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Publié par Messager

Il y a quelques jours, un metteur avait affiché sur le forum MWANANCHI (forum en anglais) que Mugabe avait commis un acte impardonnable pour les Occidentaux pour avoir contrecarrer leur plan en RDC. Un autre look de Mugabe ajouté à celui que les Occidentaux véhiculent.

Lors de la dernière campagne électorale, il est arrivé un phénomène unique au monde: les médias et les leaders occidentaux étaient intervenus massivement dans cette campagne en faveur de MDC et de Tsvangarai. Mugabe fut diabolisé et qualifié de tous les qualificatifs et

le sommet: Mugabe est un raciste (titre d'un quotidien suisse germanophone) .


Pourquoi leur chouchou de 1980 est devenu l'ennemi public N°1?


1. Lors des Accords de Lancaster House, l'indépendance du Zimbabwe fut fixé en 1980. Ces accords contenaient deux conditions auxquelles le Zimbabwe (et non Mugabe) devait accepter:

(1) reprendre la dette de 800Mio de dollars américains contractés par le gouvernement de Ian Smith.
Voyons la situation. Lors de l'UDI (Unilatéral Declaration of Indenpence) par Ian Smith et les Blancs rhodésiens, l'Afrique du Sud et les Occidentaux donnèrent à Ian Smith de crédits pour organiser la guerre contre les mouvements de libération de la Rhodésie du Sud (Zapu de Joshua Nkomo et le Zanu de Mugabe). Au moment de l'indépendance, le Zimbabwe devait reprendre cette dette. L'origine de la dette du Zimbabwe.

(2) le Zimbabwe devait accepter un moratoire de 10 ans avant d'entamer la reforme foncière. La réforme foncière était la priorité des priorités du Zanu. Toutefois le principe "willing seller, willing buyer" (qui veut vend, qui veut achète) devait être appliqué. C'est ainsi que la reforme foncière fut mise en veilleuse pendant 10 ans (1980-1990). Selon ces accords les britanniques et les Américains devaient donner l'argent nécessaire au gouvernement zimbabwéenne pour acheter les terres que les fermiers blancs offriraient.

2. Après 10 ans, l'organisation de l'unité africaine organisa (1990) un sommet des chefs d'Etat au Zimbabwe (Harare), pays de ligne de front par excellence contre l'apartheid. La priorité fut accordée à la lutte contre le régime sud-africain. C'est ainsi qu'un second moratoire de 10 ans sur la reforme foncière fut accordé par le Zimbabwe.

Entre-temps, les programmes d'ajustement structurels de la BM et du FMI avaient fait explosé l'inflation et; les actes de déstabilisation économique, politique et sécuritaire de l'Afrique du Sud avait augmenté d'intensité. L'Afrique du Sud sous embargo obtenait de crédits des Occidentaux. Le Zimbabwe et les autres pays de la ligne de front devaient prendre de crédits pour se défendre (il y a des études qui montrent la corrélation entre l'octroi des crédits à l'Afrique du Sud et  l'accroissement d'actes de sabotages de déstabilisation des pays de la ligne de front d'un côté, et de l'autre côté, entre les efforts d'autodéfense de ces états et les crédits q'ils devaient prendre (et l'augmentation de leurs dettes).

Le Zimbabwe était confronté à un autre facteur de déstabilisation. Son seul débouché vers la mer était le Mozambique. L'Afrique du Sud et les Occidentaux soutenaient le Renamo contre le Frelimo. Pour assurer ses exportations, le Zimbabwe envoya un corps expéditionnaire pour assurer la sécurité du corridor ferroviaire avec le Mozambique. (Noter qu'au zaïre, Mobutu soutenait l'Unita qui avait coupé la ligne de chemin de fer Mutshatsha-Lobito, voie d'exportation du minerai du Shaba!).

3. En 2000, il fallait coûte que coûte commencer la reforme foncière. Pour ceux qui ne le savent les terres agricoles sont classifiées en 5 classes selon de critères climatologiques, pédagogiques, hydrologiques, hydrologéologiques, infrastructures existantes etc... Le paysannat comme on le connaît au Congo n'existe pas au Zimb. La priorité fut donnée aux vétérans de la guerre de libération: ils s'étaient battus pour cette reforme. Le gouvernement acheta les terres qu'on lui avait offert et les distribua. mais, il y avait mauvaise foi de fermiers blancs qui vendirent de terres ingrates aux prix forts. Les fermiers blancs avaient trahi la confiance que le gouvernement avait placé en eux.

Le gouvernement de Taylor (conservateur) signa le protocole qui stipulait que la Grande-Bretagne devait remettre l'argent pour la reforme au Zimb. Selon les accords de Lancaster House Blair gagne les élections et par une lettre adressée au gouvernement zimbabwéen (lettre que New African avait publiée) par son ministre de la coopération Claire Short; il annula le protocole et refusa de fournir un seul penny au Zimb. Comme les fermiers blancs refusaient de coopérer et que les vétérans étaient à bout de patience, les vétérans occupèrent quelques dizaines de fermes sur environ 4500, ce furent les fermes de fermiers blancs racistes qui croyaient que la Rhodésie du Sud existait encore. Le gouvernement du Zimb. pris acte de la décision de Blair et accéléra la réforme. En Afrique du Sud plus d'un millier de fermiers blancs ont déjà été assassinés sur leurs fermes par les Noirs: personne n'en parle en Occident.
Intéressant est que les Occidentaux ne disent jamais qu'au moment où la crise avait atteint le sommet, c'était un Zimbabwéen blanc d'origine anglaise (anglais naturalisé zimbabwéen) qui était ministre de finances! Que tsvangarai était le dirigeant du syndicat unique du Zimbabwe lié au zanu-PF, qui avait été invité aux USA pendant 4 mois, fait un crochet par Berlin (même itinéraire que Chiluba de la Zambie). A son retour il créa avec les fermiers blancs le MDC. Ce sont les fondations britanniques qui sont ses bailleurs de fonds.
Mugabe a été fait responsable de la sécheresse qui avait frappé toute l'Afrique australe. Mugabe est fait responsable de la propagation du sida parmi les ouvriers zimbabwéens. Il est accusé de tant de choses qu'on peut se demander s'il est un surhomme ou un démon.
New African avait analysé Mugabe dans la presse occidentale et constaté que les Occidentaux préfèrent le diable à Mugabe.
La réforme foncière pose de problèmes à l'aristocratie anglaise parce plus de la moitié de ces terres appartient aux lords (tous membres de la chambre de Lords au Winsminster) . Ils aveint transformé leurs terres en terrai de safaris pour touristes occidentaux riches. Un certain Petzold possède de terres dont la superficie est plus grande que le Luxembourg. Il a trois nationalités: suisse, autrichienne et allemande. Trois pays défendent les intérêts d'un seul individu.

C'est le Zimbabwe sous un autre angle.

La plupart d'africains comprenent mal ce qui se passent chez eux, en Afrique, parce qu'ils ne connaissent pas l'histoire (la vraie) de leur continent. Ainsi ils disent ou ecrivent des conneries...

FRANCO CONDE

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C
Mr Franco Conde, je vous remercie pour votre  article sur le Zimbabwe. Merci de rétablir cette vérité. Que nos compatriotes s'interrogent aussi sur les faits suivants:<br /> 1) Au Darfour, il y a un conflit armée entre Soudanais. L'Union Européenne et la "Communauté Internationale" dans leur amour immense pour les nègres du Soudan font de misère au gouvernement de Khartoum. Ils veulent à tout prix y envoyer des militaires pour sécuriser et défendre ces nègres du Darfour contre les milices de Khartoum. Très bonne chose.<br /> 2) Au Congo Kinshasa: un certain Nkundabatuare, "général dissident, tutsi d'origine congolaise" d'après la terminologie de la même UE et de la Communauté Internationale, le sieur Nkundabatuare, disais-je, mène une guerre contre ses propres compatriotes, si on peut dire. Cette guerre a fait plus de 5 millions de morts...L'UE et la Communauté Internationale ne sont pas pressées d'envoyer des troupes pour sécuriser les populations civiles que massacre Nkundabatuare. Au Darfour, c'est 200.000 morts. En RDC, c'est 5 millions. Pourtant les mêmes donneurs de leçon ont soutenu les élections dites "démocratiques". Ils avaient même dépecher des troupes sur place pour ces "élections démocratiques". Lors de la dernière crise de Goma, nous devons nous rappeler des propos de MR Kouchner, ministre des affaires étrangères de la France: "la solution à ce conflit est politique"...il faut que Kinshasa négocie avec Nkundabatuare. Ainsi un gouvernement "démocratiquement élu" devait négocier avec une rebellion contre son autorité. Voilà, avant que les Congolais n'ouvrent leur bouche, Mr Kouchner avait déjà trouvé la solution pour eux. Mais pour écraser JP Bemba à l'arme lourde dans la ville de Kinshasa, la ministre française de la coopération de l'époque déclarait que la force devait restée à l'autorité légalement établie et "élue démocratiquement" par le peuple congolais...<br /> Je voudrais seulement souligner que nous ne devons pas tomber facilement dans les présentations fantaisistes que nous font les "penseurs et décideurs" de ce monde. C'est vrai que nos présidents et "élus" ne sont pas parfaits. Mais dès qu'ils ne servent pas les intérêts des Occidentaux, ils sont voués à tous les diables possibles et imaginables.
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