Les dessous de la campagne présidentielle congolaise
Aura-t-elle lieu ou pas ? L’élection présidentielle congolaise tient le Congo et le monde en haleine. Depuis que la campane a été lancée, bien des débordements ont eu lieu. L’opposition bien qu’éparpillée fait peur à la kabilie, marque les points alors que le pouvoir qui distribue de l’argent à la va vite dans ses meetings est à la traîne.
Les deux poids lourd de l’opposition Félix Tshisekedi et Martin Fayulu attirent du monde alors que le dauphin de Kabila est hué et vilipendé par la population.
De cette campagne, le peuple congolais a fait voir son ras-le bol et communie avec ferveur avec les deux principaux candidats de l’opposition. Le Congolais a fait montre de sa maturité et de son patriotisme. Félix Tshisekedi et Martin Fayulu sont accueillis partout avec joie donnant un coup de pied nationaliste au tribalisme que certaines langues balançaient. De ce point de vue, le Congo a gagné n’en déplaise à ceux qui ont voulu "tribalisé" ce scrutin.
Fayulu qui semble être la révélation de ces élections a souvent été victime de la foudre du pouvoir aux abois. Interdit d’atterrir à Kindu, il a essuyé des tirs nourris à Lubumbashi. En ce moment même, venant de Masimanimba et de Kenge et voulant rentrer à Kinshasa, il est bloqué à Maluku. La police kabiliste ne veut pas qu’il tienne un meeting prévu à la place Sainte Thérèse à Ndjili. Félix Tshisekedi dont certaines étapes de la campagne ont été bousculées n’est pas épargné. Il est menacé pour propos susceptible de troubler l’ordre public. Au vu de l’engouement provoqué par les deux candidats majeurs de l’opposition, Shadari est désavoué bien que disposant de tous les moyens financiers de l’État et des médias gouvernementaux. Et si les élections sont vraiment démocratiques, le match à l’investiture suprême se jouera entre Mafa et Fatshi.
Le pouvoir a peur. Il tremble, il s’agite, il est aux abois. Malin, il n’a pas dit son dernier mot. Pour ne pas perdre la face, plusieurs scénarios macabres sont imaginés. Les uns plus sordides et diaboliques que les autres. Après l’incendie du dépôt où étaient entreposées les machines à voter, la kabilie par le truchement du gouverneur de la ville de Kinshasa vient d’annuler la campagne sur toute l’étendue de la capitale, à quatre jours seulement du scrutin. La lettre d’André Kimbuta (anti)datée le 19 décembre mais réellement écrite un jour plus tôt, montre le caractère prémédité de l’acte posé et le cynisme politique du gouvernement.
Déjà circule dans les réseaux sociaux avec image vidéo à l’appui la nouvelle de l’atterrissage à Goma d’un avion non immatriculé. Il avait à son bord des dizaines de soldats étrangers dont l’origine est inconnue. Circulent avec persistance des bruits sur le report des élections tout comme la rumeur de l’arrivée de plus d’un millier de soldats rwandais pour accomplir des sales besognes du pourvoir. Au pays de la révolution de la modernité, celui qui est présenté comme le plus grand démocrate congolais veut confisquer les élections. Avec le développement de ces derniers jours, tout porte à croire que le scrutin n’aura pas lieu. Le dimanche 23 décembre prochain risque de devenir la date de la honte et du ridicule ; celle où se serait passée la plus grande farce politique qu’est jamais connu le monde. L’impossibilité d’un pouvoir finissant à tenir sa parole et l’incapacité d’un régime incompétent à respecter la constitution ont toujours été l’apanage de la kabilie.
Dernière minute : La CENI reporte les élections :
Samuel Malonga