Les mariages à l'antique !
Le mariage est une institution vieille comme le monde. Il est la source de multiplication de la race humaine. Le sujet du
mariage nous concerne tous.Chacun de nous étant issu de l'union entre un homme et une femme.
A l'époque, chaque individu était assuré de se marier au Congo.Quel que soit son état:beau,laid, infirme,chétif....Traditionnellement, personne n'était censé demeurer célibataire à vie.
Même en cas d'impuissance,on s'arrangeait de façon à permettre à l'épouse de tricher discrètement,en vue d'assurer la descendance au malheureux impuissant.D'où ce proverbe congolais"un homme n'est jamais stérile".
L'union entre un jeune homme et une jeune femme était une affaire des parents, de la famille, de la communauté.Ce sont les adultes qui prenaient soin de choisir les futurs partenaires pour leurs enfants. Souvent, ces arrangements
se passaient sans le moindre consentement des futurs mariés.C'étaient des véritables mariages par commission.
Dans certains cas exceptionnels,on choisissait la fiancée ou le fiancé dès le ventre de sa mère,en avançant un symbole en guise de
réservation:"Si c'est une fille elle sera l'épouse de mon fils, si c'est un garçon il sera le mari de ma fille, ou l'ami de mon
fils."
Dans les sociétés matriarcales, les choses étaient encore plus faciles dans la mesure où les mariages se contractaient au sein de la
famille élargie.
Avec l'essor de l'urbanisation et les mouvements des populations rurales vers les villes, en quête d'emploi,les ethnies furent contraintes
à cohabiter.Il devint par conséquent impossible que tous les mariages se fassent entre membres d'une même ethnie dans une ville multi-ethnique, ou dans un camp des travailleurs.
C'est ainsi que notre pays a connu des mariages inter-ethniques desquels sont issus des hommes célèbres comme le cardinal Malula,auquel on
avait consacré tout un article,Alphonse Zamundu,Gaston Diomi,Luambo Franco,le général Molamba Pene Lowa....Nous ne citons là que des mariages entre personnes de provinces éloignées comme ce
fut le cas entre les parents de Malula (Kasaï-Equateur),Alphonse zamundu(Itutri-Kasaï),Gaston Diomi(Bas-Congo-Kivu-Maniema),Luambo franco(Bas-Congo-Tetela).
A côté de ses mariages inter-ethniques,nos villes ont donné naissance aux mariages entre congolais et africains (Popo).De ces mariages
sont nés des hommes illustres comme Engulu, Muissa Camus,Mokolo wa Pombo,Dadou Kimwanga,Koffi Olomide,etc etc. Ouvrons une parenthèse pour souligner qu'en citant ces compatriotes nés des mariages
avec les POPO, nous ne contestons nullement leur nationalité congolaise. Ils sont congolais à part entière.
Revenons aux mariages inter-ethniques pour rendre hommage à leurs pionniers, à savoir les soldats et les agents de l'administration. Le
père de Zamundu fut un soldat au Kasaï et celui du général Molamba fut un fonctionnaire de cadastre à Boma. Pour ne citer que ces deux là.
En ce qui concerne les soldats, il convient de mentionner qu'avant qu'ils ne soient amenés à se marier n'impotre où et avec la femme de
n'importe quelle tribu, ils avaient d'abord entraîné les officiels de la Force Publique à se plier à la préférence ethnique.
Ainsi, lorsque l'heure de se marier sonnait pour le jeune soldat, on lui demandait d'effectuer son choix parmi les filles de son ethnie
restées au village. Souvent, les jeunes soldats en profitaient pour choisir les plus belles filles du village. Même celles auxquelles ils n'avaient pas eu le courage d'aborder sur place. Après ce
choix, l'ordre était transmis aux autorités locales pour les formalités d'usage auprès de la famille de l'élue du soldat."A partit d'aujourd'hui, votre fille
telle est devenue l'épouse du soldat x du C.I Irebu mangala". La fille pouvait protester, se jeter par terre, elle restait l'épouse du "caporal Murumba", qu'il devait rejoindre
sous bonne escorte.
On ne peut terminer ce sujet sans mentionner l'attitude des jeunes de grandes villes urbaines qui ont également contribué à l'éradication
des mariages "ya monoko a mboka". Ils ont dû mener une lutte consistant à "enceinter" les filles , mettant ainsi les parents devant un fait
accompli. Quitte à assumer les responsabilités en acceptant d'herber d'abord les filles,avant de se marier.
Comme il n'est pas facile de rompre totalement avec les us et coutumes,il existe néanmoins quelques inconditionnels des mariages à
l'antique qui se marient encore après l'échange de quelques photos.Même à partir d'Europe. Kiadi kibeni!
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