mis dans le ventre et qui n'est pas là. Et les insanités et insultes qui sortent de la bouche de la femme en ce moment, ne doivent pas être condamné. On doit apprendre à les écouter pour apprendre à mieux accompagner la grossesse de nos femmes.Enfin, savez-vous que l'une des plusbelles chansons, l'hymne des bana Kintambo "12 enfants" a été créé dans un matanga par Maitre Miyalu Kayonda?Evitons de prendre de haut ce que nous ne comprenons pas. Je ne suis pas des ceux qui pensent que la musique religieuse a tout supplanté. Il est dans un bon cycle, un cycle qui a atteint son appogée et qui déjà est, dans la ,pente descendante. Comme avec l'animation politique du MPR qui a puisé dans nos traditions pour chanter des louanges à Mobutu, la musique religieuse ne fait pas autre chose. Notre propension à louer nos leaders, nous a amené à remplacer le nom de Mobutu par celui de Jésus. Encore une fois, cela montre la force de nos traditions. Nous devons cependant avoir l'honneteté de ne pas trahir le message d'origine.Le Djalelo, est un chant des vainqueurs et des chefs. En en faisant l'hymne du Chef Mobutu, le message n'a pas été trahi. Qu'en est-il des chanteurs chrétiens lorsqu'ils puisent dans nos rythmes ancestraux?Juste un mot pour les pasteurs qui veinnent san vergogne parader dans nos deuils. Savez-vous à qui ils me font penser? A Nos Nganga Nkisi, dont ils ont pris les places et les attributs. Là où on remettait un  coq, ils prennent de l'argent. Ils font comme les Nganga Ngombo, puisqu'ils "trouvent" les sorciers dans les familles. Sauf que le Ta Nganga lui savait soigner avec nos plantes et les mots, et celui qui identifiait le sorcier, Nganga Ngombo, savaient comment l'amener à "libérer"sa victime et surtout finissait par réconcilier la famille par une cérémonie d'exorcisme. <br />  
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