Banque Lambert
Au Congo,"Banque Lambert" signifiait à une certaine
époque tout prêt à intérêt exagéré.On rencontrait dans chaque service, une personne, parfois un simple employé, disposant d'une grosse somme d'argent qu'elle prêtait aux autres, avec un taux
d'intérêt mansuel de plus de 40%.Quelle folie!
Le jour de la paie, ce fameux "banquier" venait s'asseoir aux côtés de l'agent payeur en vue de recouvrer ses créances.Mais vu
son taux exorbitant d'intérêt, les pauvres fonctionnaires étaient pratiquement obligés de s'abonner à ce système qui s'apparentait à la mafia. Ainsi,ils precevaient leurs paies pour rembourser
leurs dettes et restaient les mains vides.Le lendemain,ils revenaient pour s'endetter de nouveau auprès de leur prêteur.
Ce système a vu le jour en RDC tardivement. Avant, les prêts se faisaient sans intérêt, ou avec un intérêt légalement
autosisé.Les commerçants disposaient d'un cahier sur lequel ils pointaient les noms de leurs débiteurs. A la fin du mois,ceux-ci venaient s'acquitter de leurs dettes, et les commerçants rayaient
leurs noms.
Durant la période faste de notre économie, beaucoup d'employés avaient pourtant bénéficié du régime de prêts à intérêt
raisonnable.La majeur partie de maisons avaient été acquises grâce au"fonds d'avance":Bandalungwa,Kasa-Vubu,Yolo,20mai,Cité Salongo..,sont l'illustration de ces prêts.Certains fonctionnaires
privilégiés effectuaient des achats à crédit à "Congo-Luxe" ainsi que dans certains grands magasins.Mais toutes ces pratiques avaient soudainement disparues pour céder la place aux achats
cash.
C'est ainsi qu'en dehors du pays,la communauté congolaise a eu du mal à s'adapter.Certains de nos jeunes compatriotes
nouvellement employés ont payé les frais du système d'achat à crédit.Sans faire des comptes, ils ont accumulé des crédits de maisons,voitures,mobiliers,appareils électroménagers,au point de
manquer de quoi s'acheter à manger à la fin du mois. Partout en Occident, les agents du marketing nous harcèlent
tous les jours.L'incitation à consommer devient si pressante que l'on finit par succomber à leurs offres.
Lorsque les économistes disent que le moral des ménages est haut, cela veut dire que nous croupissons sous les
dettes.
La cible du marketing restent nos enfants et nos femmes, friands des gadjets. Ils veulent toujours être à la page:téléphone
portable,Hi pod,Mp3 (dernier cri),.Toutes ces choses s'achètent à crédit. Et le taux d'intérêt fixé par Bruxelles s'élève à + de 17%.Nos enfants se jettent tête baissée sur ces produits,oubliant
que le taux moyen de l'augmentation salariale dépasse rarement 2%.
A cette allure, nous sommes tous condamnés à vivre perpétuellement à crédit.
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