Le Cirina butyrospermi communément appelé la chenille du karité en français et chitoumou en dioula.
Le Cirina butyrospermi communément appelé la chenille du karité en français et chitoumou en dioula.
Par Antoine Ouattara
En effet durant mon séjour dans les villages des communes de Mangodara et Niangoloko, j’ai constaté la prolifération des paillons qui donnent naissance au chitoumou. Le chitoumou (mot dioula qui signifie le ver du karité) est un insecte qui est lié au Vitellaria paradoxa communément appelé karité dont les feuilles lui servent de nourriture.
A l’ouest du Burkina Faso, les chenilles sont collectées par les femmes et les enfants au pieds des arbres à karité. La collecte se déroule généralement le matin entre 5 heures et 8 heures. C’est à cette période de la journée que les chenilles dites mures descendent de l’arbre pour s’enfouir dans la terre pour une longue hibernation à l’issue de laquelle elles deviennent papillons pour recommencer un nouveau cycle. La chenille est dite mure lorsqu’elle a fini de digérer les feuilles de karité dont elle se nourri. Au toucher la chenille est plus consistante et quand on la coupe l’intérieur est de couleur jaune poussin. La chenille mure est moins velue que la chenille immature.
Après la collecte les chenilles sont bouillies, assaisonnées de potasse, essorées et séchées pour diminuer la teneur en eau néfaste à sa conservation.
A l’issue de ce premier traitement les chenilles sont dégustées sous toutes formes, fraiches, séchées, en soupe, en frite pour accompagner le tôt, le riz ou l’atiéké, ou même en sandwich dans le pain etc..
Le chitoumou est un met identitaire de la culture Bôbô (groupe ethnique habitant la région des Hauts Bassins située à l’Ouest du Burkina Faso). Les autres groupes éthiques voisins (Tusian, Sambla, Tiéfo, Turka, Siamou) en consomment. Originellement consommé par les groupes ethniques de la région des Hauts Bassin, le chitoumou est de nos jour un met exotique qui est consommé un peu partout au Burkina Faso et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest (Mali, Côte d’Ivoire, Nigeria etc )
De l’avis des nutritionnistes et des chercheurs, les chenilles seraient riches en potassium, calcium, magnésium, zinc, phosphore, fer et en vitamines A, D E. Elles contiendraient aussi des acides animés. Elle (chenille) aurait la même teneur en protéine que le poisson et pourrait alors contribuer à la prévention de la malnutrition.
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Photo n°1 : Vue d’un papillon avant la ponte.
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Photo n°2 : Vue d’un papillon agonisant après la ponte. |
DIFFÉRENTES APPELLATIONS DES CHENILLES EN RDC.
L’article de notre ami Tonny du Burkina-Faso nous a incités à effecteur quelques recherches en vue de trouver les différentes appellations des chenilles selon leurs espèces en RDC.
D’une manière générale, voici comment on appelle les chenilles en RDC :
Lingala : mbinzo
Swahili : kiwavi- viwavi (pl)
Tshiluba : meshi.
Kikongo : Bimpiatu. Mais en kikongo il existe différentes autres appellations des chenilles selon les espèces contenues dans un document PDF titré : « Les chenilles comestibles et leurs plantes nourricières dans la province du Bas-Congo », réalisé par Paul Lathan de l’Armée du Salut, consultable sur le lien ci-dessous :
À l’instar du kikongo, les différentes espèces de chenilles portent des noms spécifiques dans presque toutes les langues de l’Afrique. Tous ceux qui connaissent les noms des chenilles dans d’autres langues peuvent nous les communiquer.
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