Chassé par la rue, Campaoré abandonne le pouvoir !
Chassé par la rue, Campaoré abandonne le pouvoir.
Goooooooooaaallll ! Le peuple burkinabè vient de marquer le but décisif, celui de la victoire finale ! Le peuple souverain du Burkina Faso vient de mettre en débandade le régime dictatorial et sanguinaire de Compaoré. Ils étaient six prétendants à leur propre succession; ils étaient six monarques africains à envisager de modifier la constitution pour se maintenir "éternellement" aua trône et au pouvoir. Outre Compaoré , il y avait Alias Kabila, Sassou, Bongo. Maintenant que l'assassin de Thomas Sankara a pris la fuite pour se refugier au Ghana, ils sont restés cinq, aux aguets, la peur au ventre, scrutant tout mouvement populaire.
Cette bonne nouvelle qui nous vient du Faso risque d'être étouffée dans certaines capitales africaines pour ne pas faire école. Un fruit tombe quand il est mûr. Mais devant l'ouragan et la tempête de l'histoire, mûr ou pas mûr. il tombe quand même. Le printemps burkinbè arrivera un jour aux portes de Kinshasa, de Luanda, de Brazzaville, de Libreville, de Malabo, de Harrare.
La peur a aujourd'hui changé de camp. On peut brimer le peuple un jour mais pas éternellement. L'assassin Compaoré est chassé du pouvoir comme un vulgaire malfrat. A qui le tour ? L'histoire incorruptible nous répondra. Le dernier mot revient toujours et reviendra toujours au peuple souverain. Un dicton dit : Vox populi, vox Dei. Combien de temps faudrait-il aux dictateurs pour le comprendre? Nous attendont la réaction des collabos sur ce sujet brûlant du printemps burkinbè qui à coup sûr deviendra le printemps africain. Ata ndele, mokili ekobaluka avait prédit Adou Elenga. Sa prophétie est et restera toujours d'actualité.
Samuel Malonga
Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, confronté à une contestation populaire d'une ampleur sans précédent, a annoncé vendredi qu'il quittait le pouvoir après 27 ans de règne.
"Dans le souci de préserver les acquis démocratiques, ainsi que la paix sociale (...), je déclare la vacance du pouvoir en vue de permettre la mise en place d'une transition", a déclaré M. Compaoré dans un communiqué lu à la mi-journée par une journaliste à la télévision privée BF1.
Cette transition devra "aboutir à des élections libres et transparentes dans un délai maximal de 90 jours", a ajouté M. Compaoré, dont on ignore où il se trouve actuellement.
Au lendemain de violentes émeutes contre le régime et de l'annonce par les militaires qu'ils prenaient le contrôle du pays, des dizaines de milliers de manifestants sont à nouveau descendus vendredi matin dans la rue à Ouagadougou.
Massés sur la place de la Nation, devant l'état-major des armées, ils criaient notamment "Blaise dégage!" et "Kouamé Lougué président". Kouamé Lougué, général en retraite, ancien ministre de la Défense limogé en 2003, bénéficie d'un fort capital de sympathie parmi les contestataires.
"Nous sommes en pourparlers avec l'armée pour qu'elle nous garantisse le départ de Compaoré", avait déclaré dans la foule Smokey, un cadre du +Balai citoyen+, un mouvement hostile au maintien au pouvoir de Blaise Compaoré.
Pour l'opposition, "toute transition politique à venir doit être conçue, organisée (...) autour des forces de la société civile, et intégrer toutes les composantes de la nation (...), y compris l'armée", selon une déclaration lors d'un point de presse dans la matinée.
"A partir de ce jour, Blaise Compaoré n'est plus au pouvoir", a lancé sous les applaudissements de la foule réunie place de la Nation, peu avant 12H30 locales et GMT, le colonel Boureima Farta, hissé sur les épaules de militaires.
L'opposition avait appelé dans la matinée "à maintenir la pression en occupant l'espace public", selon un de ses principaux responsables, Zéphirin Diabré.
"Le préalable à toute discussion relative à toute transition politique est le départ pur et simple et sans condition de M. Blaise Compaoré", avait-il insisté lors d'un point de presse dans la matinée.
- printemps burkinabè -
C'est l'annonce d'un projet de révision constitutionnelle, qui aurait permis à Blaise Compaoré - arrivée au pouvoir lors d'un putsch en 1987, élu pour deux septennats puis deux quinquennats - de se représenter à la présidentielle en 2015, qui a jeté des centaines de milliers de Burkinabè refusant un "président à vie" dans la rue.
Assemblée nationale incendiée, télévision publique prise d'assaut, violences en province, appels à la démission du président: le Burkina s'est enflammé jeudi. Cette crise a provoqué l'intervention des militaires, puis du président Compaoré dans la nuit, créant la confusion.
Le chef d'état-major des armées Nabéré Honoré Traoré, dans un communiqué lu par un officier, a annoncé la création d'un "organe de transition", chargé des pouvoirs exécutifs et législatifs, dont l'objectif est un retour à l'ordre constitutionnel "dans un délai de douze mois".
Le président Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 1987, s'était ensuite exprimé sur une télévision privée dans la nuit, assurant avoir "compris" le message de la population mais excluant toute démission.
Il évoquait simplement sa disponibilité pour "ouvrir des pourparlers" pour "une période de transition" à l'issue de laquelle il "(transmettra) le pouvoir au président démocratiquement élu".
Le bilan des troubles reste pour le moment incertain. Deux opposants ont fait état d'une trentaine de morts et plus de 100 blessés. L'AFP n'a pu confirmer que quatre morts et six blessés graves dans la capitale.
Les opposants se prenaient ces derniers jours à rêver d'un renversement du régime, longtemps considéré comme l'un des plus stables de la région.
Un "printemps noir au Burkina Faso, à l'image du printemps arabe", lançait mercredi l'opposant Emile Pargui Paré, au lendemain de manifestations monstres qui avaient vu des centaines de milliers de personnes - un million, selon l'opposition - descendre dans la rue à Ouagadougou pour dénoncer un "coup d'Etat constitutionnel".
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AFP