FELIX TSHISEKEDI ET L’EVENTUELLE DISSOLUTION DE L’ASSEMBLEE NATIONALE
FELIX TSHISEKEDI ET L’EVENTUELLE DISSOLUTION DE L’ASSEMBLEE NATIONALE
« Je n’ai pas besoin de créer une crise en RDC. Mais visiblement il y en a qui veulent me pousser à bout et faire que je puisse dissoudre l’Assemblée nationale. S’ils multiplient des crises, ils vont me pousser à cette décision ».
Félix Tshisekedi, d’ordinaire si taiseux et si prudent quand il se trouve au Congo, devient anormalement volubile dès qu’il franchit les frontières. A croire que l’ombre de son prédécesseur, si prégnante à Kinshasa, l’inhibe.
Sa sortie fracassante samedi dernier à Londres, devant un auditoire ébahi, en est la dernière illustration. Laissons de côté sa logorrhée sur les Banyamulenges. Mohamed Mboyo Ey’ekula en a parlé il y’a quelques jours.
Et retenons l’autre déclaration, tout aussi martiale et citée ci-haut, dans laquelle Félix Tshisekedi menace, en termes à peine voilés, de dissoudre l’assemble nationale. La belle affaire !
Or, que dit la Constitution ? Article 148 alinéa 1 :
En cas de crise persistante entre le gouvernement et l'Assemblée nationale, le président de la République peut, après consultation du premier ministre et des présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale.
En d’autres termes, s’il venait à Tshisekedi l’envie de dissoudre l’assemblée, il lui faudrait consulter Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Jeanine Mabunda Lioko et Alexis Thambwe Mwamba, tous trois membres FCC/PPRD et affidés de l’ancien président. On peut souhaiter beaucoup de courage à Félix Tshisekedi
Pour rappel, c’est librement que Félix Tshisekedi a accepté de revêtir le costume de président de la République, flanqué d’un gouvernement, d’une assemblée et d’un sénat ultra-dominés par le FCC/PPRC. Personne ne lui avait mis le revolver sur la tempe.
Dès lors, on peut s’étonner de sa naïveté réelle ou supposée. Qu’est-ce qu’il croyait ? Que tous les ministres kabilistes du gouvernement allaient lui obéir au doigt et à l’œil ? De qui se moque-t-il ? Tous ces ministres prennent leurs instructions à Kingakati. Il le savait dès le départ. Qu’y a t-il de nouveau sous le soleil ?
Aujourd’hui, stricto sensu, il n’y a pas de crise institutionnelle persistante et majeure. Ses rodomontades n’y changent rien. Et les désagréments qu’il subit en conseil des ministres sont inhérents à une situation de cohabitation. Félix Tshisekedi semble oublier qu’il cohabite avec le vrai pouvoir, lequel se trouve toujours entre les mains d’Hyppolite Kanambe.
Et si l’envie de dissoudre le démange toujours, qu’il se souvienne de la belle Pandore de la mythologie grecque et de sa jarre dans laquelle avaient été enfermés tous les fléaux de l’humanité. L’expression ‘’Ouvrir la boîte de Pandore’’ vient de là… La RDC souffre déjà assez. Elle n’a point besoin d’une crise institutionnelle qui débouchera fatalement sur d’autres violences incontrôlées.
SIMBA NDAYE