Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par Samuel Malonga

 

Vie et œuvres de Manu Dibango

De son vrai nom Emmanuel Dibango N’Djocke, Manu Dibango voit le jour à Douala, le 12 décembre 1933 d’un couple mixte des protestants. Son père est Yabassi tandis que sa mère qui est choriste est Douala. Les aptitudes artistiques du jeune N’Djocke se manifestent déjà dans sa tendre enfance lorsqu’il commence à chanter dans l’église. Il quitte son Cameroun natal en 1949 à 15 ans et débarque à Saint-Calais pour poursuivre ses études avec seulement 3 kg de café pour les payer. Au début des années 50, il est à Chartres puis à Château-Thierry où il découvre le jazz. C'est le coup de foudre. Il suit à 17 ans les cours de piano classique. Captivé par la musique de Duke Ellington et Louis Armstrong, il apprend le saxo à Reims alors qu’il prépare son baccalauréat.  Ayant maîtrisé ces deux instruments, il met fin à ses études et rejoint le groupe de Francis Bebey.

En 1956, il quitte la France pour la Belgique où il joue dans des boîtes. Il apprend à jouer le vibraphone tout en introduisant dans sa musique le style makossa qu’il a amené dans ses bagages artistiques de Douala. Le but pour lui est d’introduire dans le jazz des sons nouveaux venus d’Afrique.                                      

 

La rencontre avec Joseph Kabasele  dit Grand Kallé en 1960 est déterminante dans la poursuite de sa carrière artistique. Le Congolais est à Bruxelles pour agrémenter les assises de la Table ronde. Manu saisit cette chance et enregistre plusieurs chansons avec l’African Jazz dans lesquelles il joue du piano ou du saxo. Kallé le convainc même de descendre à Kinshasa. Il y reste jusqu’en 1963 avant de rentrer au Cameroun non sans avoir composé sa toute première chanson: Twist à Léopoldville. Les deux artistes se retrouvent à nouveau à Paris où Grand Kallé vient de s’installer en créant l’African Team, orchestre dans lequel se trouvent aussi Kwamy et Mujos Mulamba.

En 1967, Manu Dibango crée son propre groupe. Le style se nourrit du jazz, du blues et des sons africains. Pays organisateur, le Cameroun l’honore en lui proposant de composer l’hymne de la 8e Coupe d’Afrique des nations en 1972 . Curieusement, dans la face B du disque se trouvre un morceau qui deviendra un succès planétaire : Soul makossa. Deux ans plus tard, il est à l’Olympia. Cette décennie est celle qui le propulse au devant de la scène mondiale. Il se produit à l'olympia pour la première fois en 1974. Les sollicitations sont nombreuses. Il écrit même des musiques pour films (Kirikou et les bêtes sauvages).

Artistes aux talents immenses, sa discographie recèle pas moins de 45 albums avec des titres aux styles multiples et variés. Papy Groove a su marier les rythmes africains avec les  sonorités des autres cultures (Lamastabastani, CubAfrica, Makossa man). Le plus Congolais des artistes camerounais a aussi collaboré avec Franklin Boukaka (Le Bûcheron), Ray Lema, Papa Wemba et bien d’autres. C'est surtout dans son album Wakafrika qu'il met à contribution l'apport de plusieurs artistes africains. En France, il a aussi accompagné plusieurs grands noms de la chanson (Nino Ferrer, Mike Brand, Claude François). Sa musique ayant traversé les océans, il a été plagié par Michael Jackson et Rihanna. Manu a aussi été un homme de la radio et de la télé. Il a participé à Pulsation, la première émission de l'ORTF qui rendait hommage aux artistes-musiciens noirs.

Outres les albums qui ont jalonné sa riche et imposante carrière, Papy Groove raconte sa vie dans deux autobiographies : Trois kilos de café (1989) en collaboration avec la journaliste Danielle Rouard et Balade en saxo dans les coulisses de ma vie (2013).

Samuel Malonga

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
N
Chers Messager et Sam Malonga,bonjour et pour ajouter à mon intervention,suite au deuil qui nous accable relativement à la disparition de Manu Dibango,j'aurais pu faire part que Manu,au début de cette année 2020,il était programmé pour un concert aux dates du 20 ou 21 janvier 2020 à Vesoul ou dans une petite ville de la Haute-Saône,et j'avais bien vu l'annonce en publicité quelques semaines auparavant,où il avait fait ce concert en l'honorant de son talent. Ce qui prouve qu'il tenait encore à bien exécuter son art. Et l'information qui m'est parvenue,pour bien expliquer sa mort,fait état qu'il était en grosse fatigue et à la suite de son admission dans un hôpital,pour des soins de rétablissement,d'où il y a eu infection du virus en cours,coronavirus,qui peut être la cause du décès. Enfin est-ce le concert en trop qui a causé la grosse fatigue? La question aura peut être une réponse à l'avenir. En attente,bien à vous,et merci pour votre compréhension.
Répondre
M
Mon cher Nyanguila,<br /> Merci pour vos deux contributions à propos de la disparition de Manu Dibango. Au cas où l’hypothèse d’un concert de trop se vérifierait, nous pouvons dire qu’il est mort au front. D’ailleurs vous être bien placé-vivant en France- pour nous informer davantage sur les circonstances exactes de ce décès.<br /> <br /> Messager<br />
N
Chers Sam Malonga et Messager,bonjour et tous mes remerciements pour ce service d'information que effectuez pour notre bénéfice,et,en ce jour,je viens d'apprendre la mort de Manu Dibango que vous avez bien présenté.Sa mort est lourde d'autant qu'il était,comme l'a bien souligné notre Messager,un des condisciples du grand Kallé dans l'African-jazz et aussi dans l'African-team. Et,de ce fait,tant qu'il était encore en vie,je le voyais comme le reflet de l'époque de l'African-jazz des années 1961-63 et me rappelait,en survivance,tous ces chers disparus! Quand il vivait,je le considérais comme le dernier des Mohicans! Mais la mort,...ayant déjà,en ce mois de mars,emporté Lukunku-Sampu et Aurlus Mabele et,...on verra,en éspérant que nous serons épargnés de mauvaises nouvelles pour les mois et années à venir,amen! En attente,bien à vous.
Répondre