Coup d’État militaire au Gabon
Ce mercredi aux petites heures du matin, un groupe de militaires appartenant à la garde présidentielle (GR) vient de renverser Ali Bongo Ondimba au pouvoir depuis 14 ans. L’annonce a été faite peu de temps seulement après la proclamation des résultats du scrutin du samedi 26 août dernier remporté par le président sortant avec 64,27 % des voix. L’opposant Albert Ondo Ossa qui a obtenu 30,77% des suffrages avait la veille dénoncé des fraudes orchestrées par le camp Bongo pour le maintien de ce dernier au pouvoir.
Les putschistes dans une déclaration télévisée ont annoncé "mettre fin au régime en place" tout en dénonçant un scrutin truqué. Ali Bongo est placé en résidence surveillée. Il y a même lancé un appel pathétique. Son fils Noureddin Bongo Valentin est par contre arrêté pour haute trahison. Selon un communiqué lu à la télévision par les militaires du Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI), toutes les institutions du pays sont dissoutes notamment le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale ainsi que le Centre gabonais des élections.
Après avoir perdu le Niger, la France qui continue de suivre la situation de près a condamné le coup de force par la voix du porte-parole du gouvernement. Le groupe Eramet a quant à lui annoncé la mise à l’arrêt de toutes ses activités au Gabon.
A l’annonce de l’éviction d’Ali Bongo du pouvoir, le général Brice Oligui Nguema, chef de la garde prétorienne du président déchu (GR) a été porté en triomphe par des centaines de militaires, quelques heures après l’annonce du coup d'État, aux cris de "Oligui président" dans des images retransmises par la télévision d'État. Jusque-là, le nouvel homme fort du Gabon n'a pas encore troqué son treillis pour le costume de chef d'Etat.
Ali Bongo avait survécu à une tentative de putsch dans la foulée de son AVC en 2019 mais la donne semble aujourd'hui avoir changé. Notons que depuis les années 50, plus de 200 coups d’Etat réussi ou non ont été recensé en Afrique.
Samuel Malonga