LES CONTES DE CHEZ-NOUS (3)
Nous voici au deuxième conte de notre rubrique sur les contes de chez-nous à la recherche de la sagesse bantoue. Je ne fais aucun effort intellectuel pour les rédiger. Ils sont des contes populaires de chez-nous riches en enseignement. Je me fais simplement le devoir de vous les rappeler, car plusieurs d’entre-nous les connaissent.
Conteur : Lisaponge! Ongengengenge.
LE SINGE ET LA TORTUE
A l'occasion du cinquième anniversaire de son mariage, Mfulu, la tortue, organisa un grand dîner. Elle y invita son oncle bien aimé Mpingi, le singe. A cette occasion, monsieur Mfulu tua le plus gras de se bœufs et madame Mfulu le prépara avec le plus grand soin.
A l'heure fixée, monsieur Mpingi entra dans le salon, vêtu d'un pantalon gris et d'une redingote dernier cri.
La famille Mfulu, en costume de fête, accueillit son hôte avec joie. Les serviteurs de la maison allaient et venaient, apportant des plats délicieux de la haute cuisine Mfulu et des calebasses de vin de palme fraîchement tiré.
Vint l'heure de se mettre à table. Mfulu se leva et, d'un air digne, dit à son oncle : "Cher oncle, nous avons abandonné les vilaines habitudes de nos aïeux : nous ne mangeons plus avec les mains sales. La civilisation, voyez-vous, nous a apporté des règles d'hygiène : chacun de nous doit les suivre et les faire appliquer. Allez donc, cher oncle, vous laver les mains à la rivière." Le singe y partit et revint à quatre pattes, sans songer qu'il les salissait de nouveau.
":Mon oncle, dit Mfulu, que faites-vous? Vous allez-vous laver les mains et vous les salissez de nouveau..." Le singe retourna à la rivière et en revint, dressé sur ses pattes. Il s'assit et voulut se mettre à manger. "Doucement, dit son neveu. Montrez d'abord vos mains." Le singe obéit, "Mon oncle, dit Mfulu, elles sont encore bien sales, allez donc les gratter avec ce couteau." Le singe jeta un coup d'œil d'envie sur les plats et sortit. Et pendant que la famille Tortue mangeait et buvait, Mpingi se grattait les mains si fort qu'elles saignaient.
Quand il rentra, les plats étaient vides et Mfulu était saoul.
Le singe rentra chez lui. Tout honteux.
Auteur: anonyme
Quel enseignement ou quelle leçon tirer de ce conte?