Orchestre Fauvette
Orchestre Fauvette
L’orchestre Fauvette est l’un des groupes musicaux les moins connus du grand public congolais. Et pourtant, ses éléments ont produit une musique de grande facture et des compositions qui ont honoré notre musique. Ayant installé sa base en Tanzanie, le groupe a quasiment disparu des écrans culturels congolais. Hormis des articles écrits en anglais et en swahili par des Tanzaniens, on ne retrouve ses traces presque nulle part dans la presse francophone sauf dans le "Dictionnaire des immortels de la musique congolaise moderne" de Jean-Pierre François Nimy Nzonga. C’est dire que les informations sur ce groupe musical sont quasi inexistantes. C’est la raison pour laquelle, le nom de ce groupe ne figure pas dans la liste alphabétique des orchestres congolais dressée par notre ami Pedro dans les colonnes de Mbokamosika : http://www.mbokamosika.com/2014/03/liste-alphabetique-des-noms-d-orchestres.html
Création
Selon les déclarations de Ndala Kasheba à la radio tanzanienne en juin 1970, l’orchestre Fauvette avait commencé ses activités le 7 juin 1964 à Lubumbashi. Il affirme aussi qu’il y avait à l’époque un chanteur qui croyait qu’il chantait comme un oiseau. Il s’appelait Moineau (Fauvette ?). C’est lui qui donna ce nom au groupe qui l’a aussitôt adopté. Depuis sa création, cet ensemble musical a toujours été dirigé par Kasheba qui était aussi sa figure marquante. Quelques années plus tard (1970 ?), un chanteur de charme qui a fait ses débuts en 1962 dans l’orchestre Norvella Jazz de Kolwezi vint renforcer l’attaque chant du groupe. Il s’appelle Kikumbi Mwanza Mpango alias King Kiki. Le rêve de Fauvette était de devenir le meilleur orchestre d’Afrique.
Tournée en Afrique de l’Est
En 1967, Fauvette part en tournée dans les provinces orientales du Congo ravagées par la rébellion. Ensuite, l’orchestre traverse le lac Tanganyika pour atteindre Bujumbura puis Kigoma. Il s’installe deux ans plus tard sur les bords de l’océan Indien à Dar es Salam. La chanson "Mama nakupenda" y est enregistrée dans les studios de Radio Tanzania. En 1972, Fauvette quitte la capitale tanzanienne pour Nairobi où il change d’appellation et prend le nom de Safaris Nkoy. Après un nouveau court séjour à Bujumbura, le groupe regagne enfin Lubumbashi. Les premières difficultés apparaissent en 1974. L’orchestre n’est pas à l’abri d’une dislocation. King Kiki, le chanteur-vedette du groupe, dont les nombreux admirateurs appelaient affectueusement roi de la rumba swahili ou maestro King Kiki, claque la porte pour former l’orchestre King Kiki Double "O". Kiki avait pris le chemin de l’exil par crainte des représailles de Mobutu qui avait censuré puis interdit de diffusion sa chanson "Mijumbe ya Kasongo". Pour sa sécurité, il est parti se refugier en Tanzanie. Le chanteur s’est naturalisé en 1997, l’année de la chute du maréchal-président.
Discographie
- Fauvette
Jacqueline, Vivi, Maria na Kampala, Francisca, Voyage emonani, Camarade ya nzela etc.
- Safaris Nkoy
Santu Kibangu, Zinzele, Twikale, Sina Ndugu, Nasala, Kiamutema Nkuni, Luka ya yo nzela (Ndala Kasheba), Mijumbe wa Kasongo (king Kiki) etc.
Composition du groupe
L’orchestre Fauvette était composé de onze musiciens suivants : Léornard (mi-solo), Gustav Mwana (drums), Johnson (trompette / chant), Marchel Chimponda (saxophone), Gigi (guitare basse), Jojo Kabala (chant), Ndala Kasheba (guitare solo), Motoo (tumba), Baziano Bweti (chant), Monga Stan (guitare rythmique), King Kiki (chant).
Baziano Bweti s’en est allé en 2002 tandis que Freddy Ndala Kasheba artistiquement appelé Maestro Suprême a tiré sa révérence en 2004. Nous rendrons un vibrant hommage à cet illustre artiste disparu dans notre prochaine livraison.
Samuel Malonga