Minembwe ou la trahison du pouvoir congolais
Minembwe ou la trahison du pouvoir congolais
Une nouvelle commune vient de voir le jour au Congo. Elle ne répond à aucun besoin de la territoriale. Son érection n’a pas suivi la procédure légale en la matière. Au contraire, le but avéré est de satisfaire une partie de la population dont la congolité a toujours été douteuse et de ce fait n’a jamais été établie. On se rappelle le tollé provoqué à Londres lorsque Félix Tshilombo affirma sans rire que les Banyamulenge étaient Congolais. Ce dernier comme pour se soustraire de ce qui paraissait comme une forfaiture aux yeux des Congolais, a préféré être absent du pays en faisant une visite privée en Belgique.
En mars 2020 lors du dialogue intracommunautaire Babembe à Uvira, la communauté Babembe avait demandé au gouvernement de revisiter le décret-loi n⁰ 013/29 du 13 juin 2013 de Matata Ponyo, en supprimant l'article créant la commune rurale de Minembwe. Cette recommandation est restée lettre morte. Dans la configuration de cette inauguration, il n’en demeure pas moins le rôle joué par Azarias Ruberwa, l’inamovible ministre de la Décentralisation et des réformes institutionnelles dont les origines sont tout autant douteuses que celles de ses protégés Banyamulenge.
Pour l’érection de cette commune rurale, une forte délégation est venue de Kinshasa. Pour la première fois dans l’histoire de la République, l’installation d’un bourgmestre a attiré autant de monde : des ministres, des officiers supérieurs de l’armée. Même l’ambassadeur américain a fait le déplacement sans oublier le représentant personnel du Secrétaire de l’ONU. Cette présence de la communauté internationale ravive les suspicions et la crainte d’un déclenchement du processus de la balkanisation du Congo. Aujourd’hui Minembwe qui est dirigé par un rwandophone est considéré par les Banyamulenge comme étant la terre de leurs ancêtres. Ces derniers ont fait la fête maintenant qu’ils ont un espace qui leur revient de droit dans le territoire congolais.
Minembwe paraît aujourd’hui comme un cancer au cœur du Congo. cette installation est un détournement de la loi et une corruption des règles. La création de cette commune semble donc injustifiée. Elle a généré un tollé général car les Congolais ne comprennent pas pourquoi et comment les Banyamulenge qui se disent Congolais n’ont jamais eu une parcelle tribale leur léguée par leurs ancêtres comme c’est le cas pour les autres tribus congolaises. L’érection de cette commune montre à suffisance que cette communauté n’est pas de souche congolaise et que profitant de la faiblesse de l’État congolais occupé et des dirigeants corrompus jusqu’à la moelle des os, les Banyamulenge en ont profité pour se faire cet espace.
Cette commune rurale dont la superficie est dit-on dépasse celle du Rwanda symbolise tous les enjeux futurs et les défis majeurs que les Congolais doivent lever.
Samuel Malonga