Les contes de chez-nous(1)
LE CONTE (LISAPO)
Le conte est est un récit de faits ou d’aventures imaginaires. Il fait partie de notre littérature orale traditionnelle et partant de notre culture. Avant qu’on ne puisse écrire de livres sur les contes, ils se racontaient oralement à l’origine. Beaucoup parmi nous se rappellent de ces histoires que les vieux nous racontaient le soir autour du feu. Lorsque j’étais tout jeune, les vieux nous disaient toujours de ne jamais raconter un conte pendant la journée. Toute tentative de déroger à cette règle peut faire que vous deveniez automatiquement nain ou que vous ne grandissiez plus.
Pendant ma tendre enfance, on s’activait à aller couper des fagots de bois pendant la journée en prévision des contes à suivre pendant le soir. Le soir venu, on amenait nos fagots de bois chez le conteur du village pour allumer du feu pendant la nuit afin de suivre avec une attention soutenue les contes. Comme on peut vite s’en rendre compte, le premier objectif du conte n’était rien d’autre que le divertissement. On voulait bien s’évader et se détendre bien que l’histoire contée soit fausse, que les personnages soient une simple invention du narrateur et que les événements qu’il nous décrivait n’aient jamais existé. Le conte est donc un mensonge autorisé. Ce qui importe, c’est la beauté de l’irréel et la quiétude d’un univers imaginaire dans lequel le narrateur veut nous transporter. Le narrateur doit donc user de l’art de la beauté ou d’une préoccupation esthétique pour embellir son récit. D’où l’usage d’une animation du genre «Lisap’onge » et tout le monde répond en chœur «Ongengengenge». Le conte commence toujours par «Il était une fois ». C’est à la fois une façon de rendre le récit réel et d’attirer l’attention de son auditoire. Le conteur transporte son auditoire dans l’univers du surnaturel en parlant des monstres, des diables à plusieurs têtes ou plusieurs mains, des ogres, de la mort, des animaux, des animaux fantastiques, des sorcières et des géants.
Le conte nous transmettait une certaine sagesse, car le plus souvent le conteur nous tirait les oreilles en terminant son récit par une leçon de morale à la manière des fables. Les contes nous aidaient à grandir. A cela, on peut ajouter la dimension d’apprentissage implicite de la langue. On était exposé à écouter et de ce fait à parler. On s’exerçait en quelque sorte à l’art oratoire. Les contes véhiculaient un message ou une éducation traditionnelle. C’est ainsi que dans certains pays comme le Canada, les contes font partie du cours de français en 9eme année. Désolée qu’on ait bannit cette pratique chez-nous au Congo. Même dans les villages, la pratique n’existe plus.
Après cette brève introduction sur les contes, nous invitons les Mbokatiers qui ont des contes à les partager avec les autres dans cette rubrique. Je suis convaincu que nous avons parmi nous d’excellents conteurs qui peuvent égaler papa Nkoba ou papa Ifomi Bolinga de la RTNC. (A SUIVRE)
KIRIKA NKUMU ASSANA ZÉPHYRIN