Personnalités congolaises dont les figures sont inconnues
Personnalités congolaises dont les figures sont inconnues
Au Congo, plusieurs personnes publiques ne sont connues que par leurs noms malgré leur célébrité. Si certains parmi eux ont fait la une des journaux, avec le temps et avec le manque d’archives, leurs images s’effacent de la mémoire collective même si leurs patronymes semblent restés dans l’actualité. Qui peut reconnaître encore le visage de Mbelekete, Angwalima, Mukala, Kashama Nkoy, Makanda Kabobi ou du footballeur Sekele? Des noms pourtant familiers. Dans le cadre du devoir de mémoire, Mbokamosika s’est donné plusieurs objectifs parmi lesquels la publication des photos de tous ceux qui ont fait l’histoire du Congo quels que soient leurs domaines. Aujourd’hui les photos de quatre fils du Congo sont à découvrir.
1. François Kupa
Il participe à la Table ronde de Bruxelles comme membre effectif des coutumiers de la province Orientale. A la proclamation de l’indépendance, il devient secrétaire d’’Etat aux Finances dans le gouvernement Adoula du 2 août 1961 au10 juillet 1964. Il est gouverneur de l’Uélé du 6 juillet 1965 au 20 décembre 1966, gouverneur de Bandundu du 30 août 1967 au 9 août 1968. Son nom est directement lié au jargon journalistique appelé ″coupage″.
Le coupage
Dans la presse congolaise, ce terme désigne toute rétribution donnée à un journaliste par les organisateurs d’un événement qu’il couvre. Cette gratification où le journaliste se fait payer pour reportage est une sorte de corruption qui le rend partial. L’expression apparaît en 1964 alors que François Kupa est secrétaire d’État aux finances. L’intéressé après avoir accordé une interview aux journalistes de la radio nationale leur donne une grande somme d’argent avant de les laisser partir. Surpris par le montant reçu, les reporters rentrent à la rédaction sans leur matériel qu’ils ont oublié dans le bureau du secrétaire d’Etat. Leurs collègues qui se sont moqués d’eux arguent que François Kupa les avait tout simplement ″coupés″. L’acte posé par l’homme politique est aussitôt appelé ″kupage″ puis francisé le terme devient ″coupage″. Pourtant en décembre1962, François Kupa s’est offusqué de la décision prise par monsieur Mayamba, commissaire spécial pour la province de l’Équateur, qui a accordé des avances sur les salaires aux magistrats. Il annule la décision, exige la restitution des sommes reçues tout en enjoignant des peines disciplinaires voire la révocation pour ceux qui refuseraient de s’y conformer.
Coupage dans les provinces
Cette pratique née dans les années 60 a un impact réel dans le traitement de l’information et entame l’indépendance des médias. Ce phénomène qui gangrène la presse nationale s’est largement répandu. Plusieurs grandes villes ont aujourd’hui leur terme équivalent selon Patrick Félix Abely.
Lubumbashi : Kawama (du nom d’un village situé à 12 kilomètres de Lubumbashi où un journaliste répondant au nom de Senga Lukavu avait l’habitude d’aller chercher ses sacs de braise dont la vente lui permettait de couvrir les deux bouts du mois).
Mbuji-Mayi : Mulangi wa mala (bouteille de bière)
Bukavu : Transport, mot de la fin, sauvetage
Goma : Cachet, sombe ya batoto, makayabo, maziwa
Coupage en Afrique
Madagascar : Donne-moi ta gifle
Gabon : Gombo
Rwanda : Free lunch (qui mange partout) est le journaliste qui accepte le coupage.
2. Victor Promontorio
Né en 1912 de mère de congolaise et de père italien, il grandit en Belgique où il fait ses études de droit. A la veille de l’indépendance, il participe à la Table ronde de Bruxelles en qualité de conseiller de Jean Bolikango. Pendant la période de recours à l’authenticité, il prend le nom de sa mère pour s’appeler Seya Tshibangu. Il a tour à tour été sénateur, bâtonnier de Kinshasa, avocat. Il meurt vers 1973.
Référence : Victor Promontorio, premier universitaire congolais diplômé en Belgique - MBOKAMOSIKA
3. Albert Delvaux
Né en 1918 d’un père belge et d’une mère yaka, il fait ses études chez les catholiques, suit une formation d’enseignant et devient plus tard directeur de pharmacie. Président de LUKA et secrétaire national du PNP (organisation nationale regroupant de nombreux partis tribaux). Fortement anticommuniste, il participe à la Table ronde de Bruxelles. Il devient ministre résidant en Belgique chargé des relations entre la Belgique et le Congo dans le gouvernement Lumumba, puis ministre du Travail dans le gouvernement Ileo I . Devenu Mafuta Kizola avec l’authenticité, il a été le doyen du comité central du MPR.
4. Pierre Mombele
Petit-fils du chef Ngaliema, il fait ses études chez les catholique et travaille plus tard dans une brasserie comme employé. Président de l’Union des Bateke (Unibat, il participe à la Table ronde de Bruxelles en 1960. Il est le père du roi de la Sape Adrien Mombele plus connu sous le sobriquet de Stervos Niarkos.
Samuel Malonga