Dicky Baroza, renaît avec « Cœur d’Afrique »
Dicky Baroza, renaît avec « Cœur d’Afrique »
Relevé le défi
« Cœur d’Afrique » c’est l’appellation de la nouvelle formation musicale du guitariste Dicky Nicolas Baroza, le jeune cadet du célébrissime guitariste émérite Emmanuel Tshilumba wa Baloji « Tino Baroza ». Ce retour sur la scène musicale congolaise à Kinshasa est un pari que tient à relever l’orchestre « Cœur d’Afrique » qui renferme des musiciens de premier plan.
Le mérite de Dicky Nicolas Baroza
Fidèle à l’univers rythmique de son aîné Tino Baroza, le répertoire de « Cœur d’Afrique » est étroitement associé aux premiers chefs-d’œuvre de l’école African Jazz dont est issu Dicky Baroza.
Musicien plein de fougue, le guitariste Dicky Baroza a su compléter son enthousiasme rythmique parfois un peu « jazziste », par un talent tout particulier pour le jeu en accords et l’harmonisation des thèmes. Parmi les disques les plus importants joués par Dicky Baroza figurent les grands succès de Tino Baroza et de Grand Kallé en 1961 à Bruxelles (Surboum African Jazz) et dans lesquels Tino Baroza laisse évoluer son cadet au solo et lui-même à l’accompagnement. Souvenez vous des chansons comme : « Jamais Kolonga », « Bamonaki yo », « Armstrong », « Toyonaka », « Mama na mufanga », « Africa beta ngombi », etc.. (1ère version) avec la formation très serrée de l’African jazz, composée de : Joseph Kabaselle, Roger Izeidi, Mwena, Lutula, Manu Dibango, Tino Baroza et Dicky Baroza.
Qui est Dicky Nicolas Baroza
Né le 13 novembre 1939 à Matadi, il passe tout son cycle primaire dans cette ville, avant de poursuivre le cycle professionnel en menuiserie industrielle à Léo II (Kinshasa). En 1953, année de la création de l’African jazz, il se désintéresse de la menuiserie et poursuit le chemin emprunté par ses cousins Nico Kasanda, Charles Mwamba et bien sûr son frère Tino Baroza. C’est d’ailleurs ce dernier qui l’initie à la guitare et au solfège. Très vite Dicky Baroza acquiert un niveau très appréciable. Sa verve et sa violence allaient en faire un guitariste « jazziste » le plus représentatif de sa génération, avant d’affirmer plus tard ses qualités de « Rumberos » d’imagination mélodique et de virtuosité.
1958, il fait la doublure de son frère Tino Baroza dans l’orchestre Rock-A-Mambo. Puis c’est Essous qui l’attire pour faire partie de la première formation de l’orchestre Bantou, le 15 Août 1959. Il est avec Jacques Dignos Dingari les guitaristes Kinois cofondateurs des Bantous. Dans cette formation Dicky Baroza se fait remarquer par son travail. Possesseur d’un solide bagage théorique et technique, il s’impose par son intelligence formelle. Les premiers enregistrements en 1960 sur la marque Ndombe sont un succès : « Una noche », « Luiza », « Quiereme »n « Padrona de la musica », « Ah que pena », « Nalembi bipale »…sont rendus à merveille. Avril 1960, Dicky effectue avec les Bantous, la grande tournée de l’Afrique de l’ouest, puis anime les festivités de l’Indépendance du Congo le 15 Août 1960. Tout est à son honneur. 1961, hélas ! Dicky et son accompagnateur Dignos sont remplacés par deux autres kinois : Antoine Nedule Papa Noêl et Jacky Mambau. Une volonté assumée par le chef d’orchestre Jean Serge Essous.
Pour la suite, on sait déjà le passage dans l’African Jazz en 1961, suivi d’une longue période de carrière solo, avant de renaître avec « Cœur d’Afrique », pour lequel le premier album est attendu dans les prochains mois.
Clément Ossinondé