Les championnats locaux au Congo
Lorsque le Congo devient un Etat souverain en 1960, le football qui est déjà ancré dans l’ADN des Congolais continue son petit bonhomme de chemin. A l‘époque, chaque ville organise son championnat par l’association locale de football. Celle de Kinshasa qui est sous la férule de l’Association sportive de Léopoldville compte douze clubs. Une clause de ladite association stipule qu’en cas d’égalité des points, les formations concernées joueront un match de barrage pour les départager. L’équipe victorieuse sera proclamée championne de la capitale. Les matchs de la division d’honneur se jouent au stade roi Baudouin. Certaines rencontres des petites formations ont pour cadre le stade reine Astrid.
ASL 1962
Avec le départ en Europe de plusieurs joueurs des légendaires trois grandes formations de la capitale, FC Union prend le dessus en leur damant le pion. A égalité des points avec Dragons, le playoff organisé par l’Association de football de Léopoldville (ASL) pour les départager tourne à son avantage. V.Club est à deux doigts de la relégation tandis que V. Sport est radié de la liste pour faute grave et disparait définitivement sur l’échiquier du football kinois. Le jeune prodige Kibonge qui est sociétaire de cette équipe est alors sollicité par V.Club.
ASL 1965
En 1965, les trois grands clubs reprennent du poils de la bête et occupent les premiers rangs. Union comme au tout début de la décennie 60, continue de jouer les trouble-fête. Himalaya d’Alphonse Kuba fait ses premiers pas dans une ligue où il finit par être proclamé "quatrième grand". V. club fait d’une pierre deux coups. L’équipe est championne de la capitale tandis que son joueur-vedette, Kibonge alias Gento est proclamé meilleur joueur du Congo. Il a vingt ans. Sainte Thérèse qui ferme la marche est reléguée dans les parcs. En division 2, L’Etoile du Congo monte en division d’honneur. En division 3, existe déjà une équipe nommée Zaïre.
Si Etoile du Congo monte en première division, Sainte Thérèse par contre descend aux parcs. Espoir de Léo où joue un certain Mana occupe les avant-postes.
Dans les provinces, les grandes équipes ont défendu leur honneur et leur rang. Union Luluabourg du talentueux Ngenibungi, Diables Rouges de Thysville avec sa vedette Raoul-Albert Kidumu et Sporting de Stanleyville sont les grands vainqueurs de leur championnat local respectif.
ASL / ASKIN 1966
Un grand changement topographique se fait le 30 juin 1966. La capitale change de nom et Léopoldville s’appelle désormais Kinshasa. Dans la foulée de cette modification d’appellation de la ville, les dirigeants du football de la capitale s’adaptent et transforment le sigle ASL qui devient ASKIN, Association sportive de Kinshasa. Sur le terrain, Dragons mène la danse. L’équipe qui a été championne en 1964 récidive au cours de cette saison sportive après le match de barrage. A égalité des points et des buts avec Himalaya, les rouge-or prennent le dessus sur les bleu-jaune. Champion en seconde division, Racing monte en division d’honneur.
En division 3, Arc-en-ciel qui est une équipe de seconde zone va avec le temps prendre une place de choix dans le cœur des dragonmans. Ce club va devenir le pourvoyeur des joueurs pour les rouge-or. Parmi eux, il y a un certain Kilasu.
Lubumbashi 1968
Dans le championnat de la capitale du cuivre, Saint Eloi sort champion.. Son éternel rival, le TP Englebert, se contente de la seconde place. Kipushi, l’équipe de l’international et champion d’Afrique des nations, Elias Tshimanga, se trouve en bas du classement.
LIFKIN 1973
Le championnat de la Lifkin (Ligue de football de Kinshasa), est dominé par le CS Imana. En effet, pour la saison sportive 1972-1973 qui a tenu ses promesses, le club vert-blanc entrainé par Tambwe Leya a pris le surnom d’Ajax pour son beau jeu. Le maillot fétiche de couleur blanche avec un grand bandeau vert au milieu qui rappelle le club amstellodamien lui a porté chance. Ruwenzori, le club cher à Alphonse Kuba termine deuxième du championnat. Cette équipe a depuis quelques années conquis le cœur des Kinois par son football ABC. Il a toujours mérité son appellation de quatrième grand. FC Mambenga, le champion de la deuxième division qui monte en division d’honneur a en son sein plusieurs talents qui vont faire parler d’eux notamment Kongi I, son frère Kongi II, Mamvukila et Kiyika.
Dans les années 70, l’adjectif féminin "sportive" souvent utilisé est remplacé par le terme "football" car il s’agit en réalité du ballon rond. Le vocable "association" disparaît et est remplacé par "ligue". La grande restructuration du football congolais commence dans les années 2.000 avec la création d’un championnat national direct sous l’égide de la Linafoot (ligue nationale de football).
Samuel Malonga