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Publié par Claude Kangudie

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MELTING POT: QUELQUES FAITS MARQUANTS PENDANT LA TREVE DE MBOKAMOSIKA.

 

 

1. Il s'appelait LEONARD SAIDI BIN PIRI

L'exposition du corps de Léonard Saïdi

Ce mois de mai 2015, une triste nouvelle nous tombe dessus, le capitaine des Léopards du Congo et de TP Mazembe des années '70, Saïdi Léonard n'est plus. Il a tiré sa révérence en ce week-end du 9 mai à Bruxelles. Le grand homme est parti dans la nuit du samedi 9 au 10 mai 2015. Mbokamosika a déjà présenté ce footballeur hors pair qui fut parmi les premiers à faire la fierté du football congolais. Homme de caractère et de principe, nous avons aussi relaté sur ce blog le pourquoi de son arrêt brutal de carrière au sein de l'Equipe Nationale alors qu'il était capitaine et titulaire incontesté...Je garde de cet entretien deux tics de nervosité de sa part. Le premier quand je lui demandais, qu'à un moment, l'excellent André Kalonzo devait jouer dans St Eloi Lupopo... « André dans St Eloi ??? Qui allait signer ce transfert ??? ». Le deuxième tic, c'est quand j'avais abordé l'élimination des Léopards en 1972 à Douala par le Mali de Fanatamady Keita... «  C'est Robert (Kazadi). Il avait déjà capté ce ballon...je n'ai pas compris comment il l'a relâché...(grincement des dents) ». Saïdi Léonard, comme tous ceux qui ont porté haut les couleurs et la renommée du Grand Congo, n'a jamais eu la reconnaissance qu'il méritait de son pays. N'eut été ses enfants, il aurait fini, comme nombre de ses camarades qui ravirent nos rêves d'enfance, par croupir dans la misère dans sa vieillesse. Saïdi Léonard, le « Suisse », né le 24 novembre 1941 aurait eu 75 ans cette année, mais hélas...

Masengo, Adelar, Kibonge et les enfants Saïdi

Au moins son club, notre club de cœur le TP Englebert Mazembe, lui, n'oublie pas ses enfants. Mr Moïse Katumbi avait dépêché son avion pour rapatrier le corps de cette légende du football congolais dans son pays. C'est ainsi que Saïdi Léonard a pu être enterré sur la terre de ses ancêtres, dans les couleurs qu'il a toujours portées, noir et blanc du TP Mazembe. Nous rendons un grand hommage à Mr Moïse Katumbi qui s'est rappelé à notre bon souvenir en tant qu'un homme, un vrai englebertois...Ce genre d'homme est devenu une denrée ultra rare dans notre société congolaise où règne l'ingratitude gratuite et primaire...

 

C'est notre chemin à tous. Nos condoléances à Freddy, Denise, Patricia, Didier et à toute sa  famille. Nous en profitons aussi pour relayer les remerciements de la famille Saïdi à tous ceux qui avaient soutenu et contribué aux funérailles, notamment l'équipe de TP Mazembe, les anciens et le fan club TP Mazembe de Bruxelles, les autorités, l'abbé Jean-Jacques ainsi que l'église AEDV.

Dépôt des fleurs par Moïse Katumbi

Et deux mois après, survenait aussi le décès du plus illustre et bombardier des avant-centres congolais. Il s'agit de Pierre Kalala Mukendi. Kalala Yaoundé, l'homme du « winning goal » qui donna au Congo sa première coupe continentale des Nations en 1968. Sans oublier les deux premiers titres continentaux de TP Englebert Mazembe. Il forme ainsi, avec Saïdi, Katumba, Bwanga, Kazadi un club très fermé des footballeurs les plus titrés du Congo, c'est à dire ayant remportés 3 titres continentaux pendant leur carrière.

 

 

 

 

2. RDC-Congo Brazzaville: 4-2

Bolasie-Jannick: l'intrépide

Ce samedi 31 janvier 2015, je dois visiter un ami afin d'honorer une vieille promesse. Dans mon programme, j'ai prévu aussi de suivre le match RDC-Congo Brazzaville chez lui. Il est inutile de préciser ici que pour nous, les Congolais de Kinshasa, il était absolument hors de question de perdre ce match. D'ailleurs, pour nous, cette coupe d'Afrique se limitait à ce match...Chose frappante, c'est la grande agitation de triomphalisme dans les camps de nos « frères » d'en face...Je connais un ami du Kasaï marié à une dame « d'en face » qui nous a donné des Kanyinda, Ntumba et Mujinga formidables...il n'y a pas que Okemba à avoir une Kasaïenne dans la cour de Sassou. Et, en ce 31 janvier, disons toute la semaine, l'ambiance était électrique dans cette famille !!! Et « 4-2 » plus tard, ce sont les enfants qui appellent: « tonton, il faut calmer papa, maman ne se sait plus respirer, même si c'est elle qui avait commencé... » Au moment où « nos frères » ont mis 2-0, alors que je m'apprêtais à envoyer un coup de pied rageur dans le téléviseur, mon hôte me retient: « mbuta Claude, calmes-toi. Match esili nanu te...zela nanu »...Heureusement que Yannick Bolasie se chargeait, lui, vite de me calmer... Bon tout le monde connait l'issue du match: 4-2. Bolasie, comme mon pote Djelma Santos Muntubile avant lui, est passé par là...Chose étonnante, au 4 ème but de Dieumerci Mbokani, mon téléphone sonne. Dans ma joie, je mets le haut-parleur: c'est ma fille cadette, qui d'habitude ne s'intéresse pas au foot, qui hurle « papa on les a battus, on les a battus ». Ambiance, ambiance. Dans la foulée, j'appelle un pote. Il décroche. Il est dans le métro et s'élance dans une sorte de monologue triste et lugubre « Claude nayebi eloko nini tosala Nzambe. Abosana Congo na biso. Ah pasi, topola lisusu na batu ya Brazzaville...pasi na biso etc ». Il s'était enervé à 2-0 et était sorti...Et moi de l'interrompre: nous avons gagné 4-2. J'ai dû répéter au 10 fois avant qu'il me comprenne. Après, j'ai entendu le bougre exploser dans le métro en bon Congolais. Comprenez l'émotion dans la voiture de métro...La plus sage est cette dame de Brazzaville. Contre tous ses enfants, elle leur disait de se calmer: « boyebi batu wana na balle te. Ils vont gagner. Ils nous ont toujours battus. » A la fin, elle a dit à ses enfants: je vous l'avais dit...Un petit historique des rencontres Congo Kinshasa/Congo Brazzaville:

 

  1. 1972, phase finale coupe d'Afrique des Nations au Cameroun: RDC-Congo Brazzaville: 2-0, buts de Ntumba Pouce dit Capsolin à l'US Tshinkunku;

 

  1. 1974, phase finale coupe d'Afrique des Nations en Egypte: RDC-Congo Brazzaville: 1-2, but RDC de Mayanga Adelar Good Year « Jean Polo wa babale »;

 

  1. 1977, éliminatoires coupe d'Afrique des Nations à Brazzaville: RDC-Congo Brazzaville: 2-3, buts RDC de Mbungu Tex, Caravelle ? et de Tshamala Machine. Victoire du Congo Brazzaville. Mais j'entends encore la voix de l'excellent Joseph Gabio à la télé d'en face: « cette affaire ne me rassure pas. Ils ne sont pas du tout ridicules les Zaïrois. Je suis très inquiet pour le match retour à Kinshasa ».

 

  1. 1977, éliminatoires coupe d'Afrique des Nations à Kinshasa: RDC-Congo Brazzaville: 4-1, belle exécution du Congo Brazzaville par Mukendi Tshilumba « Kamikaze » de Mazembe et Imana. Auteur d'un triplé....Ah ! il avait raison d'être inquiet l'excellent Joseph Gabio.

 

  1. 1984, éliminatoires coupe d'Afrique des Nations à Brazzaville: RDC-Congo Brazzaville: 5-2, no comment, avec un légendaire Muntubile Santos aux affaires...nous avons déjà écrit sur ce match sur Mbokamosika.

 

  1. 1984, éliminatoires coupe d'Afrique des Nations à Kinshasa: RDC-Congo Brazzaville: 0-0, Baudouin, Soucous, Eugène et Djelma avait déjà fait le boulot au match aller...

 

  1. 31/01/2015, phase finale coupe d'Afrique des Nations à Malabo: RDC-Congo Brazzaville: 4-2. Yannick Bolasie, sur les traces de ses ainés...

 

3. Samuel Malonga: Complaintes.

Notre ami et frère Samuel Malonga a poussé un cri de douleur...sur cette chape de plomb qui s'est abattue sur ceux de sa race. Et c'est depuis des siècles. Depuis la rencontre avec l'homme blanc, l'Africain a perdu toutes ses libertés: sa dignité d'homme, déstruction de sa culture, reduction en esclavage, humiliation en tous genres, bref un souffre-douleur de l'humanité. Samuel pousse son cri de douleur. Cri qui retentit depuis des siècles. Mais hélas dans l'indifférence des bourreaux de l'Afrique. Le style du livre-poème de Samuel est incisif, direct, brûlant et clair. Un style qui tire vers le haut. Style fait pour les initiés et amoureux des lettres. Les non-initiés s'y ennuiraient, ils auront du mal à comprendre et suivre. Du reste nombre de compatriotes n'aiment pas la lecture. Mais, je les encourage à s'y mettre. L'inculture n'épanouit pas l'intellect humain...L'écriture de Malonga est, hélas malheureusement, encore d'actualité en Afrique, continent de l'homme noir !!!!

 

Que vaut ce peuple

Qui ne représente rien

Que vaut cette race

Engeance de vipères

Dont l'existence

Est écrite en lettres de sang

Sous une pluie de larmes

Les larmes des femmes violées

N'attendrissent pas le monde

Aveuglé par l'hypocrisie

Assourdi par la fouberie

 

Samuel Malonga, Complaintes.

 

4. Décès de Mulopwe Albert Kalonji.

 

Né de Mukania et de Bilonda, Albert Kalonji Ngoy était le dernier survivant des hommes politiques congolais d'influence ayant participés à la Table Ronde de Bruxelles en 1960. Mbokamosika a déjà publié ses entretiens avec Mulopwe Albert Kalonji. Il était Mulopwe par cooptation des chefs traditionnels luba. C'est un titre qui, une fois acquis, est à vie. C'est ainsi qu'au mois d'avril 2015, Albert Kalonji est mort et enterré selon les rites et titre de Mulopwe. La date et l'endroit d'enterrement ne sont connus que de quelques initiés. Le corps d'un Mulopwe n'est vu que par quelques initiés. C'est ainsi que Albert Kalonji est parti, en possession de toutes ses facultés, de Luxembourg à Kinshasa, de Kinshasa à Mbuji-Mayi et de Mbuji-Mayi à Katende...à la rencontre de son destin, celui de tout être humain: souviens-toi homme que tu es poussière et tu retourneras en poussière: Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste,  tout est vanité. Quel avantage revient-il à l'homme de toute la peine sous le soleil ?... dit l'Ecclésiaste. Paix à son âme.

 

5. Le général Mukobo nous a, aussi, quittés.

 

Le général Paul Mukobo a tiré sa révérence ce 16 octobre 2015. C'est l'un des derniers officiers de valeur et de métier de notre armée. Il a plu à Dieu de reprendre son âme au Luxembourg, loin de la terre de ses ancêtres...dans un exil imposé. Mbokamosika s'associe à tous nos compatriotes pour présenter ses condoléances à la famille du général Mukobo et à nos forces armées. Nous donnons le lien ci-dessous du site de notre compatriote Wondo qui a publié un excellent article sur le général Mukobo. Paix à son âme, nous n'oublierons jamais Paul Mukobo, digne fils du Congo.

 

http://desc-wondo.org/hommage-de-desc-au-general-de-corps-darmee-paul-mukobo-mundende/

 

Claude Kangudie

 

 

 

Quelle joie de te lire de nouveau mon cher Claude et merci pour ton commentaire sur mon livre. Cela me va droit au cœur.

A propos des décès des nôtres, outre Léonard Saïdi, le sport-roi a été endeuillé par la disparition de deux autres grands footballeurs, deux internationaux, deux champions d'Afrique, deux Englebertois. Il y a eu la disparition de PIERRE KALALA MUKENDI alias Yaoundé et Bombardier. Il est mort en Afrique du Sud le 30 juin dernier. Il repose à jamais au cimetière Nécropole. Il y a aussi JOSEPH MWEPU ILUNGA alias Youda qui s'en est allé le 8 mai. Paix à leurs âmes!


Pierre Kalala, l'homme du "winning" goal en 1968


A propos du match entre les deux Congo. J'ai appris une drôle de nouvelle lors de mon récent passage à Brazza en février dernier. Alors que nos frères d'en face étaient déjà éliminés, un malin a eu la bien mauvaise idée de tromper tout un pays. Ce monsieur s'est introduit frauduleusement dans le compte Facebook du gardien Mafoumbi pour annoncer l'élimination des Léopards qui selon lui avaient aligné un joueur non reconnu par la CAF. Cette disqualification des nôtres, selon cette fausse nouvelle, avait permis le" repêchage" des Brazzavillois qualifiés aussitôt pour la demi-finale contre la Côte d'Ivoire. La nouvelle fit l'effet d'une bombe. A Brazza, les gens prirent d'assaut les rues en lançant des cris de joie. Certains (surtout les Laris) en ont profité pour nous injurier en criant "mivi", "mivi"(voleurs, voleurs). Mais lorsque tout ce beau monde apprit la supercherie, la joie se transforma vite en colère puis en tristesse. Dans un silence de cathédrale, chacun reprit le chemin de la maison la queue entre les pattes. Comme qui dirait: « rira bien qui rira le dernier. »

 

 

Samuel Malonga

 

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S
Nous avions aussi oublier d´annoncer la disparition d´un autre grand de notre football et de notre musique. Le grand FREDDY MULONGO MULUNDA MUKENA a tiré sa révérence le 29 mai à Kinshasa. Il a été inhumé à Lubumbashi.
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S
Quelle joie de te lire de nouveau mon cher Claude et merci pour ton commentaire sur mon livre. Cela me va droit au coeur.<br /> <br /> A propos des décès des nôtres, outre Léonard Saïdi, le sport-roi a été endeuillé par la disparition de deux autres grands footballeurs, deux internationaux, deux champions d'Afrique, deux Englebertois. Il y a eu la disparition de PIERRE KALALA MUKENDI alias Yaoundé et Bombardier. Il est mort en Afrique du Sud le 30 juin dernier. Il repose à jamais au cimetière Nécropole. Il y a aussi JOSEPH MWEPU ILUNGA alias Youda qui s'en est allé le 8 mai. Paix à leurs âmes!<br /> <br /> A propos du match entre les deux Congo. J'ai appris une drôle de nouvelle lors de mon récent passage à Brazza en février dernier. Alors que nos frères d'en face étaient déjà éliminés, un malin a eu la bien mauvaise idée de tromper tout un pays. Ce monsieur s'est introduit frauduleusement dans le compte Facebook du gardien Mafoumbi pour annoncer l'élimination des Léopards qui selon lui avaient aligné un joueur non reconnu par la CAF. Cette discalification des nôtres, selon cette fausse nouvelle, avait permis le" repêchage" des Brazzavillois qualifiés aussitôt pour la demi-finale contre la Côte d'Ivoire. La nouvelle fit l'effet d'une bombe. A Brazza, les gens prirent d'assaut les rues en lançant des cris de joie. Certains (surtout les Laris) en ont profité pour nous injurier en criant "mivi", "mivi"(voleurs, voleurs). Mais lorsque tout ce beau monde apprit la supercherie, la joie se transforma vite en colère puis en tristesse. Dans un silence de cathédrale, chacun reprit le cehmin de la maison la queue entre les pattes. Comme qui dirait: rira bien qui rira le dernier.
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