Décès brutal du président ghanéen John Atta Mills
Décès brutal du président ghanéen John Atta Mills
Le président ghanéen John Atta-Mills est mort brusquement, ce mardi 24 juillet, à l'âge de 68 ans. Il était tombé malade quelques heures auparavant, selon le communiqué publié par les services de la présidence. Il était en poste depuis 2009. Le vice-président John Dramani Mahama a prêté serment ce soir pour lui succéder.
John Atta-Mills est tombé brusquement malade ce mardi matin, il a été conduit à l'hôpital militaire où il s'est éteint quelques heures plus tard. Le président revenait d'un voyage aux Etats-Unis où il avait subi des examens médicaux qualifiés d'examens de routine. Sa voix était devenue plus fébrile ces derniers mois selon des journalistes dans la capitale.
« C'est avec le cœur lourd que nous annonçons la mort brusque et prématurée du président de la République du Ghana », a déclaré la présidence dans un communiqué succinct. Selon la Constitution, c'est le vice-président John Dramani Mahama qui va assurer l'intérim de ce pays réputé stable, jusqu'à élection présidentielle prévue en décembre. John Atta-Mills avait été désigné par son parti, le NDC, pour briguer un deuxième mandat à la tête du pays.
John Atta-Mills avait 68 ans, il venait de célébrer son anniversaire samedi, le site de la présidence affiche encore en page d'accueil une photo du président qui sourit à pleine dent, et sous le cliché cette légende « Happy Birthday President », joyeux anniversaire président.
Humble, au ton mesuré
John Evans Atta-Mills, juriste de formation, a dû s'y prendre à trois reprises avant de décrocher de justesse la présidence à l'issue des élections fin 2008. Durant sa campagne, cet homme d'origine modeste avait déclaré qu'il était animé par les idées sociales de Kwame Nkrumah, premier président du Ghana indépendant et héros de l'émancipation politique des noirs sur le continent.
Surnommé « le prof » - il a enseigné le droit durant vingt-cinq années - Mills était aussi un sportif accompli, il avait évolué au sein de l'équipe nationale de hockey sur gazon. Il rejoint le bureau politique du National Democratic Congress (NDC) en 1990, et devient vice-président de Jerry Rawlings sept années plus tard.
Sa réputation d'homme humble au ton mesuré tranche avec celle de l'ex-chef de l'Etat, le bouillonnant Rawlings. Les deux hommes se sont affrontés quand Rawlings a tenté d'imposer son épouse à la tête du parti en juillet dernier.
Mills laisse derrière lui une formation politique divisée à cinq mois de la présidentielle. On retiendra que le Ghana a rejoint le club fermé des pays producteurs de pétrole sous son mandat. John Atta-Mills aussi avait eu l'honneur d'être le premier président de l'Afrique subsaharienne, en 2009, à recevoir Barack Obama en visite officielle.
Source:RFI
Décès brutal du président ghanéen John Atta Mills
Le président ghanéen John Atta Mills est mort, selon un communiqué de la présidence qui précise que le chef de l'Etat, âgé de 68 ans, est décédé quelques heures après être tombé malade. /Photo prise le 8 mars 2012/REUTERS/Joshua Roberts (c) Reuters
ACCRA (Reuters) - Le président ghanéen John Atta Mills est mort brutalement mardi à l'âge de 68 ans de causes encore inconnues, et le vice-président John Dramani Mahama a prêté serment dans la soirée pour lui succéder, a-t-on appris de source officielle.
"C'est le coeur lourd (...) que nous annonçons la mort soudaine et prématurée du président de la République du Ghana", lit-on dans le communiqué.
Le chef de l'Etat est décédé quelques heures après être tombé malade, indique le communiqué sans autre précision.
D'après une source proche de la présidence, qui a demandé à rester anonyme, Mills s'était plaint de douleurs lundi soir et est décédé mardi après-midi après une rapide détérioration de son état de santé.
Il était revenu il y a quelques semaines des Etats-Unis, où il avait subi une batterie d'examens. Il avait plaisanté avec des journalistes à l'occasion de son départ d'Accra, la capitale, au sujet de rumeurs évoquant sa mort. "Est-ce que vous regardez une personne qui est morte?", avait-il demandé ironiquement.
Mills devait selon toute vraisemblance se représenter à la tête du Ghana à la présidentielle organisée en décembre.
La commission électorale ghanéenne a déclaré que la présidentielle et les législatives auraient lieu comme prévu. "Le calendrier électoral reste inchangé -c'est seulement l'affaire des partis", a déclaré le chef de la commission Kwadwo Afari-Gyan à Reuters, expliquant qu'il dépendait du Congrès national démocratique (NDC), au pouvoir au Ghana, de trouver un remplaçant à Mills.
Selon les termes de la constitution ghanéenne, le vice-président Mahama doit assurer l'intérim jusqu'aux prochaines élections.
UN EXEMPLE DE DÉMOCRATIE
John Atta Mills avait obtenu la reconnaissance de la communauté internationale en tant que dirigeant d'un pays africain considéré comme exemplaire, tant sur le plan de la stabilité politique que du respect de la démocratie.
Pays producteur de pétrole depuis seulement deux ans, mais aussi d'or et de cacao, le Ghana a enregistré une croissance à deux chiffres l'an dernier, polissant ainsi son image de destination attractive pour les investisseurs.
Avocat et expert en fiscalité de formation, Mills avait supervisé l'émergence du Ghana comme nouveau pays producteur de pétrole, s'attirant la reconnaissance de son pays et de la communauté internationale pour sa solide politique économique et son engagement en faveur de la démocratie et de la bonne gouvernance.
Le président américain Barack Obama l'avait reçu en mars dans le Bureau ovale et l'avait félicité, évoquant au sujet du Ghana une "histoire exemplaire en Afrique".
Mills et son parti ont suscité les attentes des populations les plus défavorisés du pays, qui s'attendent à pouvoir bénéficier des retombées de la production pétrolière.
Mais l'ancien président a aussi toujours insisté sur l'importance de la stabilité politique dans une région souvent en proie à des troubles.
"Nous allons assurer qu'il y aura la paix avant, pendant et après l'élection (de décembre), parce que quand il n'y a pas de paix, ce ne sont pas les élites qui souffrent, mais les gens ordinaires qui nous ont élu", avait-il déclaré à Barack Obama en mars.
Le Ghana a connu des élections démocratiques à quatre reprises depuis le dernier coup d'Etat militaire en 1981.
John Atta Mills avait remporté l'élection présidentielle de 2008 après deux tentatives infructueuses.
Kwassi Kpodo; Danielle Rouquié, Benjamin Massot et Hélène Duvigneau pour le service français
Source :Nouvel Obeservateur
.