L’artiste et l’écriture
Les artistes-musiciens sont des poètes. Ils écrivent de petits textes auxqueles ils ajoutent une mélodie accompganée par les différents instruments. Mais ces textes chantés ne font pas partie de la littérature proprement dite.
Si la majorité de nos artistes ont composé plusieurs chansons, très peu ont par contre écrit des livres. Parmi les grands noms de la musique congolaise dite moderne, personne n’a laissé ses mémoires. C’est vrai, écrire une chanson n’est pas écrire un livre. Toutefois, quelques uns parmi eux se sont prêtés à cet exercice difficile.
Jean-Pierre François Nimy Nzonga
Beaucoup l’ignorent peut-être, mais il est celui qui a fondé le mythique orchestre Yéyé National à Bruxelles alors qu’il était étudiant. Frère cadet de maître Nimy Mayidika Ngimbi, l’ancien Directeur de cabinet de Mobutu, il devient lui aussi ministre à l’époque du Zaïre. L’ancien musicien-étudiant puise dans ses souvenirs pour écrire le "Dictionnaire des Immortels de la musique congolaise moderne" en 2007. Il y retrace la vie de plusieurs artistes-musiciens toutes générations confondues. Leur biographie est accompagnée de plusieurs photos dont certaines sont inédites.
Faugus Izeidi
Le seul artiste a avoir écrit deux livres. Après la sortie de "Les coulisses de la musique congolaise, de l’African Jazz à l’Afrisa" en 2012, il publie "Ce Muyanzi-là" en 2018. Si le premier ouvrage rencontre un certain succès, le second édité à Kinshasa est passé quasiment inaperçu. Il l’a totalement dédié aux œuvres de l’artiste d’ébène Tabu Ley. Faugus parle des circonstances qui ont inspiré certaines chansons de Rochereau et aussi leurs conditions de travail.
Félix Wazekwa
Contrairement à ses ainés qui ont écrit sur la musique car étant artistes, le patron de Cultura pays Vie écrit sur un autre domaine autre que celui de son gagne-pain. Dans "Les petits bonbons de la sagesse" paru en 2018, Wazekwa condense des proverbes, des maximes et des aphorismes pour pousser ses lecteurs à la réflexion.
Ce que j’appelle "Les petits bonbons de la sagesse", écrit-il dans l’avant-propos, sont en réalité quelques pensées qui nous donnent de la matière dans la connaissance ou la recherche de la sagesse. Ces bonbons n’ont pas le même goût selon que l’on aborde tel ou tel sujet : l’amour, les faits sociaux, les croyances.
Samuel Malonga