La signification politique des animaux
La signification politique des animaux
L’animal a toujours fasciné l’homme. Sa vie dans la savane ou dans l’eau voire dans les airs a été méticuleusement scrutée, en témoigne sa présence dans les armoiries de plusieurs nations du monde et les surnoms de certains chefs d’État africains. Du félin à l’oiseau en passant par le ruminant et le poisson, l’animal quelle que soit sa taille a bâti chez l’homme un certain mythe. Sa force naturelle et son énergie débordante ont été politiquement parlant sources de plusieurs récits allégoriques en Afrique.
L’animal est en réalité un véritable trésor politique. Le politicien exploite ses précieux attributs pour se prévaloir. Il y puise les éléments indispensables pour la création de sa nouvelle identité politique. Dans la peau de son animal fétiche, l’homme politique se fabrique une personnalité même fictive qui lui permettra de s’imposer sur l’échiquier politique de son pays. Au football, bien des équipes nationales africaines portent des noms d’animaux pour terroriser leurs adversaires. En politique par contre, ils attribuent aux illuminés qui les portent des spécificités qui forgent l’énigme sur leur personne.
Une bête quelle que soit sa taille possède dans la nature des instincts qui lui permettent de vivre dans un milieu hostile. La solidarité des fourmis, la malignité du caméléon qui lui permet de s’adapter partout ou l’apparence endormie mais réactive du crocodile dans l’eau sont aussi essentielles que la brutalité du lion ou la ruse du léopard. Et en politique cela compte.
L’engouement sur le port des noms d’animaux n’est pas le fait du hasard. L’homme lui-même a transposé la jungle dans la vie humaine en se comportant à bien des égards exactement comme une bête. Ne dit-on pas que l’homme est un animal pour l’homme ? Dès lors le lion, le guépard, le zèbre ou l’éléphant totémisés ″s’humanisent″ en transférant par procuration leur bestialité à celui qui les a psychiquement adoptés.
Le politicien africain a toujours déterminé son caractère politique par rapport au nom de son animal fétiche. Certains ont carrément pris pour pseudonyme le nom de leur totem. Les autres par contre ont été identifiés comme tel par leur propre peuple de par la crainte ou la fascination qu’ils éprouvent pour eux.
Samuel Malonga