UN ACCORD EST-IL POSSIBLE ?
UN ACCORD EST-IL POSSIBLE ?
Chers Mbokatiers,
ce message vient tout juste de me parvenir et je ne peux le garder pour moi seul. J’aimerais avoir vos réactions à ce sujet.
Jessy D
Chicago
Kampala: un accord est «possible» entre le gouvernement de la RDC et le M23, selon Yoweri Museveni
Radio Okapi, le 26 janvier 2013
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Les
délégués de la rébellion du M23 sont revenus, vendredi 25 janvier après midi à Kampala, sur le site qui abrite leurs pourparlers avec ceux du gouvernement de la RDC. Ils
ont été reçus, la veille, à la présidence de la République ougandaise pour tenter d’éclaircir certaines dispositions mal interprétées, selon eux, par la délégation de Kinshasa. Un accord
est «possible» entre les deux parties, selon un communiqué du cabinet du président Yoweri Museveni.
Les délégués du M23 sont arrivés à Munyonyo speke Hôtel aux environs de 15h, heures de Kampala. Ils ont poursuivi jusque tard dans la soirée, avec le secrétariat de la facilitation, l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009 et les premières conclusions du facilitateur.
Dans un communiqué rendu public, jeudi, la présidence ougandaise a déclaré qu’un accord était possible entre le M23 et le pouvoir de Kinshasa. Roger Lumbala, numéro 2 de la délégation rebelle a confirmé leur rencontre avec Yoweri Museveni, précisant que ce dernier leur a demandé de continuer avec tous les points inscrits à l’ordre du jour.
Cet ordre du jour comprend notamment les questions sécuritaires, les questions sociales, politiques et économiques ainsi que le plan de mise en œuvre et de suivi de l’accord qui serait signé à l’issue de ces travaux.
Les délégués du gouvernement saluent la poursuite des travaux par le M23. Le sénateur Edouard Mwangachuchu a réaffirmé, par ailleurs, la disponibilité de Kinshasa à «écouter» le M23, mais jusqu’à une certaine limite:
«Normalement, nous ne devons pas rester ici éternellement. Il faut qu’ils [délégués du M23] commencent à comprendre que la patience peut aussi à un certain moment commencer à [s’effriter]. Le Gouvernement est disposé à écouter et à donner des solutions à tous les problèmes que le M23 va exposer dans la mesure du possible. [Mais], il ne faut pas qu’ils demandent la dissolution du Gouvernement ou du Sénat, ou encore celle des assemblées provinciales.»
La délégation gouvernementale a affirmé, vendredi dans la matinée, avoir terminé avec le premier point de l’ordre du jour concernant l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009. «Nous attendons que le M23 [puisse faire] le même exercice avec la médiation, [pour] que cela puisse faire l’objet in fine de la part de la médiation d’une synthèse générale. Donc, sur ce premier point, c’est fini pour nous, nous attendons la suite », a déclaré le député François Mwamba Tshishimbi, un autre négociateur gouvernemental.
Kinshasa a soutenu avoir présenté les preuves du respect d’intégration dans les institutions du pays des responsables militaires et politiques de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), signataire de l’accord avec le gouvernement congolais et dont sont issus la plupart des leaders du M23.
Cet accord préconisait notamment la reconnaissance des grades des anciens militaires du CNDP au sein de l’armée congolaise, le retour des réfugiés mais également la pacification du Nord-Kivu.
La date de la tenue d’une plénière de mise en commun des positions des deux parties n’est pas encore connue. En attendant, les travaux consultatifs avec le secrétariat de la facilitation se poursuivent.
Kinshasa condescendant, le M23 frustré :
« la guerre pourrait recommencer » malgré l’optimisme de Museveni
Le Potentiel, samedi le 26 janvier 2013
Écrit par Angelo Mobateli
La condescendance qu’affiche le gouvernement face au M23 visiblement frustré par le « double langage » de son interlocuteur porte des germes d’un « recommencement de la guerre » déjà envisagé par le président Joseph Kabila, malgré l’optimisme de son homologue ougandais convaincu d’un « accord possible » aux pourparlers de Kampala.
« Un accord est possible entre le gouvernement de la république démocratique du Congo et le M23 », a rassuré jeudi un communiqué du cabinet du président Yoweri Museveni qui a demandé au M23 lors
de leur rencontre, de « continuer avec tous les points inscrits à l’ordre du jour », selon le vice-président de la délégation des rebelles. Cet ordre du jour comprend notamment les questions
sécuritaires, les questions sociales, politiques et économiques ainsi que le plan de mise en œuvre et de suivi de l’accord qui serait signé à l’issue de ces travaux.
Divergences
« Il n’a pas été prévu que le président puisse prendre part à cette écoute. Il a commis des émissaires de haut niveau, qui vont aller écouter ces personnes du M23 », avait prévenu le ministre congolais des Médias Lambert Mende Omalanga avant le début le 9 décembre 2012 des pourparlers de Kampala.
« Ces entretiens vont se dérouler conformément au schéma qui a été établi par la déclaration de Kampala, des chefs d’Etat. Un : l’écoute des griefs formulés par le M23. Deux : après qu’un rapport soit fait au président, une évaluation par le président et le gouvernement, de ce grief en relation avec l’accord de 2009, entre le gouvernement et les différents mouvements armés du Kivu ? Et trois : la réponse du président aux griefs qui lui paraîtront légitimes. C’est ce qui est mis dans la déclaration de Kampala. C’est ce que nous entendons faire. Nous n’entendons nullement aller au-delà de cela », avait précisé le porte-parole du gouvernement congolais.
« Nous sommes là pour savoir pourquoi le M23 a pris les armes en violation de la Constitution de la République et quelles sont les pistes pour y mettre fin. Nous ne sommes pas là à un forum qui va discuter de tous les problèmes de la RDC », a récemment déclaré le chef de groupe d’experts de la délégation du gouvernement de la RDC, l’abbé Malu Malu sur un ton condescendant.
Le gouvernement a affirmé vendredi 25 janvier à Kampala avoir « présenté les preuves du respect d’intégration militaire et politique » d’anciens rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), signataire de l’Accord de paix du 23 mars 2009.
«Nous n’avons plus, nous délégation de la République démocratique du Congo, quelque chose d’autre à faire sur ce premier point. Nous attendons du M23 le même exercice avec la médiation, (pour) que cela puisse faire l’objet in fine de la part de la médiation d’une synthèse générale. Donc, sur ce premier point, c’est fini pour nous, nous attendons la suite », a déclaré le député François Mwamba Tshishimbi.
«Normalement, nous ne devons pas rester ici éternellement. Il faut qu’ils (délégués du M23) commencent à comprendre que la patience peut aussi à un certain moment commencer à (s’effriter). Le gouvernement est disposé à écouter et à donner des solutions à tous les problèmes que le M23 va exposer dans la mesure du possible. (Mais), il ne faut pas qu’ils demandent la dissolution du gouvernement ou du Sénat, ou encore celle des assemblées provinciales », a déclaré le sénateur Edouard Mwangachuchu, président national du CNDP et membre de la délégation de Kinshasa.
Les délégués du M23, qui sont rentrés vendredi 25 janvier après midi à Kampala, ont été reçus jeudi à la présidence de l’Ouganda pour « éclaircir certaines dispositions mal interprétées par la délégation de Kinshasa ».
Outre l’évaluation de l’Accord de paix du 23 mars, ils réclament l’annulation des résultats de la présidentielle des législatives du 28 novembre 2011, la dissolution du Sénat et des assemblées provinciales, la démission des gouverneurs de province et la mise en place d’un Conseil national de transition chargé de gérer la RDC jusqu’à l’organisation de nouvelles élections générales.
Les deux parties n’ont pas encore trouvé un terrain d’entente sur l’examen du premier point de cet ordre du jour qui comprend deux volets : l’évaluation de l’Accord du 23 mars 2009 et le mécanisme pour sa mise en œuvre et les questions connexes.
Pour analyser cette question, le facilitateur avait institué une commission mixte chargée de faire converger les points de vue des deux parties. Mais, le délégué du M23 qui s’est confié à Radio Okapi renseigne que « le premier point à l’ordre du jour pouvait être vidé n’eut été l’indélicatesse du secrétariat de la facilitation qui a produit un texte, falsifiant les termes utilisés par les deux délégations ». Le M23 demandé au secrétariat de la facilitation « à produire un autre texte avec des termes fidèles».
« Perspectives incertaines »
« Les pourparlers entre le M23 et le gouvernement congolais semblent offrir des perspectives incertaines et ont fait jusqu’ici très peu de progrès », note l’ONG américaine Human Right Watch dans une lettre adressée mardi 22 janvier à la présidente de la Commission de l’Union africaine.
Les divergences entre les deux délégations embarrassent visiblement la facilitation ougandaise.
« La facilitation ougandaise n’a annoncé ni programmé de plénière dans les pourparlers entre le gouvernement congolais et la rébellion du M23 jusqu’à la fin de cette semaine », ont indiqué mercredi les deux délégations.
Selon Radio Okapi, « d’autres sources renseignent même que l’Ouganda serait tenté de suspendre ces négociations à cause des divergences qui persistent entre les deux parties, la délégation du gouvernement congolais rejette les revendications politiques de la rébellion qui réclame notamment la mise en place d’une transition ».
Aucune délégation n’a fait une déclaration officielle à la sortie de consultations séparées mercredi avec le facilitateur et ministre ougandais de la Défense Crispus Kiyonga.
« Mais, des sources contactées sur place à Munyonyo où se tiennent les discussions ont indiqué que les divergences se situeraient au niveau de l’examen des revendications politiques du M23. La date de la tenue d’une plénière de mise en commun des positions des deux parties n’est pas encore connue. En attendant, les travaux consultatifs avec le secrétariat de la facilitation se poursuivent », rapporte la radio onusienne.
Entre-temps, le département du Trésor américain a imposé jeudi de nouvelles sanctions à l'encontre des dirigeants du groupe armé M23, ciblant cette fois le chef militaire Eric Badege et le leader politique Jean-Marie Runiga Lugerero, que le Comité du Conseil de sécurité de l'ONU chargé des sanctions en RDC avait récemment ajoutés sur sa liste de personnes soumises à un gel des avoirs et une interdiction de voyager.
« M. Badege est accusé d'avoir dirigé une série d'attaques lors desquelles des civils ont été tués, tandis que M. Runiga est accusé, entre autres, d'avoir manifesté sa volonté de reprendre la ville de Goma, ville dont le M23 a pris le contrôle en novembre mais dont il s'est retiré quelques jours plus tard afin d'entamer des négociations avec le gouvernement », rapporte Xinhua.
« Les Etats-Unis ont la volonté de travailler avec la communauté internationale pour mettre fin à la violence qui déstabilise les communautés en RDC et pour mettre fin aux exactions perpétrées par les groupes armés contre les enfants. Les désignations d'aujourd'hui soulignent la détermination des Etats-Unis à refuser toute impunité pour ces actes odieux », a expliqué David Cohen, sous-secrétaire au Trésor chargé des questions relatives au terrorisme et au renseignement financier.
« La guerre pourrait recommencer »
« Au moment où nous parlons, les Forces armées de la République démocratique du Congo sont à Goma et cela conformément à ce qui avait été convenu. Les chefs d'Etat de la région ont demandé au M23 de se retirer de Goma, il avait été aussi décidé que FARDC reviennent dans Goma. Je voudrais remarquer que le M23 ne s'est pas retiré jusqu'à la distance qui lui avait été fixée par les chefs d'Etat, qui était de 20 km au Nord de Goma. Ils sont dans les environs de Goma, ce qui bien entendu rend précaire la situation », a déploré vendredi 25 janvier à Addis Abeba (Ethiopie) le ministre congolais des Affaires étrangères Raymond Tshibanda, également chef de la délégation du gouvernement de la RDC aux pourparlers de Kampala avec le M23.
« Pour nous, le principe est de parler de toutes les questions qui nous divisent. Si nous ne parlons pas de toutes ces questions, il n’y aura pas de possibilité de ramener la paix », avait menacé le porte-parole du M23 Bertrand Bissimwa.
Parlant des « perspectives », le président congolais Joseph Kabila a envisagé une reprise de la guerre lors de sa rencontre avec les responsables des médias congolais le 18 décembre 2012 à la cité de l’Union africaine, à Kinshasa. « On va tenter d’arrêter cette guerre, le temps de préparer l’armée et la police », a-t-il rassuré parlant de la guerre provoquée au Nord-Kivu par le M23. Il a prédit que
« la guerre va recommencer et, peut-être, à tout moment ».« Mais, nous pensons qu’à court terme, si tout se passe bien, ce sera possible d’arrêter cette guerre. A moyen terme, nous préparons notre armée. Pour la prochaine guerre - c’est une question de temps : 6 mois, une année, deux années - il faut que les FARDC (Forces armées de la RDC) soient prêtes au rendez-vous pour défendre la nation », a-t-il déclaré.
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