2 professions qui font vivre en RDC : la politique et la musique !
Deux professions qui font vivre en RDC : la politique et la musique !
La musique est devenue une arme au service de la politique tout comme les médias. Autrefois, Mobutu l'ayant compris tôt, a créé des groupes d'animation dans tout le pays transformant ainsi le grand Congo en un immense village où on chantait et dansait pour le Guide clairvoyant.
De nos jours, la crise provoquée par la mauvaise gouvernance a tari non seulement les porte-monnaies mais aussi la source d'inspiration de nos artistes. Ces derniers ont saisi cette opportunité pour développer un nouveau thème musical d'adulation couplé aux mabanga. Ce fait a terni la musique congolaise qui d'aujourd'hui est devenue l'ombre d'elle-même. Comme dans les églises, les chrétiens louent le Seigneur par des chants et des danses, les musiciens ont leurs nouveaux messies: les hommes politiques. Ils les encencent, vulgarisent leur mauvais comportement, encouragent le mal.
Notre musique est devenue un opium pour le peuple. En véritables prostituées,nos artistes peuvent déjeuner avec A, dîner avec B et dormir avec C le même jour. Ils changent de camp facilement comme le dit autrefois Tabu Ley:"muasi alandaka se epai mayi ekotiola". La misère de leurs fans mieux de leur peuple ne leur dit rien. Ils sont aveuglés par les largesses de leurs bienfaiteurs. Pour l'argent, ils sont capables de tout. Ces musiciens caméléons qui ont prostitué la musique sont des artistes qui ont perdu leur repère et qui se retrouvent dans le cercle vicieux de l'argent facile et tournent sans cesse autour du pot. Il y a aujourd'hui au Congo deux professions qui font vivre: la politique et la musique. L'une ne peut s'exporter ou s'épanouir sans l'autre. L'une ne vaut rien sans l'autre. Il existe dans ce couple une complicité sordide qui ne dit pas son nom.
Le politicien est comme le mari qui entretient à coup des millions une femme capricieuse et avide d'argent. La belle flatteuse ne peut et ne veut se passer de cet homme dont la richesse et la carrière est éphémère. Elle en profite davantage comme il est encore temps. Le concubinage entre un homme est une prostituée durera sûrement le temps de la lune de miel. Après, un autre concubin viendra, prendre de gré ou de force la place occupée par l'actuel politicien, récupérera la belle maîtresse et lui fera à son tour des promesses alléchantes.
A nouveau, comme à l'accoutumée, le musicien pardon, la prostituée se mettra à son service pour recevoir de lui des liasses des billets de banque, de l'argent facilement gagné par ce qu'il faut appeler la prostitution musicale. Le musicien a perdu sa qualité d'artiste, de créateur, de défenseur des opprimés et s'est rabaissé en jouant le rôle mineur de louangeur des hommes politiques. Lui qui autrefois était le chantre de la liberté est devenu non seulement arrogant, privilégié comme un parvenu mais aussi et surtout complice de l'exploitation de l'homme congolais. Corruptible et corrompu, il participe à la réalisation de la parole répugnante prononcée jadis par Litho Moboti:"Bokoliana".
Samuel Malonga