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Publié par Robert Kongo

 

1. Vous avez été installée, le 21 juin dernier, comme 54ème rectrice de l’Université d’Édimbourg en Écosse. Quel sentiment avez-vous éprouvé ?

Dès l’abord, un sentiment de fierté personnelle. Et puis, un soulagement. Je me suis dégagée d’un fardeau bien lourd sur mes épaules : celui de mener  sereinement le mandat qui m’a été confié après mon élection. Et comme vous le savez, les gens mal intentionnés ont essayé de me mettre des bâtons dans les roues. Mais, cependant, depuis mon élection, je m’en sors très bien. Sa majesté la reine Élisabeth II avait déjà signé le décret de mon installation, mais la cérémonie n’avait jamais eu lieu. Depuis le 21 juin 2023, c’est chose faite. Je m’en réjouis.  

2. Que représente, pour vous, cette reconnaissance ?

Je n’ai jamais considéré mon rôle de rectrice de l’Université d’Édimbourg comme une affaire personnelle. Mais plutôt, un sacerdoce. J’ai réussi à briser le système d’exclusion qui y prévalait. Cette situation de personnes mises à l’écart au sein de cette prestigieuse institution m’avait profondément déplu. J’ai renversé l’échelle des valeurs afin reconnaitre en tout individu, quel qu’il soit, d’ où qu’il vienne, la capacité de créer, imaginer, réaliser quelque chose pour le bien de la société. L’humain d’abord. Voilà le sens de mon élection comme rectrice de l’Université d’Édimbourg. Et tout être humain quand il croit en soi-même peut faire quelque chose d’extraordinaire. Et moi, j’ai fait ce que je devais faire. Ce jour-là, du monde est venu de diverses contrées pour assister à la cérémonie, comme  ces parents yéménites qui avaient amené leurs enfants pour y assister. Cette marque de sympathie m’est allée droit au cœur.  

3. À quelques jours de cette cérémonie, vous avez dénoncé le caractère irrévérencieux de certains Congolais à votre égard. Comment cela s’est-il passé ?

Ils ont sans doute compris qu’il ne servait à rien de venir à la cérémonie sans y être invité. Une certaine magouille commençait à s’organiser autour de cet évènement afin de nuire à ma réputation. Mais leur intrigue n’a eu aucun effet, ni pour l’Université, ni pour moi. J’avais d’ailleurs bien fait de publier un communiqué pour stopper leur plan. La cérémonie s’est heureusement bien déroulée.

4. Vous avez reçu, il y’a quelques mois, le titre de docteur honoris causa par l’Université de Lubumbashi (Unilu) en RDC. Que signifie cette prestigieuse distinction pour vous, et en quoi cela importe pour l’universitaire que vous êtes ?

Je ne suis jamais retournée dans mon pays, la RDC, plus précisément dans ma province, le Katanga, depuis 25 ans. Je suis persuadée que les échos de ce que je fais, ici, leur parviennent. En guise de reconnaissance pour mes actions, l’Université de Lubumbashi m’a octroyé ce diplôme. C’est pour moi un engagement. Ce faisant,  je suis dans l’obligation de la soutenir en partageant notamment les connaissances scientifiques que j’ai acquises à travers mes expériences professionnelles et personnelles. L’Université Libre de Kinshasa m’a décerné la même distinction, titre que je n’ai pas encore retiré. Ceci dit, je remercie vivement ces deux universités congolaises de l’honneur qui m’est fait. C’est encore une grande fierté pour moi. Ces titres sont une reconnaissance de la capacité exceptionnelle que j’ai su faire preuve depuis que j’évolue dans le milieu universitaire. J’ai changé le cours des choses dans le monde scientifique ! Voilà le vrai sens d’un doctorat honoris causa. Dans le domaine du droit international, par exemple, ma contribution est réelle, palpable, et cela se sait.   

5. À quand votre retour définitif en République Démocratique du Congo, parce que vous y songez ?

Je commence à y songer très sérieusement. Je vais retourner au Congo profond pour toucher les réalités ! Mon retour sera fera en deux phases. C’est ce que je suis en train de planifier avec un calendrier qui sera arrêté au mois de décembre prochain. Dans un premier temps, je compte déployer tous les efforts nécessaires sur le sociétal. Travailler à l’amélioration des conditions sociales, éducatives et sanitaires de la population, c’est mon crédo. Et mon pays, la RDC, en a vraiment besoin pour son développement et l’épanouissement de sa population. Les premiers jalons du programme réintégration et réhabilitation au profit de la population sur les plans social, éducatif et sanitaire seront lancés à travers mon organisation humanitaire. Ceci se fera en province. Je ne vise pas dans l’immédiat Kinshasa. Dans un deuxième temps, en 2026, l’année de mon retour permanent en RDC, je vais créer une base politique avec pour objectif  d’occuper une place dans la vie politique congolaise. Mon équipe et moi comptons siéger au Parlement en 2028. Nous voulons y faire entendre un autre son de cloche pour susciter un vrai changement auquel le peuple congolais aspire.  

Robert Kongo, correspondant en France du quotidien Le Potentiel

                                                     (*) Rectrice de l’Université d’Édimbourg              

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B
Les frères, je pense que cette brave dame a des conseillers pour l'aider à prendre toutes les précautions nécessaires et utiles. En Côte d'Ivoire par exemple, une telle prévision venant d'une aussi haute personnalité avec certainement un prestigieux carnet d'adresses, sème la panique et le pouvoir cherche déjà à lui préparer des vers dans le plat. Souhaitons lui une bonne réussite, une santé plus que de fer car nous en Afrique nous avons besoin de ce genre de politique.
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