« Moura baboti yo mpo na ngai » & « Naleli Léo », deux autres raretés de Mujos offertes par David.
De gauche à droite : Isaac Musakiwa, SIMARO, KWAMY, MUJOS ,ET FRANCO
Le 30 août 2022, nous avons diffusé deux raretés de Mujos et de Jean Bokelo, que notre ami David a bien voulu partager avec nous.
Suite à notre requête, il vient de mettre à notre disposition la suite de ces deux albums afin d'égayer les mbokatiers. Mais comme chaque chanson a son histoire, il nous a fallu du temps pour auditionner d’abord ces œuvres, avant de les mettre en ligne.
Ainsi, nous vous proposons aujourd’hui « Moura baboti yo mpo na ngai » et « Naleli Léo » de Mujos. Selon nous, le 1er titre semble avoir été composé dans l’OK-Jazz et le second dans l’African-Fiesta au milieu des années ’60. D’après notre mi David, » Mujos s’était inspiré d’une œuvre pour composer l’autre ».
Quoi qu’il en soit, « Naleli Léo » le deuxième titre que nous propose David, est à notre avis l’œuvre la plus connue et la plus célèbre. La phrase « mbokamosika mawa » signifie que cette œuvre a été conçue durant le voyage de l’orchestre à l’étranger.
Messager
En effet, à l’extrême gauche sur la photo c’est le saxophoniste Isaac Musakiwa. Quant aux chansons de Mujos, elles correspondent à deux époques de la carrière de Mujos. Sociétaire de l’African Jazz à ces débuts, en 1959, Mujos est associé à son ami d’enfance Tabu Ley Rochereau. Prolifique en chansons, le futur Seigneur Ley s’impose et au chant et dans le répertoire. Mujos est là, bon chanteur, bon compositeur pas plus.
En cette même année 1959, le contingent congolais de ‘’Brazza’’ de Léopoldville quittent Kinshasa pour rentrer au bercail fonder l’orchestre Bantous. Il s’agit d’Essou Jean Serge, Nino Melapet et Saturin Pandy du Rocka Mambo et Edou Nganga, Celestin Nkouka Celio et Loubelo de Lune de l’OK Jazz. Dans les entrefaites, l’African Jazz se scinde en deux : African Jazz aile Kallé et l’African Jazz aile Nico. Dans l’African Jazz aile Nico évoluent deux jeunes chanteurs prometteurs : Pascal Rochereau et Mujos Mulamba.
Cette expérience ne durera pas longtemps car la table approche. L’idée d’y joindre les artistes musiciens émerge. Ce sera l’African Jazz tout court qui devra participer. Ainsi, en 1960, Vicky Longomba (au chant) et Brazzos (guitare rythmique et basse) de l’OK Jazz rejoignent Kallé, Nico, Dechaud réunis pour la circonstance. Rochereau reste avec ses amis de Jeannot Bombenga.
L’OK Jazz reste sans chanteur. C’est alors que sont recrutés Mujos Mulamba jumelé à l’ami d’enfance de Franco à Ngiri Ngiri Kwamy. Ce duo brille de mille feux. Mujos est le fer de lance de cette attaque chant. Mujos connait enfin un véritable succès. La chanson Moura baboti yo mpo na ngai fait partie de ce répertoire. Le saxo suave de Isaac Musekiwa est plus qu’audible dans la chanson.
Après la table ronde, l’African Jazz retourne au pays. Vicky et Brazzos ne rentrent pas tout de suite dans l’OK Jazz. En 1962, Vicky, Brazzos et Bombolo Bholen mettent sur pied le Negro succès. Après des tractations Vicky et Brazzos retournent dans l’OK Jazz. Vicky insiste pour que son comparse Edo Nganga revienne à son tour. Ce qui est fait. Cela ne fait pas l’affaire de Mujos. En 1963, Il quitte pour se réunir à nouveau avec son ami Rochereau et Nico. Eux aussi qui venaient de quitter Kallé pour créer l’African Fiesta. La chanson Naleli Léo sera composé dans l’African Fiesta ‘’Vita’’.
Ilunga BUKASA.