Pour une association de juristes congolais
Pour une association de juristes congolais
Le Congo est entré dans une crise profonde qui rappelle les événements historiques du 4 janvier 1959 . Le peuple à qui le tyran a volé sa victoire n’entend pas rester les bras croisés. Abandonné à son triste sort par ceux qui se disent démocrates et qui passent pour de grands donneurs de leçon de morale, le peuple congolais a pour seules armes dissuasives sa volonté de fer au changement et sa conscience militante.
Cette dynamique fait peur au détenteur du pouvoir pour le pouvoir. Comme dans toute dictature qui respecte sa folie meurtrière, le pseudo-chef utilise la force, réprime dans le sang son propre peuple. Une poignée de flatteurs mêlée des béni-oui-oui achetés à coup de milliers de dollars, de véritables caméléons et des prostituées politico-financières, soutiennent encore ce pouvoir honni, chancelant et vomi par toute la population. A court d’arguments puis privé de confiance et de légitimité populaires, la brutalité reste sa seule réponse face à la tenace volonté de la rue. Inféodées, l’armée et la police se trompent de cible et tirent aveuglement sur la population désarmée. De ce fait, les militaires et les policiers deviennent les assassins du peuple.
Pourtant, c’est l’argent du contribuable congolais qui les fait vivre. Oubliant que c’est le despote qui est notre ennemi commun, car responsable de notre misère, ces pauvres en armes nommés policiers ou soldats, tuent les pauvres désarmés appelés peuple. Comme c’est triste ! Pire encore, l’intello et l’officier congolais réunis dans une grande fratrie des cupides, mettent leur intelligence machiavélique au service de l’oppresseur et utilisent leur position provisoire dans le cercle fermé du pouvoir répressif pour nuire à leurs propres frères. Accrochés à leurs privilèges, ils forment une sorte de société secrète qui défendent leurs propres intérêts égoïstes aussi ceux des multinationales et des puissances étrangères qui sont les garantes de leur longévité au pouvoir. C’est tout le paradoxe du drame congolais. Aussi ce qui intrigue, c’est le parfait silence de ceux qu’on a l’habitude d’appeler les grands de ce monde.
Ces faiseurs des roitelets en Afrique qui paraît-il sont démocrates et qui font ce que j’appelle recel de dictateur. Les médias occidentaux ont longtemps parlé du génocide rwandais, Hollywood l’a même immortalisé dans un film. Mais s’agissant du Congo, le massacre des cinq millions de nos compatriotes s’est fait dans l’indifférence la plus totale et avec la complicité de la communauté internationale. Ces tueries organisées à grande échelle n’avaient jamais été qualifiées de génocide. Ce fait pose un problème de conscience qui doit nous donner matière à réflexion Le Congolais a-t-il vraiment de la valeur devant les intérêts sans cesse croissants des puissances étrangères qui n’ont d’yeux que sur les richesses de notre pays ? Ces démocrates d’ailleurs se soucient-ils de la démocratisation du Congo ou plutôt de sa paupérisation ?
En tout cas, le malheur de nos concitoyens n’agitent pas le sommeil de ceux qui (dés)orientent la destinée du monde. A la lumière de l’actualité congolaise, rien ne peut-être laissé au hasard. La mobilisation et la détermination pour en finir avec le pouvoir oppressif sont grandes. Personne ne doit rester à la traîne. Pourquoi dès lors, les juristes congolais de la diaspora ne se constitueraient-ils pas en un collectif ? Eux qui connaissent le droit, eux qui savent l’interpréter, le dire et le lire devraient s’unir afin de réunir tout le matériel compromettant pour ce régime pourri. La collecte des photos macabres sur les événements en cours au pays, la récolte des témoignages auprès des familles des victimes par exemple constitueraient un dossier solide pour porter plainte contre le roitelet du Congo, ses acolytes, ses complices et ses sbires auprès du Tribunal Pénal International à La Haye aux Pays-Bas pour crimes contre l’humanité.
J’appelle de tous mes vœux à la création de cette association qui sera une arme juridique redoutable au service du peuple. Juristes congolais d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Afrique, unissez-vous au nom de peuple afin de porter votre pierre à l’instauration d’un Etat de droit. Vous lancerez des pétitions jusqu’à ce que la dictature des brebis galeuses soit ébranlée jusque dans ses fondements. Le peuple congolais doit utiliser les instruments juridiques que les soi-disant démocrates occidentaux ont mis à notre disposition pour retourner la situation. Ce collectif doit porter au-devant de cette juridiction internationale tous les crimes commis sur notre territoire par ce gouvernement qui a perdu ses attributs et qui au contraire apparait aux yeux de tous comme un groupe maffieux.
Les meurtriers au pouvoir à Kinshasa (pour combien de temps encore?) ne doivent pas rester impunis mais au contraire répondre de leurs actes criminels devant le justice internationale. L’armée et la police doivent changer de casaque et se mettre du côté du peuple. Mais quelle différence y-a-il vraiment entre cet imposteur et un voleur, entre ce tyran et un criminel notoire, entre ce dictateur et un terroriste ? Rien. Car c’est bonnet blanc blanc bonnet. Ata ndele …
Congo avenir, par Rochereau et l'African Fiesta National
Samuel Malonga
.