Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par Messager

 

 

 

 

    1943 - Antoine Kolosoy « Wendo » et le Victoria Kin.

 

 

 

                                   WENDO (01)

   

 

Antoine Kolosoy (ou Nkalasoy) Wendo doit être considéré comme le premier pédagogue populaire qui s'était fait champion de la traduction musicale des impressions qui s'inspiraient souvent de souvenirs de voyages. Doué d'une vive sensibilité musicale, il se révéla comme chanteur individuel à la voix suave et très remarquable. A ses débuts Il s'accompagnait seul à la guitare ou avec deux ou trois musiciens sur la base d'une structure comparable à celui des années 20 du Trio Matamoros de Cuba (formule du « Son » ou de la « Trova » ) avant de s’inspirer en 1943 de la brillante expérience de son aîné Paul Kamba.

 

Né en Avril 1925 à Mushie dans l'ancien Congo Belge (région actuelle de Bandundu - RDC) il perd très tôt son père, Jules Botuli, alors militaire, et sera élevé par sa mère Albertine Bolumbu, morte alors que Wendo avait neuf ans. Son histoire se confond quelque temps après avec celui de nombreux compatriotes originaires de son village natal, fondée exclusivement sur l'activité fluviale dont dépend l'économie de la région du Lac. Léopold II (Maï Ndombe)

 

C'est ainsi qu'il entame et poursuit plusieurs années durant la profession de batelier (graisseur) sur le bateau "Luxembourg" qui navigue sur les fleuves Kassaï et Congo. A ses heures d'évasion, Wendo s'installe sur le pont du bateau et s'applique à gratter sa guitare tout en chantant la poésie dans la grande tradition du délire vocal des riverains du fleuve Kasaï et du grand fleuve Congo

 

Au cours de l'année 1943, la renommée considérable que connaît le groupe Victoria Brazza de Paul Kamba sur les deux rives du Congo, ne laisse pas insensible, Antoine Kolosoy Wendo. Il décide de créer à Léopoldville son premier groupe Victoria Kin sur le modèle de Victoria Brazza de Paul Kamba, lui qui n’évoluait qu’en individualité.

 

Wendo, interprète à partir de ce moment, une musique de variété composée ou arrangée par lui-même, et qui emprunte quelques éléments formels à la musique moderne. La séduction du répertoire et des sonorités, la musicalité simple et parfaite et le talent de quatre musiciens qui composent son groupe : François Ngombe Boteko «Me Taureau », Bongeli, Bape etTango, autant d'explications au succès assuré d'un ensemble que seule la voix de Wendo suffisent à identifier. Le Victoria Kin, va s’appuyer également sur un groupe d’animation de jeunes filles dénommé « La reine politesse », dirigé par la grande danseuse brazzavilloise, Germaine Ngongolo et dont on reconnaît le travail important fait au sein des associations féminines basées au bar-dancing « Chez Faignond » à Brazzaville, dans les années 50 et 60.

 

L’influence de Wendo prit une nouvelle tournure en 1946  grâce à l’installation à Léopoldville  des hauts parleurs  de Radio Congolia qui ont largement fait sa promotion et,  lui ont permis de commencer l’expérience phonographique à la première Maison de disque kinoise, la firme Olympia.

 

Enfin, Wendo et Paul Kamba qui collaboraient sincèrement, ont eu plusieurs occasions de se produire ensemble à Kinshasa comme à Brazzaville, à la grande satisfaction des mélomanes congolais des deux capitales. En effet, Victoria Brazza et Victoria Kin étaient arrivés, après plusieurs tentatives fructueuses et enrichissantes dans un contexte en pleine mutation à l'époque : l'instrumentation et le rythme, qu’ils ont su magnifiquement exploités aux éditions N’Goma à partir de 1948.

 

Cependant, sa carrière va avoir un vrai changement après sa rencontre avec Henri Bowane à Cocquylatville (Mbandaka) alors qu’il montait le fleuve vers Stanleyville (Kisangani). Il le parraina et le ramena à Kinshasa au retour, ainsi ils pouvaient chanter ensemble les soirs et les weekends, et Bowane pouvait rester garder sa maison.  Une fois, pendant que Wendo était en voyage. Bowane, fait la connaissance du grand commerçant et éditeur grec Nico Jeronimidis,qui depuis 1947 avait posé les premiers jalons des Editions «Ngoma»  il manifesta le désir de faire partie des musiciens qui travaillaient déjà avec lui. Le grec fut très impressionné par sa voix et surtout sa touche de guitare. Il décida, immédiatement de l’engager dans son studio. Modestement, Bowane révéla au grec que meilleur d’entre tous fut son « grand frère » Antoine Wendo, en voyage sur le fleuve. Comme les bateaux arrivaient toujours aux jours et heures précis, Wendo fut tout surpris d’être accueilli, à son retour, au port fluvial par Bowane qui vint avec Nico Jeronimidis, dans sa limousine de marque « Douglas ». Ce fut la fin de la carrière fluviale de Wendo   pour celle de musicien. Il intègre les éditions  « Ngoma » en 1948 et fait preuve d’un lyrisme chaleureux plein d’élégance, dans l’une des plus belles chansons d’Henri  Bowane « Marie Louise » chantée par dialogues alternés de voix avec son ami Henri Bowane,  et qui battit tous les records de vente et de célébrité. Une œuvre réalisée avec des moyens relativement simples, mais qui demeure un modèle de noblesse et de grandeur.

 

A Léopoldville, et depuis 1946, Wendo habite précisément au n°31 de l’avenue de la Croix Rouge (Commune de Barumbu) avec dans sa guitare acoustique, les secrets inédits de ses accords. Il est désormais un des poètes tendres et paumés qui chantent, les voyages, la solitude, les nostalgies de la jeunesse et des amours perdues, les belles femmes, avec la lucidité de l’intelligence. Une carrière phonographique aux Editions Ngoma qui va le conduire à une renommée internationale.

 

L’Origine du pseudonyme « Wendo »

 

L’origine de son surnom   « Wendo » à l’allure internationale, il le tient du gouverneur belge de la ville de Léopoldville (Kinshasa), Monsieur Pétillon qui au cours d’une manifestation au Kongo bar, qu’animait Wendo devant les colons belges, Pétillon fit le commentaire suivant :« lorsqu’ Antoine Nkalasoy bat sa mesure, il bondit comme les amortisseurs de la voiture anglaise de la marque « Duc de Windsor ». Le commentaire arriva aux oreilles d’Antoine Nkalasoy et de ses amis,  et le surnom fit sa petite route à travers tout Kinshasa et tout le Congo.  Et Antoine Nkalasoy fit surnommer« Duc de Windsor » qui devint avec la déformation linguistique Wendo Sor, abrégé tôt en Wendo au point de remplacer son véritable nom.

 

Depuis sa mort le 28 Juillet 2008 à l’âge de 83, (dont 65 ans de carrière musicale) la personnalité de Wendo domine encore, notre Rumba éternelle. Les néo-novateurs des deux rives du Congo ne se gênent pas à lui donner l’auréole de représentant de toute une histoire :« Tango ya ba Wendo »

 

Clément Ossinondé

.

 

.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
W
<br /> Mercii a vous pour avoir pensee au pere de la rumba congolais c pour la 1er fois de lite c grand monsieur dans votre site c genial histoire oyo nionso bokomi ezali ya solo bato bakotango pe<br /> bakozua idee ya wendo kolosoy natondi na esengo ya koyeba ete asalaki histoire na musique congolaise ..<br /> <br /> <br /> merci avous <br />
Répondre
N
<br /> Notre Cher Clément Ossinondé,et tous les Mbokatiers intervenants,bonjour,j'ai compris et eu le souvenir du générique,d'une émission consacrée aux musiciens,qui était bien en cours en 1969 et je<br /> ne savais pas que c'était votre oeuvre et merci pour m'avoir éclairé!Quant à ceux qui nous ont quitté,oui paix en leur âme.Enfin,en référence à la chanson de Mouanga-Massala,le titre complet<br /> est:"Mouanga,dodokolo",éd.Ngoma. Bien à vous.<br />
Répondre
L
<br /> Ba nzembo mingi ya Wendo ezali ba REMIX, ba version originale na yango ezali, oyo ebetami awa ezali remix babeta yango na ba Bimi Ombale.<br />
Répondre
P
<br /> Chers mbokatiers,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> De quelle année est la chanson Paul Kamba sur le lien qui nous est présenté ? Avez-vous remarqué que l’accompagnement ressemble un peu à celui de la chanson Ya Jean<br /> de Madilu ? Ah ngayi o ngayi o ngayi o, ah ngayi o ngayi o mawa …<br />
Répondre
C
<br /> Je ne peux remercier LE MESSAGER pour avoir obteu la véritable adresse de Wendo, contrairement à celle que j'ai mentionné. Ce n'est pas évident, ce travail de recherche peux nous amener à être<br /> mal renseigné, aussi , c'est vraiment une bonne de chose d'obtenir des retours comme celle-ci. Je ne peux que m'en rejouir<br />
Répondre
Y
<br /> Chers Mbobatiers,<br /> <br /> <br /> Je m'excuse d'abord auprès de Clément suite à un lapsus qu'il a mentionné dans son artcile concernant l'adresse de la parcelle de Papa Wendo. Ma précision tient compte du caractère de la<br /> collective de notre Blog. Papa Wendo n'a jamais habité sur l'adresse précitée dans l'article. Cette parcelle en face de Papa MONGITA (mokuwa pamba) est la propriété de la famille Nsungani (un de<br /> mes voisins de l'école primaire) dont le grand frère Lungwila fut le copain de Christine NIOTA immortalisée par Emile Soki. Cette dernière habitait au numéro 33 qui fut la prémière maison<br /> communale de Barumbu. Papa WENDO habitait par contre sur LUAPULA A3 en face de Maman Marie Louise qu'il avait immortalisée dans sa célèbre chanson ( selon les dires des anciens), cette dernière<br /> était la mère de la femme de Checain LOLA dont le fragin était un pote de cent coups de Likinga Redo. Les enfants de Papa sont nombreux, le célèbre d'entre eux fut un des grands maitres de Judo<br /> du Cercle Sportif St PAUL Me ROBIN celui qui avait tué le caïd sévissant lors de concerts d'EBOKO LEY (voir un des articles déjà paru dans Mbokamosika). Merci de votre participation.<br />
Répondre
C
<br /> Effectivement le dimanche 11 h 1999, 2000... Bien auparavant et le samédi à Radio Congo, l'émission "Les Coco" (club des orchestres congolais) 1969 - 1978 à la même époque de "Place aux vedettes"<br /> qu'animais Simon Lungela (paix à son âme) sur RTNZ ou RTNZ suivi de Lukezo - Quant au titre de la chanson que vous signalez, en tout cas aucune idée. Bien revoir le titre ou encore je vais<br /> essayer de chercher sur la catalogue Ngoma à ma disposition et te repondraitprochainement. Enfin retenons que Paul fut un fonctionnaire émérite de la fonction publique coloniale français. En<br /> effetn après la Poste à Léopoldville, il a évolué aux affaires économiques, cummulativement avec la musique. Retenons aussi qu'il fut un grand arbitre du foot-ball<br />
Répondre
N
<br /> Notre Cher Clément Ossinondé,bonsoir,merci pour votre réponse en guise d'éclaircissement sur la collaboration artistique entre Wendo et Paul Kamba.En plus,j'ai pris connaissance que Paul-Kamba<br /> avait travaillé à la Poste pour le courrier et,ça c'est nouveau,je ne le croyais que comme griot et poète!En ce qui concerne Mouanga,il se peut que celui auquel j'ai fait allusion est l'auteur de<br /> la chanson"Dodokolo"sortie des éditions"Ngoma"vers 1959.Enfin,j'ai bien compris le titre du générique de ce qu'était votre émission,mais,ce que je veux bien savoir est-ce le jour et<br /> l'heure?,était-ce le dimanche vers 11h et entre quelles années?Merci encore et bien à vous.<br />
Répondre
C
<br /> Cher Nyanguila , je suis très sensible à vos réactions, aussi je me donn bien volontier la peine de te répondre. En fait, c'est indéniable Paul Kamba et Wendo ont bien chanté ensemble,<br /> malheureusement pas d'enregistrement sur disque. Par contre on peu trouver une chanson de Paul Kamba, parmi les 8 enregistrés chez Ngoma. Je vais m'y mettre pour la remettre au Messager. Il y a<br /> lieu de noter que Paul Kamba à travaillé quelques années à Léopoldville, comme postier. Aussi non seulement il a chanté avec Wendo, mais bien avec d'autre musiciens, comme Mouanga Paul (qui n'est<br /> pas celui que vous me demandez et que je vais me renseigner) A propos de l'indicatif Rock-A-Mambo de mes émissions, il s'agit précisément du titre "Les voyous" de Nino-Malapet - A bientôt<br />
Répondre
H
sa pas grave
N
<br /> Bonsoir notre Cher Clément Ossinondé,merci encore et je n'ai plus de mots pour vous adresser,en qualificatifs honorables,tellement que vous êtes bien dans le rôle que je vous ai défini.En fait,à<br /> partir de votre présentation du parcours artistique de Wendo,je parviens à savoir l'origine de ce nom qui est issu de la reconnaissance de ses qualités musicales de la part de l'ancien gouverneur<br /> général"Pétillon".Lui-même,Wendo,dans ses déclarations en référence au passé,il avait souvent parlé des gratitudes reçues en provenance de"Pétillon".Sur le plan musical,je découvre que<br /> Wendo-Kolosoy avait aussi exercé en concert avec Paul-Kamba et,ce à plusieurs fois,à la grande joie des mélomanes!Alors que je m'imaginais seulement que Wendo s'était évertué à suivre l'exemple<br /> de Paul,Polo-Kamba,son aîné en la matière,pour en devenir son émule et,pour finir, par honorer dans la chanson,Paul-Kamba,juste après sa mort,en guise de reconnaissance dans l'oeuvre<br /> musicale!Ainsi que Wendo et Kamba étaient en studio chez"Ngoma"ou"Olympia",y a-t-il un chant qu'ils avaient fait ensemble?Il n'y a presque pas de chanson connue de Paul-Kamba et,s'il y en a,je<br /> vous serais gré reconnaissant de prendre connaissance par"ouïr"cette oeuvre si rare.Il est vrai que les Congolais ont une grande qualité en musique,et,en cette matière,vous êtes un des témoins<br /> incontestables,s'il y a lieu de me renseigner de ce qu'est devenu le chanteur"Mouanga-Massala"qui était aussi sociétaire des éditions"Ngoma".Enfin,en écoutant vos émissions sur les grands noms de<br /> la musique Congolaise,j'entends le générique en chanson pour le début de l'émission,de Rock-a-Mambo,qui me rappelle ce que j'entendais,vers la fin des années 60 et début 70,les dimanches aux<br /> alentours de 11h-12h sans me rendre compte de quelle station,de radio,il s'agissait car j'étais souvent en discussion,soit dans la voiture avec mon père ou avec des amis,et je vous prie de<br /> m'éclairer si c'était votre émission!En attente,je vous souhaite bon voyage et bien à vous.<br />
Répondre