LE RÉCIT DE THOMAS LUHAKA À PROPOS DE LÉON KENGO WA DONDO: UNE MÉDIOCRITÉ!
LE RÉCIT DE THOMAS LUHAKA À PROPOS DE LÉON KENGO WA DONDO: UNE MÉDIOCRITÉ!
Par Chryso Tambu, publié le 17 avril 2021
Dans son posting sur facebook, Thomas Luhaka tente, lui aussi, de plaire à son mentor Léon Kengo wa Dondo en répétant des demi-vérités ou en réintroduisant des mensonges par omission.
Thomas Luhaka commence par une désinformation, osant falsifier l’histoire du Congo - certes afin de trouver un contexte qui puisse justifier une de ses affirmations éronnées - lorsqu’il écrit qu’”en 1925, ces deux territoires [Rwanda et Burundi] sont rattachés au Congo dont ils deviennent la 7ème province." Or, non seulement le Rwanda et le Burundi sont placés sous mandat belge à l’issue de la conférence de Versailles en septembre 1919, mais le demeurent aussi jusqu’à l’indépendance en juillet 1962. Ce territoire du Ruanda-Urundi n’aurait-il pas aussi accédé à sa “souveraineté” au même moment que le Congo-belge, c’est à dire le 30 juin 1960, s’il était sa 7ème province? Mais il est vrai que le parlement belge avait voté un 21 août 1925 une loi n’annexant qu’administrativement le Ruanda-Urundi, gardant ainsi intactes toutes les frontières du Congo-belge depuis le 26 février 1885.
Il sied de signaler que les archives de l’Agence nationale de documentation (AND en 1985) identifient les parents biologiques de Léon Kengo wa Dondo comme étant des étrangers d’origines polonaise et rwandaise, c’est à dire de père polonais et de mère rwandaise. Mais lorsque l’on présente aujourd’hui sa mère biologique comme “congolaise”, ne s'agit-il pas alors d'une première tentative de lui reconnaitre rétrospectivement, a fortiori, la nationalité "congolaise d’origine”, ainsi que son fils, par filiation, bien entendu, et ce en rapport avec une prétendue “7ème province du Congo-belge” que serait devenu le Ruanda-Urundi en 1925? Et la législation relative à la nationalité congolaise depuis l' “indépendance” n’a-t-elle toujours pas été caractérisée par une notion sociologique basée sur la tribu comme prévu à l’article 6 de la Constitution de Luluabourg du 1er août 1964? Pourquoi alors a-t-il été nécessaire de la remplacer par l'article 6 de la loi 04/024 du 12 novembre 2004 lequel fait plutôt référence à une notion très vague des “groupes ethniques et nationalités”? Ne s’agit-il pas aussi d’une escroquerie légitimée, malheureusement, par une élite “intellectuelle” congolaise afin d’accommoder justement les occupants rwandais ou banyarwanda, notamment des Tutsis qui désormais s’identifient tous depuis 1976 sous le vocable frauduleux de “Banyamulenge”?
Marie-Claire Mukanda Kes “deviendra sage-femme à l’hôpital de Libenge”, poursuit Thomas Luhaka. Et d’ajouter qu’“à la suite d’une relation amoureuse qu’elle a eu avec le médecin belge de cet hôpital, le docteur Michel Lubicz, elle va donner naissance le 22 mai 1935 à un garçon qu’elle prénomme Léon Lubicz.” Constatons ainsi à cette date que ce qui transparait logiquement du récit de Thomas Luhaka est que Marie-Claire Mukanda Kes a 16 ou 17 ans. Non seulement elle est mineure, mais elle est aussi déjà “professionnelle” depuis un temps dans un centre hospitalier. Plus précisement, elle n’a que 15 ou, tout au plus, 16 ans lorsqu’elle tombe enceinte de Léon Kengo wa Dondo! Et la question fondamentale qu’on devrait se poser est la suivante: où et quand aurait-elle donc reçu la formation de “sage-femme”? Par conséquent, était-elle émancipée, habile et/ou experte à cet âge-mineur pour qu’elle puisse travailler conjointement avec les femmes afin de les assister pendant la grossesse, lors de l’accouchement, ainsi qu’apres l’accouchement?
Par ailleurs, ayant épousé un militaire, le caporal Louis Walala, rapporte Thomas Luhaka sans préciser de date, Léon Kengo wa Dondo “va être élevé” par son grand-père Edouard Kengo - un ancien combattant devenu menuisier après le service militaire - et sa grand-mère Hilda Asimini, une “belle rwandaise” qui l'accompagne à son retour du Rwanda en 1918. Pourtant, en tant que “sage-femme”, sa mère est supposée être mieux placée et en mesure de s’occuper elle-même de son bébé surtout que celui-ci nécessite l’allaitement!
Le petit-fils est ainsi inscrit à l’école primaire en 1940, à l’âge de 5 ans, renchérit Thomas Luhaka, ce qui semble être une exception dans un système d’enseignement où l’âge de scolarité est fixé à 7 ans. Cependant, dans une interview qu’il accorde au mois de février 2021, au micro de Christian Lusakweno, sur Top Congo, Léon Kengo wa Dondo affirme n’avoir pas été sur le banc de l’école durant tout son séjour de 4 ans à Monkoto, précisant au passage que sa scolarité commence plutôot à l’âge de 12 ans lorsque sa grand-mère vient le récupérer en 1947 pour l’inscrire en 2ème année primaire à Coquilathville, aujourd’hui Mbandaka. Voilà deux versions difficiles à réconcilier!
Toujours est-il qu’on est tenté de poser la question de savoir où est et que fait Mama Marie-Claire depuis qu'elle a donné naissance à Léon Kengo wa Dondo, à Libenge, un 22 mai 1935 et avant qu'elle ne rejoigne son époux qui devient aussi le père adoptif de son fils qu’elle emmène à Monkoto en 1943. Car, très curieusement, c’est le grand-père qui seul apprend à son petit-fils, déjà à l’âge de 5 ans, le kingbandi et le lingala, surenchérit encore Thomas Luhaka, et non sa mère biologique, semble-t-il! S’agit-il alors aussi d’une demi-vérité ou d’un mensonge par omission afin de faire croire à l'opinion que cette perception ou rumeur sur les origines rwandaises de Léon Kengo wa Dondo s’expliquent par le fait qu’il ait été “élevé par ses grand-parents” dont une "belle rwandaise” Hilda Asimini?
“Tala ku tseki, tala ku mamba”!