L'épopée Harlem Band, contée par Lambert Ngabu
Après la publication de notre article sur le groupe Harlem Band, le fondateur du groupe, Lambert Ngabu , résident depuis 1970 en Espagne, nous a contacté pour nous relater la vraie histoire de ce groupe, né en 1958 à Léopoldville, et au sein duquel Tabu Ley Rochereau a débuté la musique.
C’est une chance énorme pour notre blog d’obtenir le témoignage authentique de l’un des pionniers de la musique congolaise moderne. Par manque d’autres chansons du groupe, nous rediffuserons celles que nous avions programmées lors de notre précédente édition, afin d’apprécier la virtuosité de Lambert Ngabu à la guitare solo, lors de l’enregistrement de Monriova, en 1965.
Messager
L'EPOPEE HARLEM BAND, CONTEE PAR LAMBERT NGABU
Messieurs de mboka mosika, j’ai bien reçu votre message, et suis très content d’être en communication avec vous, je vous
dirai tout sur nous, mais comme il ya beaucoup à dire, je crois que je le ferai en plusieurs parties, puisque c’est une histoire de plus de 53 ans..
NAISSANCE DU GROUPE A LEOPOLDVILLE.
Le groupe est né en 1958, avec le nom de Ritmo-Band. Au départ il y avait
comme mambres, de Kinshasa : Lambert Ngabu, Marcel Ngabu , et Rochereau ; de Brazzaville :
Didi Siscala, Sabin, et Fu Manchu.
Moi (Lambert Ngabu), je travaillais à la Pédiatrie ( Hôpital Infantil de Kalembe lembe),
situé d’ailleurs à 200 mètres de ma maison. Je partais voir toujours Nico sur la rue Batumbu, mais sans avoir l’intention de devenir musicien, dans la mesure où en temps là, les musiciens
n’avaient pas beaucoup de considérations auprès du public. On les assimilait souvent aux voyous ( Batu pamba ). Donc mon intention était, d’aller écouter seulement.
Plus tard, j’ai acheté une guitare dans la maison des jouets, et j’ai commencé à gratter sur la guitare. Franchement , personne ne m’a appris à jouer la guitare. Mais je sais seulement que j’ai l’oreille musicale.
Un jour, Rochereau de son vrai nom Sinamuey Pascal, est venu me voir, et m’a
dit : « Nayoki que ozali koyekola guitare, ngai pe nazali koyekola koyemba, donc il serait mieux tosalaka na biso ba répétitions. » Je lui ai rétorqué : d’accord.
Ainsi, tous les samedis et dimanches on répétait chez moi, de fois au lieu de travail (A la pédiatrie). C’est ainsi que je commencerai à progresser rapidement. Mon frère
Marcel faisait l’accompagnement. Je suis devenu ainsi très rapidement un soliste à force des répétitions avec Rochereau.
Alors je me suis adressé à ces trois congolais de Brazzaville c’est- à- dire Didi Siscala, Sabin , et et Fu Manchou, en leur
disant que j’allais fonder un groupe. Ils étaient d’accord. On a commencé à répéter ensemble. Quelques mois plus tard, on s’est dit : pourquoi ne pouvons-nous pas faire un essai, c’est- à-
dire jouer quelques part? Nous avons décidé d’essayer, et nous sommes partis voir Siluvangui Bar à Barumbu. Nous lui avons proposé qu'il ne nous payera pas, mais qu`il nous
donne seulement à boire et à manger. A l’issue de ce premier essai, nous avons vu que les gens étaient contents.
L’INSTALLATION AU CONGO BRAZZAVILLE
Un autre jour, nous nous sommes dits « pourquoi nous ne partons pas jouer à Brazza? Nous sommes partis, et c'était vraiment
génial. Je continuais à progresser à la la guitare. Les gens me disaient, tu joues bien la guitare , plus que tel ou tel autre. Alors vu ce qui se passait en faisant la musique, j'ai décidé de
laisser le travail, pour me consacrer à la musique. Mais vu que Rochereau était en train d'étudier, il ne pouvait pas être avec nous, puisque nous nous sommes entre
temps installés à Brazza.
ROCHEREAU A DEBUTE LA MUSIQUE AVEC RITMO BAND
Rochereau a bel et bien commencé la musique avec nous, on a même failli réaliser quelques
enregistrements chez Ngoma, mais ça loupé. Nous sommes restés à Brazza et Rochereau
venait le samedi pour jouer et retournait le dimanche soir, pour aller à l’école à Léopoldville.
De Brazzaville, nous sommes allés à Pointe noire, et Rochereau ne pouvait plus nous rejoindre.
C’est ainsi qu’ il est rentré dans l’African Jazz de Kabasele, et nous de notre côté, quand
nous étions à Pointe Noire, nous avons enrôlé deux nouveaux membres, un congolais de Kinshasa au nom de Pongo Mingashanga chanteur, et un Brazzavillois
saxophoniste au nom de Kikouki Andre alias( Babalou). Notre effectif est passé à sept musiciens. Plus tard un musicien, mon petit frère, au nom de Ngabu André,
bassiste, a encore rejoint le groupe .
DES PROBLEMES A POINTE NOIRE
Le groupe comptait trois frères charnels, et à cause de ça, il y a eu des problèmes avec les Brazzavilois, qui supportaient mal l‘emprise de Kinois sur le groupe. Ils sont partis voir un membre de leur famille qui était officier de paix, lequel a contacté des policiers qui sont venus prendre des instruments et les emmener au Commissariat. Donc nous devrions être rapatriés, et les instruments que moi j’avais achetés devraient restés au Congo Brazza.
Mais ba ndimaki, le groupe s’est scindé en deux, de notre coté, il y avait le soliste, l’accompagnateur, le bassiste, le saxophoniste, le chanteur. Le saxophoniste était un Brazzavilois qui n’avait pas voulu cautionner leur bêtise.
De leur coté, il ne restait qu’un chanteur, un batteur, et un maracassiste. Donc les vrais musiciens étaient
de notre de côté.
L’un d’eux, Didi Siscala, était venu me voir avec sa mère, et elle m’a dit que si jamais le groupe se sépare,
son fils devrait venir avec nous, puisque l’orchestre était à nous. Le jour suivant, Didi (en garçon honnête) est venu me
prendre pour aller voir un certain administrateur, ayebissaki ye ce qui s’est passé, administrateur adamaki nkita, abengi na commissariat wana, alobi na bango :
« veuillez remettre les instruments à monsieur Lambert immediatement ».
Alors dès que nous sommes arrivés au commissariat, on a trouvé les instruments dehors, Didi avait bien dit à l´administrateur,
que eux étaient chez moi, et à cause d’eux, j'ai abandonné mon travail pour venir à Brazza. Alors l´administrateur m´a dit, si je voulais, je pouvais les mettre dehors sans problème, mais en tant que humain et chrétien, je n’ai pas pu le faire.
RITMO BAND DEVIENT HARLEM BAND
Etant toujours à Pointe Noire, un monsieur nous a dit que le nom de Ritmo Band était un peu bizarre. Vu que
notre musique était vraiment bien, on devait s’appeller comme Harlem globe
trotter, vous connaissez les basketteurs Américains? Donc on a pris le nom de Harlem
Band.
TOURNEE EN AFRIQUE
Nous avons programmé une tournée musicale en Afrique . De Pointe Noire, nous sommes allés au Cameroun, à Douala, nous y sommes restés durant au moins deux ans. Après nous sommes partis au Nigéria. Nous y avons fait
deux disques. Apres le Nigéria, nous sommes allés au Dahomey, qui est Benin aujourd’hui. Par après, nous avons fait le Togo, le Niger, la Haute Volta qui est Burkina Faso, la Côte
d’Ivoire, le Libéria, où nous sommes restés longtemps. C’est là où nous avons enregistré plusieurs disques, au moins 14. Nous avons même dédié un disque au Président Tubman,en anglais,
haa nous parlons aussi anglais.
Au Libéria, nous avons joué à l’Ambassade du Congo quoi que tango wana ezalaki Zaire,. Donc tokendeki kobeta
na anniverssaire ya MPR, et l'ambassadeur nous a dira "po nini kombo ezala na quelques chose ya congo na kati te?" Donc on a dû changer encore le nom du groupe ekomaki Congo
Stars qui veux dire , les Etoiles du congo.Le Libéria ç'est le pays ou nous avons demeuré longtemps.
Mais tango tokomi awa na Espagne, on a encore du changer le nom du groupe ekomaki THE GREAT MAYOMBE
ARRIVEE EN ESPAGNE
Les noms des musiciens sur la photo
Les musiciens sur la photo sont - à droite na likolo ezali ngai chef d,orchestre Ngabu
Lambert ;devant ngai en bas Pongo André, chanteur ; plus bas ..Ngabu André , bassiste ;devant lui , Ngabu Marcel, accompagnateur ; après ,Bangura.,.drumeur ; après,
Kikuki André,..saxofoniste. ; et finalement,Nkua Sebastien, chanteur.
Sur cette photo il manque kutu Didi Siscal, resté à Brazza et commença à jouer avec Bantous de la
capitale. Ba mosusu ...Sabin,,,...Fu Manchu´,,,,batikalaki na Douala , au Cameroun, et l’autre qui chante (higlife), un Nigérien, atikala na
Libéria.
La photo est prise en Espagne en 1970, c'est aussi la date de notre arrivée ici en Espagne ou nous
résidons maintenant- Après le Liberia nous sommes allés en Siera Léonne, en Gambie, au Sénégal et finalement en Espagne avec le nom de Congo
Stars. Nous sommes restés jusqu'aujourd´hui. Nous sommes tous mariés aves des femmes Espagnole. Moi j'ai 7 enfants.
TRISTE SORT POUR PLUSIEURS MEMBRES DU GROUPE
Nous sommes effectivement arrivés le 15 férvrier 1970 en Espagne. Alors en 1975, mon frère Ngabu Andre le bassiste décida de retourner au pays avec sa famille. Je lui avais demandé s’il avait vraiment pensé sérieusement . Il me dira oui . Akendeki na ye pepele, akomi kuna akomeli nga que azalalki na ye très bien, akotaki kutu na Afriza ya Rochereau, quelques anées plus tard akomeli ngai en disant que « amikosaki ebongaki akende te ». Finalement azongi lisusu na groupe, mais peu à peu, un membre du groupe commença à se sentir malade, et ç'était mon petit frère. Atteint d’un cancer, il mourut 4 ans après. Donc je parle de Ngabu Marcel.
Quelques années encore après, le batteur Bangura était devenu à son tour malade, on lui a envoyé chez- lui à
Siera Leone, d’où il mourut . Aussi le saxophoniste, a eu l'hémorragie cérébrale, et succomba....
LE GROUPE A CONNU 4 APPELLATIONS
Le groupe a changé les noms 4 fois.--- Ritmo Band ---- Harlem
Band------The Congo Stars-----et finalement ---Mayombe
Comme nous avions laissé trois musiciens au Cameroun, un chanteur, un batteur, et un maracassiste, on a dû prendre sur
place au Cameroun, deux musiciens, un chanteur et un batteur avec les quelles nous sommes allés au Nigéria, en passant par le Dahomey, leTogo, le
Niger , la Haute Volta, la Cote d'Ivoire jusqu'au Liberia. Au Liberia le batteur a fait des
bêtises qui pouvait nous couter très cher, alors il est retourné chez lui au Cameroun, avec l'aide de l'ambassade du Cameroun à Monrovia.
Nous avons pris un batteur Nigérien c'est lui qui chante hig life dans la première chanson. Mais celui là a fait
aussi des bêtises , raison pour la quelle il est resté au Libéria quand nous sommes allés à FreeTown , en Sierra Leonne. Alors nous avons pris un nouveau batteur
Sierraleonais. Haaaaa na bosanaki, au Libéria, un Congolais de Brazzaville nous a rejoint il était chanteur venant de Gambie.
En quittant le Libéria, le chanteur camerounais que nous avions, resta aussi au Lobéria, son nom est Andre Tchang, donc nous
sommes restés, Lambert Ngabu, Marcel Ngabu ,Andre Ngabu-, Pongo Andre, Kikouki Andre, Marcelin et Bangoura, pour continuer la route jusqu'à
Banjoul, en Gambie. Nous y sommes restés quelques temps, et après nous sommes allés au Sénégal, et après en Espagne dans
les illes Canarie d'ou nous vivons jusqu'aujourd'jhui.
Nous sommes arrivés le 15 février 1970. Nous sommes tous marié avec des femmes espagnoles. Nazali na bana sambo
,7 enfants, 4 garçons et trois filles, je suis grand père 5 fois.
Depuis awa na Espagne, nous avons fait plusieurs pays, comme le Portugal, l’Italie,l’ Algerie, L’Irak, la Jordanie,
la Syrie, et L’Iran, totambola trop.
Alors comme je vous ai dit, sur le nombre de 7 que nous étions, il en reste seulement 2, moi et un
de mes frère, maintenant j'ai eu ma retraite, il ya au moins 6 ans.
Bo se rendre compte ya ba faute d'ortographe te, po ordenateur oyo ezali en espagnole, pe ba erreurs de vitesse tala kaka.
donc c'est ça notre histoire, makambo ezali na yango mingi, mais oyo ya important yango wana.
REGRETS A PROPOS DU COMPORTEMENT DE ROCHEREAU
Likambo moko kaka nasalaka reproche na Rochereau, jamais il a mentionné mon nom na ba interview na ye, nazali kutu na DVD na ye
moko où il dit que « ye abandaki musique à l'âge de soki 9 ans na afrique du sud, wana ezali lokuta. En 1986, je suis allé à Kinshasa, na
kendeki kotala ye na Victoire azalaki kobeta, amoni ngai a kamue, alobi haaa Lambique depuis quand? alor nayebisaki ye que il ya
2 jours.
Nazalaki kozila po alakisa ngai epayi ya ba musiciens na ye, rien, rien et rien. Après, à la fin a lobi na ngai, lobi kobima te
nakoya kokamata yo po tosala ba plan. Nazelaki ye toute la journée, il n’est pas venu, et pourtant il connaissait bien chez ma sœur. Avant na zonga na Espagne, neveu na ngai moko
azalaki kosala na Mitchoubisi, alobi na ngai que Rochereau akendeki kuna kosomba soki nini, atuni ye oncle na yo Lambert asi azongi? Alors mon neveu lui a dit que pas encore, pe alobi na neveu
na ngai que loba na Lambique qui est Lambert que lobi na pokua nazali koya kokamata ye, ayaki te, pour quoi? il est le seul à le savoir, d'ailleurs il y a en a encore, mais pas la
peine.
Donc ba ndeko ya mboka mosika, napesi bino merci mingi, surtout po na ba nzembo na biso,
tango na beta yango, epesaka ngai mawa, je pense à mes amis qui sont morts.
Nazali kotuna soki bozali na ba disques yango, soki pe bokoki kotin dela ngai ata ba copie, nakosepela, motu oyo atindelaki bino
yango
akoki kozau ba mosusu te?, na Nigeria Lagos tosalaki 2 disques, na Libweria au moins 14, na SieraLeone 2 asala mua
makasi.
Soki bolingi nakoki kotindela bino mua ba CD oyo tosalaki awa, toyemba na Anglais, Français et Espagnoe na mua linga, na kotinda
pe ba photo, merci de vous connaitre.
Lambert Ngabu
LES SIX CHANSONS DE HARLEM BAN ENREGUISTREES A MONROVIA
Ivie